La Taille Douce des Arbres et Arbustes

Au XXe siècle, lorsque je parlais de taille douce, ou pire de non-taille des arbres fruitiers, je me faisais parfois presque insulté…

Heureusement, les choses évoluent quelque peu, notamment en permaculture.

Mais la taille des arbres et arbustes demeure une vaste question souvent sujette à controverses.

Il existe en effet différentes écoles : tailles sévères à l’ancienne, tailles douces en hiver, tailles en vert…

Et chaque espèce présente ses propres particularités (port naturel, mode de fructification, cicatrisation plus ou moins facile…), elles-mêmes déterminantes quant à la taille à adopter.

Tout cela est fort complexe…

Nous nous contenterons donc aujourd’hui de présenter quelques grands principes de la taille douce.

Je vous inviterai ensuite à des lectures plus approfondies…

Les différentes tailles

On distingue :

  • La taille de formation : comme son nom l’indique, il s’agit ici de donner une forme à un jeune arbre. Cette taille est effectuée à partir de la deuxième année et pendant 3 ou 4 ans). La formation choisie pourra être en gobelet, en fuseau, en forme libre, en espalier… Ceci en fonction de l’espèce, de l’espace dont on dispose et ses propres souhaits. À mon sens, la taille de formation ne s’impose pas : on peut très bien laisser l’arbre se développer naturellement ;
  • La taille de fructification : certaines espèces fruitières, pour produire correctement et plus particulièrement si l’on souhaite éviter le phénomène d’alternance (baisse de production une année sur deux) peuvent être taillées dans ce but (mais là encore, ce n’est pas obligatoire) ;
  • La taille d’entretien ou de rénovation : on va ici éclaircir une ramure trop dense, supprimer des gourmands, rapprocher la ramure du centre de l’arbre ou encore supprimer du bois mort.

Quelques règles fondamentales de taille

La taille est un art complexe qui, s’il est mal exécuté, nuira à l’arbre plus qu’autre chose.

Je dirais donc que mieux vaut ne pas tailler du tout que de mal tailler !

Ceci dit, voici quelques notions élémentaires à bien assimiler avant de vous lancer :

  • Respectez le port naturel d’une espèce ou d’une variété plutôt que de la contraindre ;
  • Affûtez correctement vos outils de taille et désinfectez-les avant de passer à un autre arbre, ceci pour éviter la propagation de maladies ou autres champignons pathogènes ;
  • Taillez en biseau pour favoriser l’écoulement de la sève et donc une meilleure cicatrisation ;
  • Protégez les grosses plaies de taille (avec du goudron végétal) ;
  • Taillez court un arbre peu vigoureux (pousses de l’année très courtes) dans le but de lui redonner de la vigueur ; taillez long un arbre vigoureux (car capable de supporter une grosse fructification).

Quels sont les objectifs de la taille ?

  • Maintenir la ramure à une distance raisonnable du centre de l’arbre. Sinon la sève aura du mal à atteindre une branche trop éloignée, ce qui risque d’épuiser l’arbre ;
  • Favoriser la pénétration de la lumière pour une meilleure photosynthèse et une bonne maturation des fruits. Pour ce faire, on éclaircira le centre de l’arbre (s’il est mené en forme ouverte). On éclaircira également des branches charpentières trop chargées. Et on supprimera certains rameaux se superposant ou situés sous une branche ;
  • Supprimer les gourmands et les rejets de base (sauf si l’on veut s’en servir pour renouveler une charpentière vieillissante ou encore combler un vide) car ces derniers tirent une grande partie de la sève à eux, au détriment du reste de l’arbre ;
  • Nettoyer l’arbre de ses branches mortes ou malades ;
  • Éviter le phénomène d’alternance pour avoir une production régulière d’une année sur l’autre.

Quand tailler les arbres ?

Il y a 2 grandes époques de taille :

  • Pendant le repos de la végétation (c’est-à-dire pendant l’hiver) pour ce qui concerne la taille classique ;
  • Au printemps et en été pour la taille en vert qui, contrairement à la taille classique se fait à la main (sans sécateur) et qui consiste à supprimer des bourgeons pendant la végétation.

La taille douce

Comme je l’ai dit en préambule, il est impossible ici de présenter le processus de taille dans ses moindres détails, et ce, pour chaque espèce fruitière…

Pour les arboriculteurs qui voudraient en savoir plus, des livres ont été conçus dans cette optique. Citons notamment celui de Jean-Marie Prat, “Taillez tous les arbres fruitiers – Espèce par Espèce – Geste par Geste“.

Mais on a dans ce livre, comme dans la plupart de ceux parus à ce jour, une vision “ancienne” de la taille avec une approche “dominatrice” : on veut modeler l’arbre à sa guise… au détriment de celui-ci.

Taille douce des arbres fruitiersLe livre donc je veux vous parler aujourd’hui, et publié chez Terre Vivante, est présenté par Alain Pontoppidan.

Il s’intitule J’apprends à tailler mes arbres – Fruitiers, arbustes – Petit manuel de taille douce.

Ce livre se situe à l’opposé de celui de Jean-Marie Prat. Alain Pontoppidan nous y présente en effet une méthode de taille douce.

L’auteur nous invite ici à respecter la forme naturelle de l’arbre.

C’est en réalité une invitation à observer et à comprendre. Et son livre aurait finalement tout aussi bien pu s’intituler “Comment tailler le moins possible ses arbres ?”

Alors, soyons clairs : ceux qui s’attendent à un protocole précis de taille avec des schémas détaillés resteront sur leur faim… Car ce n’est justement pas le propos du livre.

Mais pour les arboriculteurs amateurs ou professionnels qui souhaitent mieux comprendre les règles qui régissent la bonne santé d’un arbre et ont pour objectif de tailler uniquement à bon escient, dans le plus grand respect de l’arbre, ce pourrait bien devenir un livre de chevet…

Pour mieux comprendre de quoi il en retourne, voici un extrait de J’apprends à tailler mes arbres – Fruitiers, arbustes – Petit manuel de taille douce :

 

 

Vous l’aurez compris, ce livre est, à mon sens, essentiel pour comprendre, et je l’espère, adopter la taille douce pour vos arbres fruitiers ou autres.

Mon seul regret est qu’il n’aborde pas la taille en vert (qui consiste à ébourgeonner plutôt qu’à couper une branche)… Mais ce pourrait être l’objet d’un prochain article.

Voici le sommaire de “J’apprends à tailler mes arbres – Fruitiers, arbustes – Petit manuel de taille douce

 

 

Cela dit, pour la taille, peut-être encore plus que pour toute autre chose, rien ne vaut un apprentissage en réel… Terre Vivante (éditeur de ce livre) propose justement, en Isère, un stage intitulé “Taille douce des arbres fruitiers” (cliquez ici pour en savoir plus).

Et vous-même, privilégiez-vous la taille douce, voire la non-taille ? Ou bien êtes-vous au contraire un(e) maniaque du sécateur ? Je vous invite à vous exprimer ci-dessous…

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