La noctuelle de la tomate est un insecte ravageur, aujourd’hui répandu à travers le monde, susceptible d’engendrer d’importants dégâts aux cultures de tomates et d’autres cultures hôtes.
Cet article vise à approfondir nos connaissances sur la noctuelle de la tomate, son cycle de vie, les dommages qu’elle provoque et les méthodes disponibles pour la contrôler de manière efficace et durable…
Mais disons-le de suite : ce n’est pas gagné !
Présentation de la noctuelle de la tomate
Description de l’insecte

La noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) est un papillon (lépidoptère) de la famille des Noctuidae (donc principalement nocturne, comme l’indique le nom de cette famille),
Originaire de régions tropicales, elle est apparue en France en 2003 et ne cesse aujourd’hui de progresser, engendrant parfois de sérieux dégâts, avec des pertes de revenus pouvant être considérables chez les maraîchers professionnels.
Le papillon mesure moins de 2 cm de long pour environ 3 ou 4 cm d’envergure ailes déployées.

Ses ailes sont de couleur jaunâtre pour la femelle et plutôt gris-verdâtre chez le mâle (qui a les yeux verts).
La femelle pond ses œufs (d’un jaune légèrement brillant) par centaines sous les feuilles de tomates.
La larve de la noctuelle de la tomate est une chenille d’abord difficilement visible, car petite (2 cm) et presque translucide. Au second stade de son développement, elle peut mesurer jusqu’à 4 cm de long, avec une couleur variant du vert au brun, en passant par le jaune. Elle se caractérise notamment par 2 bandes longitudinales plus foncées sur le dos, ainsi que des bandes plus claires sur les côtés.
En fin de saison, les larves de la noctuelle s’enfoncent dans le sol où elles passeront l’hiver sous forme de chrysalides… pour réapparaître au printemps suivant…
Dégâts causés par la noctuelle de la tomate

Comme toujours ou presque lorsque nous parlons de papillons, c’est la chenille qui cause des problèmes.
Elle s’attaque tout d’abord aux feuilles.
Puis, en deuxième génération, elle va carrément commencer à grignoter les fruits et à s’y engouffrer… rendant les tomates inconsommables (outre les trous, la chenille y dépose ses excréments).
Précisons également que Helicoverpa armigera n’est pas la seule noctuelle dont les larves s’attaquent à la tomate :
- Autographa gamma (la noctuelle gamma), dont les larves, vert clair avec six lignes blanches longitudinales, dévorent notamment les feuilles de tomate, principalement sous serre et d’autres légumes (en particulier les choux) ou plantes ornementales ;
- Chrysodeixis chalcites, appelée “noctuelle de l’artichaut”, ou encore “noctuelle arpenteuse de la tomate”, est une espèce d’origine tropicale surtout fréquente dans les serres. Sa larve, verte avec un trait jaune de part et d’autre, s’attaque également aux feuilles de tomates et autres végétaux ;
- Mamestra oleracea, ou noctuelle potagère, se contente de creuser les fruits encore verts, mais n’y pénètre pas.
Les méthodes de protection demeurent à priori peu ou prou les mêmes…
Protections naturelles des cultures face à la noctuelle de la tomate

Les solutions sont, semble t-il, peu nombreuses…
Il conviendra avant tout d’adapter des mesures préventives.
Méthodes préventives
Favoriser la biodiversité
La protection de la biodiversité constitue, comme toujours dans notre approche, une base essentielle afin de favoriser une régulation naturelle des populations de “nuisibles”. Parmi les prédateurs de la noctuelle, citons en particulier les chauves-souris, les mésanges ou encore les syrphes.
Olivier, dans son commentaire sur la piéride du chou, nous indique : “Mélanger aux cultures des plantes de bourrache. Elles attirent les syrphes qui se nourrissent des chenilles.”. Cette recommandation peut donc également tout à fait s’appliquer ici…
Les “mauvaises herbes” peuvent servir de refuge et de source d’alimentation pour les noctuelles. Maintenir une gestion adéquate des adventices autour des cultures de tomates peut réduire les risques d’infestation.
Surveiller
Surveillez régulièrement vos cultures de tomates pour détecter tout signe d’infestation précoce.
