Se trouvant dans toutes les régions tempérées du monde (mais rares sur le pourtour méditerranéen par exemple), les fougères sont fréquentes dans les sous-bois, les landes et en particulier dans les sols acides, (en tout cas pour ce qui concerne la fougère aigle).
Dans cet article, après avoir fait un peu mieux connaissance avec cette plante, nous nous intéresserons à ses utilisations au jardin.
Présentation
Description des fougères
Les fougères sont caractérisées par plusieurs traits distinctifs dans leur morphologie et leur cycle de vie :
- Feuilles : Les feuilles, appelées frondes, sont généralement divisées en petites segments appelés pinnules. La disposition des pinnules sur la fronde peut varier d’une espèce à l’autre.
- Rhizome : Les fougères ont un rhizome souterrain, une tige horizontale qui sert de système racinaire et d’organe de stockage. Les racines émergent du rhizome et s’étendent dans le sol.
- Reproduction : Elles se reproduisent principalement par des spores, qui sont produites dans des structures appelées sporanges. Ces sporanges sont souvent regroupés en amas appelés sores, situés sur la face inférieure des feuilles.
- Cycle de vie : Le cycle de vie des fougères comprend une alternance de générations, appelée alternance de générations hétéromorphes. La génération dominante est la génération sporophyte, qui est la plante que l’on reconnaît comme une fougère. La génération gamétophyte est beaucoup plus petite et se développe à partir des spores. Les gamétophytes produisent les gamètes (spermatozoïdes et œufs) qui se combinent pour former le sporophyte.
- Habitat : ce plantes sont présentes dans divers habitats, allant des forêts humides aux régions montagneuses, en passant par les zones tropicales et tempérées. Elles peuvent être terrestres ou épiphytes (poussant sur d’autres plantes sans les parasiter).
- Taille : La taille varie considérablement. Certaines sont de petites plantes de quelques centimètres, tandis que d’autres, comme les fougères arborescentes, peuvent atteindre plusieurs mètres de hauteur.
- Types : Il existe plusieurs types de fougères, notamment les fougères terrestres, les fougères aquatiques et les fougères arborescentes.
En résumé, les fougères présentent une grande diversité morphologique et occupent divers habitats à travers le monde.
Leur cycle de vie distinctif, leur mode de reproduction par spores et leurs feuilles caractéristiques en font un groupe fascinant de plantes.
Classification botanique des fougères
Les fougères sont des plantes vasculaires sans fleurs, et donc sans graines, qui se reproduisent par spores (comme la prêle).
Elles font partie du groupe des ptéridophytes.
La classification botanique des fougères peut être décomposée comme suit :
Règne : Plantae (Plantes)
Division : Pteridophyta (Ptéridophytes)
Sous-division : Filicinophyta (ou Monilophyta) – Certains systèmes de classification utilisent le terme Monilophyta pour décrire cette sous-division.
Classe : Polypodiopsida (ou Filicopsida)
Ordres : Il existe plusieurs ordres de fougères, parmi lesquels :
- Ordre Polypodiales : comprend la plupart des fougères terrestres.
- Ordre Cyatheales : comprend les fougères arborescentes, souvent appelées “fougères arborescentes”.
- Ordre Osmundales : comprend des fougères comme les osmondes.
Familles : Les fougères se divisent en plusieurs familles en fonction de caractéristiques spécifiques.
- Dryopteridaceae
- Polypodiaceae
- Pteridaceae
Genres et espèces : les fougères sont ensuite subdivisées en genres et espèces spécifiques en fonction de caractéristiques morphologiques distinctes. Il existe des milliers d’espèces de fougères réparties dans le monde entier.
Citons quelques espèces parmi les plus communes sous nos contrées :
- la fougère aigle (Pteridium aquilinum), se développe dans les sols acides. Elle peut mesurer jusqu’à 3 mètres de haut. Son feuillage est caduque (il disparait pendant l’hiver) mais la plante subsiste jusqu’au printemps suivant grâce à son rhizome ;
- la fougère d’Allemagne (Matteucia struthiopteris) apprécie les sols riches et humides dans lesquels elle peut devenir très envahissante. Également caduque, elle mesure environ 1 mètre ;
- la fougère mâle (Dryopteris filix-mas), pousse dans tous types de sol, jusqu’à 2000 mètres d’altitude. C’est une vivace mesurant de 30 cm à 1 mètre de haut.
