Semis de tomates en bouteilles – Expérimentons ensemble

Depuis toujours, je produis mes propres plants de tomates.

Je procède de façon tout à fait classique : semis en terrine, repiquage en godet puis plantation finale en pleine terre. Cette façon de procéder est décrite ici.

Cette méthode me donne toute satisfaction…

Et je dois donc reconnaître que, lorsque j’ai découvert pour la première fois la méthode présentée par Nicolas Larzillière dans son guide “Des Tomates sans Maladies“, j’étais plutôt sceptique.

Je me suis dit “encore une nouvelle méthode miracle” (et j’en ai vu des méthodes bidons…).

Et, comme je sais, par expérience, que les plants de tomates apprécient un bon repiquage, je ne me suis tout d’abord pas vraiment intéressé à cette façon de procéder.

Mais des adhérents à ma prestation de coaching ont quant à eux expérimenté les semis de tomates en bouteilles.

Beaucoup m’ont fait part de résultats probants. Quelques autres sont moins convaincus…

Et, comme “il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis”, je me suis donc interrogé un peu plus.

Revenons par exemple sur le repiquage.

Oui, c’est une bonne chose.

Pourquoi ?

Tout simplement parce qu’en repiquant un jeune plantule de tomates, on va l’enterrer un peu plus.

Or, un plant de tomates présente, comme quelques autres légumes, la particularité de pouvoir développer de nouvelles petites racines sur sa tige, pour peu qu’elle se retrouve en terre.

Aussi, en enterrant un peu plus le jeune plant (ce que l’on fera en le repiquant), on va favoriser le développement de racines, ce qui rendra la plante plus vigoureuse et résistante.

Mais il s’avère qu’avec la méthode des semis en bouteille, on va également monter peu à peu le niveau (avec un mélange de terreau et de compost), au fur et à mesure du développement du plant.

Nous favoriserons donc aussi le développement du système racinaire… tout en évitant un certain stress (lié à l’opération de repiquage en elle-même).

Mais je m’avance déjà un peu trop… nous n’en sommes pas encore là.

Toujours est-il que cette approche devient alors tout à fait intéressante.

Aussi, et plutôt que de continuer sur des théories, je vous propose tout simplement de l’expérimenter ensemble.

Semis de tomates en bouteilles : les conditions de l’expérience.

Cette expérience va s’étaler sur toute la saison.

Le présent article sera donc régulièrement complété, au fil des opérations et de mes observations (si vous ne recevez pas encore ma lettre hebdomadaire, je vous invite à vous inscrire sur le formulaire ci-dessus pour en être informé).

Nous allons décomposer, sur le modèle présenté par Nicolas dans son guide, les semis en 5 étapes distinctes :

  • la préparation des bouteilles
  • le semis dans les bouteilles
  • le remplissage avec un mélange terreau/compost
  • l’acclimatation des plants
  • la plantation définitive

Afin de pouvoir comparer, j’effectuerai, en même temps que les semis en bouteille, des semis “classiques” avec repiquage en godets.

Je planterai les plants issus des 2 techniques côte à côte (une partie sous serre et une partie en extérieur).

Mes observations porteront sur :

  • le développement à différentes époques
  • l’état sanitaires des plants (nous essaierons notamment de voir si les plants élevés en bouteille présentent une meilleure résistance au mildiou)
  • les rendements

Je précise qu’il ne s’agit en aucun cas ici d’une expérience ayant une quelconque valeur scientifique (il faudrait alors le faire à plus grande échelle, dans différents contextes…), mais juste d’une petite expérimentation…

Allez, c’est parti ; commençons par préparer les bouteilles.

La préparation des bouteilles

Le matériel nécessaire

  • des bouteilles plastiques (translucides) de 1 ou 1.5 litres – Si comme moi, vous ne consommez pas d’eau en bouteille, vous pouvez en récupérer facilement dans les bacs de récupération…
  • un bac pour placer les bouteilles
  • du terreau de semis (ou du terreau universel)
  • des ciseaux ou un cutter pour découper la bouteille
  • un couteau pointu (ou une vrille) pour faire des trous

La découpe

Avec un cutter (ou des ciseaux), coupez la bouteille avant le stade de rétrécissement.

Gardez seulement la partie basse (jetez la partie haute dans le récipient de récupération adéquat…pensez au recyclage quoi !)

Le perçage

Afin d’assurer un bon drainage (et donc éviter un pourrissement), avec une vrille ou un couteau pointu, percez 3 ou 4 petits trous au fond de la bouteille

Le remplissage

Remplissez la bouteille jusqu’à mi-hauteur, avec du terreau de semis biologique ou éventuellement, avec du terreau universel (biologique).

Si vous avez un vieux (de plusieurs années) compost maison devenu terreau (parfaitement décomposé et fin), ça fera également l’affaire…

Évitez en tout cas les terreaux premier prix, trop grossiers pour des semis de petites graines.

Tassez ensuite le terreau (si vous avez des mains trop larges, trouvez un ustensile, par exemple un verre ou un bout de bois, pour le faire) pour le ramener à environ 1/3 du récipient.

 

Semis tomate en bouteille - Découpe
Découpe de la bouteille
Semis en bouteille - perçage
Perçage fond bouteille
Remplissage de la bouteille avec du terreau
Remplir la la moitié de la bouteille de terreau

 

Humidification

Placez vos bouteilles dans le bac (il recueillera le trop plein d’eau, et vous arroserez ensuite par-dessous, en remplissant le bac d’eau…).

Arrosez copieusement le terreau jusqu’à ce qu’il soit bien détrempé.