Une intervention rapide (avec élimination des œufs, ou des chenilles) peut empêcher la propagation.
Dans le même ordre d’idées, des pièges à phéromones peuvent être utilisés pour attirer les mâles de la noctuelle de la tomate, ce qui permet de surveiller leur présence. Cette méthode aide à détecter précocément les populations et à prendre des mesures préventives avant qu’une infestation ne devienne incontrôlable.
Mettre en place des barrières physiques
L’utilisation de filets anti-insectes ou de tunnels de protection peut empêcher les adultes de noctuelles de pondre leurs œufs sur les plants de tomates.
Choisir des variétés moins attractives
Il semblerait que certaines variétés de tomates soient moins attractives que d’autres pour la noctuelle de la tomate…
Si ce papillon est présent chez vous, et que vous avez pu faire de telles observations, n’hésitez pas à partager cela en commentaire (sous l’article)…
Effectuer un labour profond ?
Un labour profond avant la plantation, en enterrant les chrysalides de la noctuelle, réduirait ainsi la population de l’insecte… C’est sans doute vrai.
Mais c’est là une pratique fort néfaste pour la vie du sol… à éviter donc.
En cas de présence de noctuelles, les mesures suivantes s’imposent afin de limiter les risques pour l’année suivante :
Rotation des cultures : pratiquer la rotation des cultures est une approche essentielle pour éviter l’accumulation de populations de noctuelles de la tomate dans un même champ. En alternant les cultures d’une saison à l’autre, les insectes qui dépendent spécifiquement d’une culture particulière auront plus de difficulté à survivre et se reproduire.
Destruction des résidus de culture : après la récolte, il est fortement recommandé de détruire les résidus de culture, y compris les feuilles, les tiges et les fruits non récoltés. Ces résidus peuvent être des refuges pour les œufs et les larves de noctuelles, facilitant ainsi leur prolifération.
Contrôle biologique
Pour réguler les populations de noctuelles, il existe un insecticide naturel, à base de bacillus thuringiensis (Marque Solabiol notamment, à voir ici à titre d’exemple… Mais il est trouvable en jardinerie à un prix moins élevé…).
On recommande de l’utiliser sur les papillons et les larves, avant qu’elles ne pénètrent dans les fruits.
Je m’interdis personnellement tout emploi d’insecticide, même “Utilisable en Agriculture Biologique”… privilégiant une approche résolument respectueuse de la vie, telle que présentée sur ce blog ainsi que dans “Mon Potager au Naturel“.
Je n’ai encore personnellement jamais été confronté à la noctuelle de la tomate… Vos témoignages et méthodes de protection naturelles sont donc particulièrement bienvenus.
Déjà merci pour cet article très intéressant.
Je constate aujourd’hui que tous mes plants sont touchés.
Je suis dégoûtée de lire que c est un ravageur qui s enterre car j’habite à 1200m en Haute Savoie et c est la premiere année que je cultive un jardin ici.
Le précédent potager sur ce terrain (et encore, pas à cet endroit) date d’il y a au moins 16 ans..
Ce pourrait il donc que ce soit les plantons qui étaient infestés ?
Pas de signes d infestation dans le jardin de ma voisine..
J’ai planté dans 100% fumier de cheval, qui vient d ailleurs de chez cette voisine. Le fumier était très décomposé et très chaud.. je ne pense pas que les larvent pourrait venir de là.
Bonjour Alexiane,
C’est un papillon qui a traversé la méditérranée… Il peut donc venir de n’importe où.
ce n’est peut être pas le sujet mais je pose malgré tout ma question……..
cette année mes concombres sont presque tous immangeable amère…….ils sont plantes a cote de pied de bourrache…est ce la cause pour ne pas reproduire la même chose l’année prochaine
merci
Non… la cause est très probablement le manque d’eau.
Tapez “Concombre” dans le champ de recherche… et vous en saurez plus.
Épluché, coupé et degorgé au sel, le concombre amère redevient mangeable ! Testé et approuvé ici
Découverte cette année, j’habite en haute normandie. climat pas trop chaud depuis juillet pourtant. Attaques sur les tomates marmandes et crimée, pas sur tomates cerises
Je tue 15 chenilles tous les 2 jrs mais ne trouve pas les larves..Mes buis ont dépéri cette année, peut être le même prédateur 🤔
Pour la première année j’ai trouvé des chenilles vertes dans mes tomates cerises allongées et cornue des Andes.
