La couche chaude est une technique peu onéreuse permettant de cultiver des légumes primeurs, ceci grâce à la chaleur résultant de la fermentation de fumier frais.
On réalise des couches chaudes de janvier à mars.
Comment réaliser une couche chaude ?
Matériaux nécessaires
Pour fabriquer une couche chaude, vous aurez besoin des matériaux suivants :
- Des parpaings seront utiles, mais pas indispensables, pour constituer la base enterrée du dispositif
- 4 planches de bois constitueront le coffrage supportant le châssis. La planche de devant fera environ 20 à 25 cm de haut et celle de derrière environ 30 cm. Leurs longueurs dépendra de la surface voulue). Les planches latérales, découpées en biais (20 à 25 cm d’un côté et 30 cm de l’autre) feront 1m30 de longueur (la largeur du châssis)
- Des cadres vitrés (en bois ou en métal) de 1m30 x 1m formeront le châssis ; Leur nombre dépendra de la longueur de la couche
- Des paillassons serviront éventuellement à couvrir les châssis par grand froid
- De la paille pour entourer et protéger le dispositif au dessus du sol
- Du fumier frais de cheval ou à défaut de vache ou de mouton (le fumier de cheval chauffe plus vite) mélangé à divers débris végétaux

Comment monter la couche chaude ?
La couche chaude devra être orientée plein sud.
- Commencez par creuser une fosse de 30 à 60 cm de profondeur et de 1m30 de large. La longueur sera variable selon la surface souhaitée
- Placez les parpaings sur les côtés de la fosse
- Remplissez la fosse d’un mélange de fumier frais et de divers déchets végétaux (pour ma part, j’ajoute des feuilles). Tassez et arrosez copieusement mais sans détremper (si l’on presse une poignée du mélange dans la main, l’eau ne doit pas s’écouler)
- Assemblez les planches et placez le coffrage ainsi constitué au dessus de la fosse déjà remplie
- Mettez ensuite 20 cm de terreau à l’intérieur du coffrage ;
- Placez enfin les châssis sur le coffrage (veillez à ce que l’ensemble soit bien hermétique) ;
- Entourez le tout de bottes de paille pour limiter les pertes de chaleur
Le processus de chauffe
Si la couche chaude est correctement constituée, le processus de fermentation démarrera rapidement pour atteindre 60 à 70°C au bout de 7 à 10 jours (selon la composition de la couche, le temps, le taux d’humidité) – on appelle cela le “coup de feu”.
Attendre ensuite que la température redescende à environ 25°C pour effectuer les semis ou planter dans la couche. On peut également y placer des godets ou terrine de semis.
La température se stabilisera entre 20 et 25°C pendant environ 1 mois puis descendra ensuite aux alentours de 15 à 20 °C.

Utilisations
La couche sera utilisée soit pour y élever des plants au chaud (utile par exemple pour une culture de tomates précoces), soit pour y semer directement.
Une surveillance quotidienne de la couche chaude est impérative :
- La température doit être régulièrement contrôlée en utilisant un thermomètre de compost dans le terreau. Elle ne doit pas dépasser 25°C.
- Dès que le soleil brille, la température peut monter très vite à l’intérieur du dispositif. Il faut alors ouvrir les châssis dans la journée et les refermer le soir.
- Les paillassons posés sur les châssis pour les nuits fraîches doivent être retirés de bonne heure le matin, ceci pour éviter l’étiolement des plantes.
Cliquez ici pour en savoir plus sur l’utilisation de la couche chaude
Allez, je n’en dis pas plus…il est temps de se mettre au travail pour un potager naturel sain et productif !
Comme d’habitude vos commentaires et questions sont bienvenus.
Bonsoir Gil, merci pour toutes ces infos. Je pensais me procurer un thermomètre à compost , pensez vous que se soit nécessaire ( et avez vous un conseil pour l’achat),où suffit il de patienter 8 jours …
Bonjour Daniéle,
Un thermomètre à compost (le texte en bleu dans l’article est un lien…) permet de connaitre avec précision la température.
Ce n’est pas indispensable (on peut aussi le faire au ressenti en mettant la main dans la couche)… mais c’est mieux.
Bonjour,
D’après quels critères as-tu défini la cote de 1,30 m ?
J’aurai mis plus court. 1,10 m par exemple pour 2 raisons:
– on peut ainsi accéder plus facilement aux plans et plantations sans rentrer dans les châssis.
-cela permet de réutiliser du bois de palettes qui fait 1 20 m pour la réalisation.
Cordialement.JL.
Bonjour Jean-Louis,
J’ai de longs bras… mais va pour 1 m 10…
Cordialement,
Gilles
Merci pour cet article intéressant. De mon côté je ne décaisse pas pour faire une couche chaude. Comme je coffre en bois je dois sûrement perdre de la chaleur mais j’avoue que c’est moins de boulot :). Mais avec pas mal d’air qui pénètre dans la couche chaude, le fumier se décompose bien et la quasi totalité peut être utilisée en terreau pour semis l’année suivante.
est ce que l’on doit vidé la couche chaude a l’automne?
bonjour moi c’est Herve du Périgord vert voila je voudrais tester la couche chaude mais quand la commencer sa serait pour pour semer tomate concombre etc et les laisser grandir dedans le temps que les gelée passent j’ai commencer a faire mon caisson sous ma serre et j’ai à disposition du fumier de cheval frais merci a mes petits shetland !! et es que je peux le mélanger a du brf merci de vos réponses
Rebonjour Gilles, désolée mais je n’ai pas précisé que je souhaiterai utiliser du crottin de cheval le plus frais possible que je pourrai ramasser dans des champs en faisant mes ballades car je pense qu’il y aurait trop de produits vétérinaires dans du fumier que je pourrai récupérer dans un centre équestre car j’en ai plusieurs à proximité de chez moi puisque j’ai la chance d’habiter en basse Normandie dans la manche au bords de mer. Merci beaucoup
Bonjour Line,
Il faut utiliser du fumier, c’est à dire un mélange de crottin et de paille (ou autre litière), pour que ça chauffe correctement.