Laissez reposer un bon quart d’heure puis videz l’eau en excès présente dans le fond du bac.

Nous sommes maintenant prêt à passer à l’étape suivante : les semis.

Les semis de tomates en bouteille

Semis de tomates en bouteille
Le semis : 3 graines à peine enfoncée

Dans la foulée de la préparation, disposez 3 graines, régulièrement espacées, sur la surface du terreau. Vous ne conserverez que le plant le plus vigoureux.

Recouvrir d’une fine couche de terreau (environ 5 mm d’épaisseur, pas plus).

Tassez légèrement (avec un fond de verre ou un morceau de bois).

N’arrosez pas ! Le terreau est déjà imbibé d’eau.

Placez le bac de semis près d’une source de chaleur, sachant que, pour une bonne levée, les graines de tomates ont besoin d’une température comprise entre 20 et 25°C (alors qu’à ce stade, la lumière a très peu d’importance).

Semis en bouteille placés près du radiateur
Les semis en bouteilles et en terrine sont placés dans le même bac, près d’un radiateur, jusqu’à la levée

Nous venons de voir que, pour la levée, la lumière n’a pas vraiment d’importance (de fait la graine se trouve dans le terreau, donc dans le noir).

Par contre, dès que le plantule sort de terre, la lumière devient essentielle, sans quoi vos plants vont filer (c’est-à-dire s’allonger de façon très frêle).

Aussi, dès la levée, vous devrez placer votre bac de semis dans un endroit bien ensoleillé : derrière une fenêtre bien éclairée, dans une véranda ou une serre (attention toutefois aux baisses de température nocturnes et plus encore aux gelées… il peut alors être prudent de rentrer les plants au chaud pendant la nuit…).

Notez que les températures n’ont alors pas besoin d’être aussi élevées que pour la germination (à partir de 15°C c’est très bien pour le développement initial des plants).

La levée des semis de tomates en bouteille

Levée plants de tomates en terrine
Levée des plants en terrine

8 jours après le semis, tout a germé, aussi bien dans les bouteilles que dans la terrine.

Petite note au passage : tous les plants ne lèvent pas exactement en même temps. A cela il peut y avoir différentes raisons :

  • une graine un tout petit peu plus enfoncée pourra mettre un ou deux jours de plus à sortir;
  • un peu plus ou un peu moins d’eau pourra également influer sur le temps de levée;
  • de même, une très légère différence de température, due par exemple à une proximité plus ou moins importante de la source de chaleur, hâtera ou retardera la levée…

En l’occurrence, les premières levées ont eu lieu le 6 èm jour (tant en bouteilles qu’en terrine) et les dernières au 8 èm jour.

Levée de plants de tomates en bouteille
Les plants de tomates sont également sortis dans les bouteilles

Première constatation : la bouteille n’a pas d’impact sur la levée, ni positif, ni négatif…

On aurait pu penser que la bouteille aurait pu, grâce à une chaleur un peu supérieure due au plastique transparent, hâter un peu la levée. Ce n’est pas le cas dans mon expérimentation.

Il n’y a pas non plus de retard…

Tout va bien à ce stade.

Comme précisé un peu au dessus, je place de suite les plants levés derrière une fenêtre bien ensoleillée.

Le repiquage des plants en terrine

Plant de tomate repiqué en godet
Plant repiqué en godet dès l’apparition des feuilles vraies

Pour des plants démarrés en terrine, la règle est de les repiquer dès l’apparition des feuilles vraies (à distinguer des cotylédons qui sont les 2 premières feuilles apparaissant à la levée).

Comme nous l’avons vu au début de cet article, cette pratique a pour objectif principal de permettre à la tige de former rapidement de nouvelles racines et permettre ainsi un meilleur enracinement (et donc d’avoir ensuite des plants plus résistants).

Ce que je fais donc.

Par contre, suivant en cela le processus proposé par Nicolas, les plants levés dans les bouteilles ne sont pas repiqués.

A ce stade, je me dis qu’ils vont filer; c’est-à-dire pousser en hauteur, avec une tige “frêle”, sans trop s’épaissir… il sera temps alors de compléter le remplissage de la bouteille avec un mélange de terreau et de compost.

 

Premières observations (mise à jour du 15/05/2019)

Semis de tomates en bouteille - comparatif
Les semis de tomates en bouteilles sont légèrement plus trapus et denses que ceux repiqués en godet

Fin avril, les bouteilles ont été remplies d’un mélange de terreau et de compost.

Depuis, les plants se sont développés de façon similaire en terme de hauteur.

Ce qui signifie que la partie enterrée est plus importante pour les semis de tomates en bouteilles.

On peut donc logiquement penser que l’enracinement est supérieur.

J’observe également une tige plus épaisse concernant les plants en bouteille.

De même le développement du feuillage est légèrement plus dense.

En d’autres termes, ces plants sont plus trapus, ce qui est une bonne chose.

A ce stade, l’expérience est donc concluante, même si la différence demeure minime.

La plantation (mise à jour du 15/05/2019)

Les tomates ont été plantées le 13 mai.

A noter que je n’ai eu aucun problème pour démouler la motte… sans même découper la bouteille (j’ai juste tiré sur la base de la tige en retournant le plant).

Pour une comparaison la plus fiable possible, les plants développés en godets et ceux développés en bouteille ont été plantés à côté, par paires.

A ce stade, il n’y a plus qu’à entretenir (avec notamment quelques arrosages fortifiants à la consoude) et observer la suite de la culture (notamment le mildiou)… ce que nous ferons prochainement.

 

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