Je coupe les morceaux touchés et je consomme le reste.
Par contre il y a de la bourrache au pied de mes tomates et de plus un filet vert qui les protège. Ça n’a pas empêché l’infestation !
Des amis, dont tous les plants de tomates étaient touchés par cette chenille,s’en sont débarrassés en mettant au sein des des plants de tomates des rameux de genets. Efficacité totale.
Bonjour Gilles,
Cette année nous avons une attaque de noctuelles sur les tomates du jardin…en 07
Des trous dans les tomates avec de belles chenilles vertes… !!!
En sud Drôme de gros dégâts sur les lavandes…
Perso je traite mon jardin en homéopathie avec des petites granules en 30 CH
Je crains qu’il soit trop tard pour traiter, je vais essayer Camphora +Sambuccus
1 granule pour 2 litre d’eau…bien secouer pour dynamiser la préparation.
Nous allons rencontrer probablement bcp plus de problèmes dans les années futures
Avec plein d’insectes différents… !
Bien cordialement.
Jean Paul
J’ai souvent ce parassite au jardin (ombrie, italie) et malheureusement il s’attaque aussi au poivrons…
Ma solution n’est pas totale mais ralentis plutot bien l’insecte: distancier les plants (qui ne doivent pas se toucher) afin que la larve ne “marche” pas d’un plant a l’autre, ça fait une difference importante. entre les plats principaux je plante autre chose evidemment: haricots verts, salades, ect… la place n’est pas perdue et ils profite d’un peu d’ombre. Depuis que je fait ça les degats sont trés limités (evidemment si je trouve des parassites je les amène qu poules…)
cordialement
J’ai vu depuis qq semaines des petits trucs noirs sur les tomates mais en Bretagne. La chaleur on n’a pas eu en excès…. Et des trous ds la tomate qq chenilles et2ou3 papillons. C’est exactement ça, après 1h30 de recherche je suis persuadée que c’est ça ms je crois que l’année passée. J’en ai eu au niveau des poivrons. Mon pb c’est de savoir si on peut manger les tomate en retirant 1 partie large qd l’intérieur n’est pas atteint. Merci
Bonjour, j’ai eu ce problème sur mes tomates et mes poivrons, je les mange mais j’avoue que ce n’est pas appétissant . Je vais essayer les produits chimiques pour 2024, tant pis
Et voilà la noctuelle arrive également dans mon jardin en Suisse… j’ai découvert ce matin pour la première fois quelques tomates avec le trou caractéristique. Mais sans vers ni chenille. Je vais mieux regarder ce soir au jardin. J’ai une question : est-ce que la tomate est totalement immangeable ou peut-on couper la partie attaquée et manger le reste, s’il est goûteux évidemment! Avez-vous des expériences ? Cordialement Philippe
oui à prioris, mais souvent ils ne sont pas murs et le trou n’est pas lateral mais plutot de part à part… ce qui fait qu’il en reste pas enormément… du moin chez moi
Perso je fais le tri et on consomme les parties non abîmées. Cette année est un vrai carnage chez moi. Isère sud
Je les ai mangées en enlevant le noir et les craquelures. Sans problème
J’utilise le savon noir Briochin et l’huile de Neem en pulvérisation contre les bestioles:
35 cl d’eau
1 cuiller à café de savon noir
1 cuiller à café d’huile de Neem
Quelques gouttes de liquide vaisselle paic citron pour bien diluer le tout
On remue et on pulvérise! Y compris la terre au pied de la plante, c’est là qu’elles se planquent!
Bonjour Alain,
Ok… sans doute efficace, mais pas bon du tout pour la vie animale.
Il n’y a pas que les noctuelles qui succombent à un tel traitement… mais aussi les coccinelles, les syrphes, les carabes, les abeilles…
Pour cette raison, l’huile de neem n’est pas autorisée en agriculture biologique… pas plus que le liquide vaisselle… Et le savon noir est à utiliser en infime quantité (1 cuillère à café pour 1 litre d’eau), pour une meilleure adhérence des préparations naturelles.
