Coccinelle, auxiliaire du jardinier (ou le contraire…)

La coccinelle (communément appelée “bête à Bon Dieu”) est une formidable auxiliaire pour le jardinier.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir l’utilité des coccinelles dans un jardin en permaculture, commençons par faire un peu mieux connaissance avec cette charmante petite bête.

La vie d’une coccinelle

Il existe plus d’une centaine d’espèces de coccinelles rien qu’en France ; chacune d’entre-elles se distinguant par le nombre de points (entre 2 et 22) ou encore ses couleurs…

La plus commune sous nos contrées est la coccinelle rouge à 7 points (Coccinella septempunctata).

Elles sont visibles dans les jardins au printemps et en été.

Elles passent le reste de l’année, blotties les unes contre les autres, camouflées sous les écorces, dans des tas de feuilles ou encore dans la cabane au fond du jardin.

Au printemps, chaque femelle va pondre jusqu’à 800 œufs, de préférence au sein d’une colonie de pucerons.

 

 

Des œufs de coccinelle vont éclore autant de larves, qui se nourriront notamment des pucerons qui les entourent…

Les larves vont ensuite se métamorphoser pour devenir des insectes adultes, eux-mêmes très amateurs de pucerons…

La “bête à Bon Dieu” vit au plus une année.

 

Oeufs de coccinelles prêts à éclore
Œufs de coccinelle prêts à éclore (photo de Marielle Schiavon-Caumel – Reproduction interdite)

 

Larve de coccinelle
Larve de coccinelle (Photo de Sue Rickhuss)

 

Nymphe de coccinelle
Nymphe de coccinelle (Photo de Myriam Zilles)

 

Eclosion d'une larve de coccinelle - début
Métamorphose d’une nymphe  (photo de Marielle Schiavon-Caumel – Reproduction interdite)

 

Eclosion d'une larve de coccinelle - 1 heure plus tard
1 heure plus tard (photo de Marielle Schiavon-Caumel – Reproduction interdite)

 

Eclosion d'une larve de coccinnelle - encore 1 heure plus tard
Éclosion de la coccinelle – encore 1 heure plus tard (photo de Marielle Schiavon-Caumel – Reproduction interdite)

Rôles des coccinelles dans un jardin

Les coccinelles, ainsi que leurs larves, sont, nous l’avons vu, de formidables régulatrices de populations.

Ainsi, la “bête à bon dieu” est bien connue pour son appétence envers les pucerons.

Les larves peuvent ainsi dévorer jusqu’à 80 pucerons par jour alors que les adultes en mangent plus d’une centaine.

Jugez plutôt la colonie de pucerons ci-dessous… Selon Marielle*, cette imposante colonie a été totalement nettoyée en une dizaine de jours (et je n’ai aucun mal à la croire puisque ayant constaté moi-même cela à maintes reprises).

 

Coccinelle régulant une population de pucerons
Cette “bête à bon dieu” va réguler cette population de pucerons en quelques jours…

 

Plants d'artichauts débarrassés des pucerons par les coccinelles
10 jours après, il n’y a plus de pucerons sur ces plants d’artichauts

 

Mais notre amie ailée ne mange pas que des pucerons, loin s’en faut.

Acariens, cochenilles, aleurodes… sont aussi parmi leurs mets favoris.

Ce sont donc de nombreuses populations de “ravageurs” qui peuvent être naturellement régulées par la simple présence de la “bête à bon dieu” dans votre jardin.

Notez également que ce charmant insecte, en se promenant de fleurs en fleurs, et transportant ainsi le pollen, participe également activement à la pollinisation.

Introduction de coccinelles, une bonne chose ?

Introduire des coccinelles dans son jardin est une hérésie, sachant que la majorité de celles vendues dans le commerce est de souches asiatiques ou des croisements obtenus par l’INRA…

Ces espèces introduites dévorent les larves des coccinelles indigènes et envahissent nos maisons (voir ici)…

Et que penser de l’envoi par la poste de larves ou même d’insectes adultes ? Je dirais juste que, d’après les témoignages d’acheteurs que l’on peut lire çà et là, beaucoup n’y survivent pas…

Ajoutons à ce sombre tableau que beaucoup d’espèces introduites ont les ailes coupées (ben oui, il faut qu’elles restent dans le jardin) !

Bref, sous couvert d’un terme positif (“lutte biologique”), cette pratique n’est en rien respectueuse de la vie animale (c’est au contraire de la pure exploitation de la vie animale) et encore moins de la préservation de la biodiversité (puisque détruisant les populations indigènes).

Comment attirer la coccinelle dans votre jardin ?

Alors, plutôt que d’introduire artificiellement des coccinelles dans votre jardin, favorisez leur venue :

  • En mettant à disposition des habitats naturels : végétation sauvage diversifiée, arbres, haies, hautes herbes, fleurs, orties
  • À défaut, voire en complément, d’une végétation diversifiée, en installant des hôtels à insectes ;
  • En vous interdisant évidemment tout emploi d’insecticides (qu’ils soient chimiques ou naturels) ;
  • En laissant tranquilles les pucerons ! Car en détruisant des colonies de pucerons, c’est la nourriture favorite des coccinelles que vous détruisez…

Bref, en favorisant au maximum la biodiversité, animale et végétale, et en laissant la nature évoluer “normalement”, vous attirerez ce précieux auxiliaire dans votre jardin.

Conclusion

La coccinelle est une formidable auxiliaire pour le jardin… Mais ce n’est pas le seul, loin s’en faut !

En réalité, tout animal est un auxiliaire, en ce sens qu’il joue un rôle essentiel dans l’équilibre de la nature.

Chaque animal, si petit soit-il, servira de nourriture à un autre, ou bien régulera une population, ou les deux…

Notre rôle, en tant que jardinier respectueux de la nature, est donc… d’intervenir le moins possible (et bien entendu de ne jamais utiliser d’insecticides), afin de préserver au mieux ces équilibres aujourd’hui si précaires dans un potager naturel.

 

*La plupart des photos figurant sur cet article ont été prises et aimablement mises à disposition du Blog du Jardinier Bio par Marielle Schiavon-Caumel (auteure du livre “Aimants et pâte à sel“). Un immense merci à elle !

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