Votre culture de pommes de terre a-t’elle été touchée par le mildiou cette année ?
Vous l’avez peut-être vous-même constaté, mais cette maladie cryptogamique ne concerne pas seulement la tomate. La pomme de terre y est également sujette.

Certes, des moyens existent pour protéger naturellement vos cultures du mildiou, mais leur efficacité est relative.
N’est-il alors pas préférable de mettre toutes les chances de son côté en privilégiant des variétés de pommes de terre résistantes au mildiou ?
Alors, soyons clair, je ne vous parlerai pas ici des hybrides F1… Certaines ont été créées justement dans le but de mieux résister au mildiou, mais au détriment du goût et surtout de la faculté d’être reproduite fidèlement.
Alors qu’avec des variétés anciennes (stables), vous pourrez vous-même replanter vos propres semences d’une année sur l’autre…
Avant d’éventuellement acheter vos semences (il est peut-être judicieux de les renouveler après des soucis sanitaires sur une culture), il est donc bon de savoir que certaines variétés stables (je ne parle jamais d’hybride F1 ici), sont plus résistantes que d’autres au mildiou.
Les variétés de pommes de terre résistantes au mildiou
Pour une partie d’entre-elles, c’est le feuillage qui résiste mieux, pour d’autres, ce sont les tubercules.
Les données ci-dessous, outre mes constations personnelles (résistances notamment vérifiées avec la Allians, la Charlotte ou la May Flower), proviennent du catalogue de Paysons Ferme*. Il s’agit d’un groupement de producteurs de semences de pommes de terre biologiques. C’est mon fournisseur depuis de nombreuses années.
Variétés de pommes de terre au feuillage résistant au mildiou
Le feuillage de certaines variétés résiste mieux au mildiou.
- Pour les pommes de terre primeur (ou pommes de terre nouvelles), nous avons tout d’abord la Margod, puis la Apollo.
- Pour les pommes de terre à chair ferme (destinée aux cuissons à la vapeur, à l’eau, en papillote, rissaulée ou sauté), la Allians ainsi que la May Flower se distinguent pour leur feuillage résistant bien au mildiou.
- Parmi les pommes de terre à chair fondante (purées, potages, frites), la Naturella et la Bondeville sont réputées plutôt résistantes.
Variétés de pommes de terre dont le tubercule résiste au mildiou

Mais le plus important est bien la résistance du tubercule. Pour une variété concernée, une attaque tardive sur le feuillage n’aura par exemple que très peu d’incidence sur les récoltes de tubercules.
- Pour les primeurs, citons encore l’Apollo, la Margod, la José, la Ostara ou encore, à un degré moindre la Claustar.
- Parmi les variétés à chair ferme, les tubercules de May Flower, de Nicola ou de Charlotte résistent relativement bien .
- Enfin les pommes de terre à chair fondante dont le tubercule résiste plutôt bienau mildiou sont : la Bondeville, la Désirée, l’Eden, la King Edward, la Naturella et surtout la Safrane et la Kerpondy.
Conclusion
Vous aurez pu noter que certaines variétés figurent dans les 2 catégories. J’ai nommé la Margod, la Apollo, la May Flower (pour cette raison, mais aussi de par ses qualités gustatives et son bon rendement, c’est ma variété à chair ferme préférée- avec la Allians), la Naturella et la Bondeville.
Il est toutefois essentiel de rappeler qu’une variété n’aura pas forcément le même comportement d’une condition de culture (climat, sol…) à une autre. C’est donc à vous et à vous seul qu’il incombe de comparer différentes variétés et finalement de sélectionner celles vous offrant les meilleures garanties… et répondant à vos goûts !
Consultez maintenant la fiche de culture de la pomme de terre.
N’hésitez pas à partager ci-dessous vos propres constatations. Précisez si possible le climat et le type de sol, afin que cela puisse servir de référence à d’autres jardiniers.
*PAYZONS FERME
https://www.payzonsferme.fr/
désolé mais la reproduction végétative par tubercules sera toujours fidèle F1 ou paF1
(hormi problème maladie…)
Bonjour François,
Merci pour votre commentaire, auquel j’aimerais apporter quelques précisions.
Quand je parle de semences de pommes de terre, je parle bien évidemment de tubercules servant de plants, pas de graines.