Cordialement,
Gilles
Pour lutter contre la Noctuelle, je pulvérise une fois par semaine, une préparation avec pour un litre d’eau, 20 gouttes d’huile essentielle de mente poivrée, 20 gouttes de Niaouli et 20 gouttes de Gaulthérie. C’est radical
J’ai vu ces papillons et plusieurs de mes tomates sont touchées, je viens de les enlever du pied et j’en est bien perdu une trentaines de plusieurs variétés.
Encore un papillon ,après avoir eu la Pyrale du Buis qui a tout dévasté les buis de la région.
Quelle solution?
Je précise que Potimar est un croisement de Marmande ça colle avec ce qu’a constaté Anne Sophie
Bonjour Gilles
J’ai été confronté cet été à ce problème sous serre.
Pas une catastrophe mais qqs fruits atteints sur deux variétés uniquement Potimar et Rozovo Sarce une délicieuse tomate bulgare
C’est une petite serre pour les tomates donc rotation des cultures ça va être compliqué
Je vais essayer la bourrache
Pour précision j’habite dans le Périgord vert
Bien à toi et à tous tes folowers
Bonjour,
J’ai découvert la noctuelle cette année également… j’ai 4 variétés de tomates dans le même carré potager: marmande, noire de crimee, russian, et Green zebras. Et effectivement pour l’instant seules les Marmande ont des trous, il y a donc bien des variétés préférées par le papillon.
Bonjour, Sur la tomate, c’était rare, mais cette année plus de tomates abîmées malgré les oiseaux nombreux, chauves souris… Mais comme il est dit par d’autres, on s’est fait gagner par l’herbe, c’est une hypothèse vraisemblable.
Nous étions habitués à la noctuelle de la salade au printemps surtout. Dans ce cas il faut observer les plants repiqués régulièrement dés que l’on voit des feuilles commencer à flétrir, regarder dans la terre sous le collet avec un doigt. Comme pour la tomate les chenilles sont au début minuscules, si on les écrase au plus vite, on s’en débarrasse, c’est efficace pour toute la planche et les planches suivantes. Sinon la grosse chenille va pondre au pied voisin etc. C’est l’intérêt de désherber à la raclette dans le rang, nous voyons ce qui se passe. Les collègues qui repiquent sur plastic troué perdent cet avantage.
Bonjour Marie, pour info les chenilles ne pondent pas, même les grosses ! C’est le papillon qui pond, ce qui va donner des chenilles qui vont elles-même se transformer en papillon….pour faire court ! 😉
Bonjour Marie, la chenille ne pond pas; elle s’enterre pour l’hiver. En effet c’est mieux de la tuer avant!! Qd elle est petite cela demande bc de vigilance. Heureusement je n’en ai jamais trouvé!! Peut-être grâce à la rotation des culture et travail des oiseaux qui viennent écarter mes paillage au pied pour y trouver des insectes!!??
Une alternative biologique est de laisser des poules gratter la terre du potager pendant la saison d automne hiver afin qu elles se nourrissent des larves et cassent ainsi le cycle de la noctuelle.
Bonjour, chez moi ce sont surtout les pieds de poivron qui ont été attaqués. Mais les tomates aussi. Le feuillage des poivrons et des patates douces leur plaît beaucoup.
Je pense avoir réussi à m’en débarrasser grâce à une décoction à froid pendant 24 h d’ail, oignon + piment, pulvérisée sur les feuilles. À confirmer sur la durée.
Bon jardinage.
Merci Nino; pourriez vous nous indiquer les proportions ? Le piment et très corrosif. Broyez vous les ingrédients avant ?
à bientôt
Bonjour, j’ai vu ce papillon cette année . j’ai cueilli 2 tomates touchées par ce problème pas mangeables. Maintenant je sais d’où vient le problème. Merci
Bonjour, je pensais justement aborder ce problème… Je n’ai vu ni chenille ni feuilles de tomates mangées, mais des crottes de chenilles près de l’attache de la tomate. Ce qui souvent la fait tomber. Pas beaucoup de tomates touchées, surtout les “ananas”… Pas folles les chenilles ! Mais il me semble avoir vu ces papillons. Je suivrais vos conseils l’année prochaine. Merci