Les techniques de permaculture

Après avoir essayé de définir les grands principes de la permaculture, je vous présente aujourd’hui quelques techniques de permaculture applicables au potager naturel : buttes, jardin-forêt, spirales d’aromates…

Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons que les techniques qui suivent ne sont pas spécifiques à la permaculture… Elles sont aussi courantes en agriculture bio (ou alors, je pratique depuis longtemps la permaculture… sans le savoir).

Étant entendu également que la permaculture ne se limite pas au jardin, mais englobe plus largement tous les aspects de la vie, dans les rapports de chacun envers la Nature et l’Humain… Mais notre sujet ici se concentrera sur le jardin.

Ces techniques de permaculture ne constituent pas non plus des règles à suivre absolument. Vous devez au contraire commencer par observer votre environnement (par exemple, quels sont les matériaux à disposition dans votre propre jardin, et autour ?) et surtout à mieux connaitre votre terre.

Après avoir pris le temps de l’observation, le jardinier-permaculteur adoptera les techniques de permaculture qui conviennent le mieux à son environnement et à sa personnalité propre.

Techniques de permaculture au Jardin

Il n’est bien sûr pas possible ici de dresser un tableau complet des nombreuses pratiques et techniques d’un jardin permaculture.

Nous nous contenterons donc d’en présenter succinctement les plus populaires.

La couverture permanente du sol en permaculture

Il me semble essentiel de rappeler ici ce point : le sol ne doit pas rester nu.

Je vous invite à consulter cet article justement consacré à la couverture permanente du sol.

Les mélanges d’espèces

En permaculture, on cherchera à mélanger au maximum les cultures.

Ainsi, choux, salades et tomates par exemple pourront être cultivés ensemble… On y ajoutera des fleurs, des aromates

On peut tout imaginer en termes de voisinage… Mais pensez au développement ultérieur des plants (Par exemple, un plant de courge risque de recouvrir et d’étouffer des plantes voisines).

Ces associations de cultures limitent les maladies et, en perturbant notamment l’odorat, les attaques animales.

La Spirale à Aromates

Cette technique est très prisée en permaculture.

Je suis pour ma part plus enclin à intégrer les aromates çà et là dans le jardin, tant pour certains effets répulsifs ou au contraire attractifs, que pour “brouiller” les pistes…

La spirale à aromates a notamment pour objectif d’offrir aux plantes aromatiques les meilleures conditions pour leur développement. Ainsi :

  • On plante les plantes appréciant un sol frais et humide (menthe, ciboulette…) en bas de la spirale ;
  • Celles affectionnant la mi-ombre (persil, bourrache, coriandre…) sont placées sur les pentes ;
  • Enfin, les végétaux préférant un ensoleillement maximale (thym, romarin, lavande…) trouveront place au sommet.

 

 

 

Les Buttes de Culture

Buttes de permaculture au jardin-potager
Mes buttes-lasagnes

Rien que dans cette catégorie, les approches sont nombreuses.

Que ce soient de simples (dans l’idée, pas dans la réalisation) buttes de terre enrichies de compost, des buttes vivantes de type lasagnes, ou encore de buttes constituées sur une fosse dans laquelle on aura placé des troncs d’arbre en décomposition – (voir la vidéo de Philip Forrer ci-dessous) – toutes ces approches ont le même objectif : favoriser la constitution d’un riche humus stable et permettre ainsi un développement harmonieux et optimal des plantes cultivées.

Les buttes jouent également un rôle dans l’écoulement de l’eau en excès. Elles peuvent donc être utiles en terres lourdes… Mais attention en zones sèches, le paillage est alors primordial.

 

 

La constitution de buttes représente certes un travail considérable de mise en place. Mais les travaux d’entretien sont par contre beaucoup moins importants par la suite : pas de bêchage, désherbage fortement limité et facilité (les adventices s’arrachent aisément). Et la terre est moins basse !

Les techniques de constitution, les formes (droites, en courbe ou en spirale), la hauteur et les matériaux utilisés sont extrêmement variables et dépendront de vos souhaits propres, de votre terrain et bien entendu des ressources à disposition. Observez et faites preuve d’imagination…

La Forêt-Jardin

S’inspirant de l’agro-foresterie, la forêt-jardin a pour principe d’associer arbres fruitiers à grand développement (noyer, cerisiers), arbres fruitiers à développement moyen (pommiers, poiriers, pruniers…) ou plus petits (pêchers…), petits fruits, aromates… Et même des légumes !

Il s’agit en quelque sorte de reconstituer un Jardin d’Eden…

Mais si ceci peut sembler relativement simple sur le papier, il n’en est pas de même dans la pratique. Chaque plantation doit en effet être mûrement réfléchie en fonction de son développement ultérieur, de ses besoins en lumière, de l’adaptation au voisinage de telle autre plante, etc.

Le Jardin en Ville

Contrairement à ce que l’on peut imaginer, la permaculture, en permettant une productivité maximale sur une petite surface, a toute sa place en ville.

On y appliquera les mêmes principes de non-travail du sol, d’étages de cultures, de diversification et d’associations de plantes.

Permaculture : allonger les périodes de production

Diversité variétale

Vous l’aurez compris, la permaculture repose notamment sur la diversité des espèces cultivées. C’est là un gage d’équilibre au jardin. Mais aussi la condition à des récoltes diversifiées et étalées dans le temps.

La diversification des variétés au sein d’une même espèce (il y a par exemple des variétés de tomates précoces, des mi-saison et des tardives) permettra d’étaler encore un peu plus ses récoltes.

Semis échelonnés

Échelonner les semis d’un même légume va également dans ce sens. On peut ainsi récolter des salades, des radis, des carottes, des poireaux ou encore des choux tout au long de l’année…à condition de semer régulièrement !

Plantes pérennes

Les plantes pérennes sont privilégiées dans un jardin en permaculture : artichauts, asperges, topinambours, aulx des ours, livèche… vous offriront ainsi chaque année de précieuses récoltes, et ce sans avoir à travailler le sol, à semer ou planter.

Techniques de permaculture : avantages et inconvénients

Les avantages de la permaculture

La biodiversité constitue l’un des fondements de la permaculture. Les équilibres naturels sont alors respectés. Et les dégâts dus aux “ravageurs” s’en trouvent dès lors fortement atténués.

Le sol bénéficiera des apports successifs de matériaux organiques et les rendements obtenus risquent de vous surprendre.

La pratique du paillage vous permettra de réduire considérablement la charge de désherbage.

Vous aurez le sentiment de travailler vraiment en accord avec la Nature.

Les inconvénients de la permaculture

Jardin en permaculture
Certains ne manqueront pas de vous dire que ce jardin n’est pas bien entretenu…

Le travail de mise en œuvre de buttes vivantes (mais ce n’est en aucun cas une obligation d’en faire) est considérable.

Par ailleurs, les mélanges de cultures ne facilitent pas les récoltes.

Il n’est pas non plus toujours évident (notamment, si votre jardin se trouve en ville) de disposer de suffisamment de matériaux végétaux nécessaires aux différentes techniques de permaculture comme celles vues plus haut.

Le regard des autres : un jardin mené en permaculture peut donner l’impression d’un jardin mal entretenu. Et les non-connaisseurs auront alors tendance à critiquer “les mauvaises herbes” parsemant votre parcelle… Tenez bon et soyez pédagogues !

 

Quelles techniques de permaculture mettez-vous en œuvre dans votre potager naturel ?

En êtes-vous satisfait(e) ?

Dites-nous tout en commentaire ci-dessous…

 

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