Par ailleurs, pour clarifier votre propos, il faut distinguer les hybrides des hybrides F1 :
– Après plusieurs générations de culture, les hybrides se stabilisent. On parle alors de variétés anciennes (qui peuvent en fait ne l’être que de quelques années). Ces variétés stabilisées peuvent être plantées et on récoltera bien la variété plantée. Pour reprendre votre exemple, c’est le cas de la Bintje. Si vous plantez de la bintje, vous récolterez de la Bintje. Payzons Ferme propose ainsi des plants issus directement de plantations de tubercules, pas de croisement de graines…
– Les hybrides F1 sont des hybrides de première génération. Elles ne sont pas stabilisées et ne peuvent être multipliées fidèlement par plantation (ou semis pour les espèces que l’on sème). C’est le cas pour les tubercules de pommes de terre F1 que vous replanteriez… la variété obtenue n’aura pas exactement les caractéristiques de la variété initiale . C’est d’ailleurs pour cette raison que les semenciers conventionnels recréent chaque année une nouvelle première génération… obligeant les adeptes des hybrides à racheter des semences tous les ans…
Bon, personnellement, je ne cultive aucune hybride.
Enfin, même s’il est vrai qu’un tubercule peut être atteint par des parasites, ce n’est pas systématique. Et les traces de ces parasitismes sont en général visibles. Personnellement, je replante systématiquement mes propres plants, en prenant simplement soin de les sélectionner (j’élimine ceux qui présentent des galeries ou décolorations de la peau, ou encore des pourritures bien entendu). Ainsi, les variétés s’habituent à mes conditions de culture particulières (sol et climat notamment et deviennent avec les années finalement plus résistantes aux maladies et parasitismes… Je ne partage donc pas vraiment votre avis sur la question.
Cordialement,
Gilles
Bonjour,
A ma connaissance il n’existe pas de graines de variétés de pommes de terre “hybride F1” sur le marché, bien que certains y travaillent. C’est techniquement difficile à obtenir, et on reproduit donc la pomme de terre par voie végétative.
Les tubercules qui servent de semences sont des clones provenant d’individus qui eux-mêmes sont des hybrides, F1 par définition. La fameuse Bintje, par exemple, est un individu provenant du croisement des variétés Munterschen et Franschen. Si l’on sème une graine de bintje (ou de toute autre variété), on n’obtiendra pas une bintje. Ces variétés ne sont pas stables.
Petit parallèle avec la tomate : si l’on sème les graines d’une Dona F1 (par exemple) on obtient tout et n’importe quoi. La variété n’est pas stable. Par contre on peut très bien la bouturer (la greffer aussi), donc la multiplier par voie végétative et on obtient plein de plants identiques, des clones.
L’achat de semences certifiées est à mon avis préférable à l’utilisation de ses propres tubercules de la culture précédente (à moins de cultiver en altitude, sous filet ou par toute autre moyen permettant de réduire drastiquement la pression parasitaire) : la pomme de terre peut être rapidement infectée par une kyrielle de virus qui ne s’expriment pas la première année et détruisent tout la suivante (j’en ai fait l’expérience).
Cordialement.
En 2016, condition climatique limite sécheresse, sol calcaire en Périgord vert, vierge de culture précédente, ( 1er jardin et 1 et potager ) la Rose de France, ( en bio ) fut ma première et magnifique production.
Évidemment ce n’était pas une année à mildiou.
Je rajouterai à cette liste les variétés vitabella , carolus et Sarpo mira, cdlt
– Bonjour Monsieur Dubus,
Je suis une fidèle lectrice de votre courrier sur le jardinage. j’habite en Dordogne également et j’aime beaucoup la clarté et la simplicité avec laquelle vous écrivez vos conseils!
Je souhaiterais avoir votre avis concernant l’ail à planter …je sais il est déjà un peu tard!
Pourriez-vous m’indiquer où je pourrais acheter de l’ail Bio à planter ainsi que des semences de fèves et de pois? Je pourrais faire une commande à “Biaugerme” mais celà revient assez cher d’envoyer seulement 3 variétés de plantes! Ce qui revient trop onéreux pour mon portefeuille!
Auriez-vous la possibilité de me donner votre idée à propos de cet achat?
Un grand merci! Bonne continuation pour vos semis de bons conseils!
Françoise Ravet
Bonjour Françoise,
Par correspondance, vous aurez toujours un coût un peu conséquent, quel que soit le fournisseur.
Pour l’ail, vous pouvez tout simplement acheter de l’ail bio de consommation (que vous pouvez sans problème utiliser comme semences) sur le marché ou directement auprès d’un producteur… profitez-en pour lui demander s’il n’aurait pas quelques semences de fèves et de pois en trop. Voyez aussi peut-être avec des voisins jardiniers…
Cordialement,
Gilles
Bonjour,
J’ai essayé cette année la Rose de France (ou Cirelle) à peau rouge et chair jaune.