Mais voici un petit document publié par nos amis belges du site Attire d’Ailes, pouvant aider à l’identification des différentes espèces de fougères :
Composition
La fougère contient de la filmarone, de la floroglucine, de l’aspidinofilicine, de l’amidon, du sucre, des tanins, de la magnésie.
Utilisations des fougères au jardin
Elles protègent les cultures des maladies cryptogamiques et repousse les insectes indésirables.
Une plante ornementale
De nombreuses espèces de fougères sont cultivées en plantes ornementales (Voyez quelques exemples de variétés ornementales par exemple ici).
Les fougères sont généralement considérées comme des plantes persistantes dans le sens où elles restent vertes tout au long de l’année dans des conditions climatiques favorables. Cependant, la persistance peut varier en fonction des espèces et des conditions environnementales.
Certaines sont adaptées aux climats tempérés et peuvent maintenir leur feuillage vert pendant toute l’année, tandis que d’autres, notamment celles qui poussent dans des régions aux saisons plus marquées, peuvent être caduques. Les fougères adaptées aux climats tropicaux peuvent également être persistantes, car les conditions climatiques stables peuvent favoriser une croissance continue.
Il est important de noter que, contrairement aux plantes à feuilles persistantes telles que les conifères, les fougères n’ont pas de feuilles coriaces et sclérophylles. Leurs frondes peuvent être plus délicates, mais elles peuvent toujours maintenir leur couleur verte même en l’absence de conditions hivernales rigoureuses.
En résumé, la persistance des fougères dépend de plusieurs facteurs, notamment l’espèce, le climat et les conditions de croissance spécifiques à l’emplacement de la culture.
Un matériau utile pour le paillage
Utilisez les fougères tout simplement en paillage.
Les tiges sont relativement ligneuses, mais le feuillage proprement dit, beaucoup moins. Il n’assure donc pas une couverture pérenne. Aussi, ce paillage pourra utilement être complété avec d’autres matériaux ou renouvelé fréquemment.
En se décomposant, la fougère enrichira le sol en nutriments.
Un paillis de fougères aurait également une action antifongique contre la pourriture grise des fraisiers…
Une protection contre quelques “ravageurs” et maladies cryptogamiques
Le purin de fougères
La fougère est en outre une plante pouvant être utilisée pour protéger préventivement nos cultures potagères de divers ravageurs communs et de quelques maladies cryptogamiques.
Pour cela nous aurons notamment recours à un purin :
Préparation
- Mettez à fermenter (dans un récipient non métallique) 1 kg de plante entière fraîche (ou 100g de feuilles sèches) dans 10 litres d’eau de pluie ;
- Couvrez et brassez quotidiennement le purin ;
- Le purin est prêt lorsque l’on n’observe plus de bulles quand on brasse (cela demande environ 10 à 15 jours selon la chaleur) ;
- Filtrez.
Utilisations du purin de fougère
Pulvérisez le purin non dilué en préventif :
- sur toutes les plantes concernées, contre les maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, rouille…) et contre le puceron lanigère ou la cochenille ;
- au sol contre les limaces* et le taupin (efficacité relative).
Pulvérisez le purin dilué à 10% (1 litre de purin pour 10 litres d’eau) sur toutes les cultures pour éloigner le puceron.
* Pour protéger les jeunes plants des limaces, je préfère personnellement tout simplement les entourer de feuilles de fougères fraiches (à renouveler régulièrement donc). Les limaces n’aiment pas ramper sur ce matériau rugueux dont les spores contiennent en outre un composé organique (un aldéhyde) apparenté au formol (les limaces s’en éloignent donc afin de ne pas être empoisonnées). Bon… ce n’est pas efficace à 100 %, mais ça fait quand même le taf.
La macération de fougère
Utilisez la macération de fougères au verger, et d’une manière plus large, pour tenir les pucerons lanigères à distance des arbres :
- Mettez les plantes sèches à tremper (10g pour 1 litre d’eau) pendant 2 à 3 jours (préventif) ;
- Placez si possible le récipient au soleil ;
- Filtrez ;
- Brossez ou pulvérisez toute l’année la macération non diluée sur les troncs et branches des arbres contre le puceron lanigère.