Elle est réputée résistante au mildiou, et pour le coup, aucune trace chez moi.
Bonne production, mais je n’ai pas de recul pour la conservation.
Chair ferme et bonne tenue à la cuisson.
Je vais réitérer la saison prochaine.
Amicalement
Merci Gilles et Armelle pour vos conseils que je vais mettre en application.
En fait, sur la moitié de terrain envahi par le liseron, j’avais planté des pommes de terre.
Après arrachage, nous avons semé de la moutarde (fin septembre). Elle a bien levé et semble étouffer les mauvaises herbes pour l’instant. Nous la faucherons lorsqu’elle atteindra à peu près un mètre de hauteur et nous la laisserons sur le terrain afin de faire un couvre-sol pour cet hiver en espérant que cela sera efficace.
Pour l’autre partie où nous avions mis des courges que nous venons de finir de ramasser, nous pensons faucher les mauvaises herbes et recouvrir le tout de balles de foin comme préconisé par Armelle. Ainsi, le sol sera protégé et peut-être que le tout empêchera les mauvaises herbes et le liseron de repousser (tout au moins avec moins de vigueur).
Merci Gilles également pour tes précisions concernant la plantation de mes fruits rouges car j’avoue que j’étais un peu perdue à ce sujet. Je vais donc pouvoir faire le plan pour mes plantations.
Mise en application après les pluies de ce week-end et compte-rendu du résultat obtenu au printemps prochain.
Merci à vous tous pour votre suivi et vos conseils qui sont toujours de bon aloi.
Bonjour Gilles
Merci de tous tes bons conseils que je prends en compte avec mon œil de débutant. Je dispose d’une petite surface (#5m²) potentiellement disponibles pour tenter la pomme de terre. Mais je recherche l’équivalent de la variété rouge qu’on trouve en grande surface. Connaitrais-tu des noms à me proposer ?
Je te remercie
Christophe
Bonjour Christophe,
Rosa ou Rosabelle peut-être…
Bonjour,
Merci Gilles pour vos précieux article et votre partage.
Pour Maud je conseille un “paillage” avec du foin qui provient de prairies donc sans traitement car les bottes de pailles ont très souvent reçu lors de la culture des traitements chimiques.
De plus lorsque la terre se réchauffera le foin sera d’un meilleur apport nutritif lorsqu’il entamera sa lente décomposition.
Il faut en mettre une bonne épaisseur (30cm) l’idéal étant de dérouler une balle de foin sans l’aérer.
Cordialement,
Armelle.
Merci Gilles pour tes précieux conseils.
Dans mon nouveau terrain en Bourgogne (terre limoneux-sabloneuse), après labour du champ qui était en prairie de paturage, nous avons été envahi par le liseron.
Peux-tu me dire comment m’en débarrasser avant l’hiver sans utiliser de produit chimique bien evidemment.
Une autre question : j’envisage de planter une culture de fruits rouges.
Le vent dominant venant de l’Ouest, comment dois-je orienter mes rangs de groseillers, cassis, framboisiers etc…
D’avance merci.
Bien cordialement.
Maud de Haute-Savoie migrée en Bourgogne
D’avance merci
Bonjour Maud,
Te débarrasser du liseron avant l’hiver sera impossible… et même avant quelques années (le labour a non seulement tassé la terre, engendrant des conditions propices à son développement, mais aussi certainement multiplié les racines…).
Le liseron est donc une conséquence d’un sol tassé… pour en venir à bout naturellement, il n’y a pas d’autre solution que d’aérer progressivement la terre (sans la retourner) par des pratiques adaptées : culture d’engrais verts et paillage. Mais le processus prendra plusieurs années…
Pour l’orientation des petits fruits :
– groseillier : rangs orientés vers l’est (ils apprécient le soleil du matin mais beaucoup moins la pleine chaleur);
– framboisiers : orientation ouest ou est
– cassis : orientation sud-est (sans doute préférable dans ta région) ou éventuellement est
Bonne journée,
Gilles
Bonsoir Monsieur,
j’aimerai savoir ce qu’il faut faire sur une terre ou il y a eu le mildiou, pour s’il est possible éviter la contamination pour la saison prochaine .
cordialement
Bonjour,
Tout d’abord mieux vaut éviter de replanter des espèces sensibles au mildiou au même endroit.
Sinon, des arrosages répétés au sol de purin de prêle peuvent limiter les risques (mais sans aucune garantie): https://www.un-jardin-bio.com/la-prele-protege-vos-cultures/
Bonne journée,
Gilles