Cela dit, de plus en plus de centres équestres sont sensibilisés à la santé naturelle pour les chevaux et privilégient les antibiotiques naturels par exemple… je vous invite à vous renseigner auprès des responsables en question.
Cordialement,
Gilles
Bonjour je suis habituée à planter mes graines dans plusieurs petites serres dans la maison. Mais c’est très compliqué je viens de découvrir le système de couche chaude et cela m’intéresse beaucoup car j’ai du fumier de cheval frais à disposition que je ne peux pas utiliser directement dans mon jardin apparemment. J’ai quasiment tout le matériel nécessaire sauf le foin/paille est-ce indispensable ? Merci
Gilles,
Merci pour ces renseignements.
Les soucis du fumier de cheval, c’est que du coup, ce n’est plus de l’autonomie (du moins pour moi) et la façon de s’approvisionner sur des petites quantités restent à étudier (je garde cette solution en dernier recours).
Le soucis du BRF frais, c’est que l’époque des semis (de février à avril) ne correspond pas à l’époque de taille (Novembre à janvier).
Concernant le vitrage, je saisie l’importance pour garder la zone semis en température mais pour l’intérieur du compost qui est enterré à température du sol (10°C), cela influence réellement l’activation?
Je vais donc laisser quelques jours de plus et si ça ne fonctionne pas, je reverrais ma copie… en m’adaptant aux remarques que vous me faites. : )
Merci à vous,
Cordialement,
Flavien
Bonsoir Flavien,
j’ignore complètement dans quel secteur vous vivez, mais il est souvent facile de s’approvisionner gratuitement en crottin en contactant les haras / centres équestres du coin. J’ai trouvé pour ma part mon bonheur sur leboncoin (! on y trouve vraiment de tout !) avec un particulier qui possède quelques poneys nourris en bio. Donc en effet c’est pas tout à fait autonome, mais ça reste local, et un bon échange de bien contre service. En vous souhaitant une belle continuation !
Aurélie
Bonjour, Gilles,
Merci pour cette page car il est très difficile d’avoir des informations sur les couches chaudes qui soient précises selon les techniques et les matériaux utilisés.
Cependant, je désespère car mes tentatives (certes récentes) sont infructueuses.
Voilà mon cas :
1ere parcelle couche chaude : trou de 60cm de profondeur 40cm de largeur et 70cm de longueur; des cailloux cassés au fond pour le drainage; une couche de brf (mélange de branche en décomposition sur un arbre, branche d’arbuste et de rosier, le tout coupé de plusieurs jours) 30cm; un couche de feuilles épaisses d’arbustes 15cm; un couche de terre huméfiée; le tout recouvert d’une bache plastique avec des trous d’aération. Arrosage au fur et à mesure environ 10 à 15 litres.
2eme parcelle : trou même dimension ; crotte de bouc (avec peu de paille, peut-être une erreur) sur 10cm; couche de fumier de poule frais 10cm; couche de fumier de poule mis au compost + quelques déchets alimentaires du compost sur 25-30 cm, vieux de pas plus d’un mois et demi; une couche de terre standard; le tout recouvert d’une bache plastique avec des trous d’aération. Arrosage au fur et à mesure environ 10 litres car beaucoup de rétention d’eau au fond.
Verdict :
Cas 1 : 8 jours aucune montée en température.
Cas 2 : 3 jours aucune montée en température.
Merci pour vos conseils, car après toute mes recherches, le principe a l’air simple et pour le coup je ne comprends pas où sont mes erreurs. Les cas, 2 il est peu être un peu tot pour s’alarmer mais le cas 1 est plus curieux.
Cordialement,
Flavien
Bonjour Flavien
Première chose : une couche chaude se fait avec des vitrages (il fait bien moins chaud avec du plastique à cette époque – surtout avec des trous d’aération…).
Deuxième chose : avec du fumier de cheval (c’est possible avec du BRF mais il doit être tout frais; et pour la crotte de bouc et le fumier de poule, je doute…)
Cordialement,
Gilles
bonjour gilles…comme je ne possède pas de fumier,je construit des réchauds avec des herbes foulées et mouillée fraiche ,je sait que les herbes en valent pas le mélange des feuille avec le fumier,mais je me dépanne contre les gelées merci bcp
Bonjour Gilles,
Merci infiniment pour cet article, une mine d’informations, comme à l’accoutumée. J’aimerais faire une couche chaude, seulement je m’inquiète quant à la propagation des maladies via le fumier, qu’on dit décuplées lorsqu’il est enterré. J’imagine que si tu le conseilles, c’est qu’il n’y a pas de risque, et j’aimerais savoir pourquoi. Merci d’avance !
Bonjour Aurélie
Tout d’abord, il ne s’agit pas ici d’intégrer le fumier à la terre, mais de le mettre dans une fosse.
Il y aura alors un processus de chauffe très important (c’est le but), ce qui détruira tout éventuel élément pathogène… et enfin, les cultures ne seront pas en contact direct avec le fumier (il y a une couche de terreau au-dessus).
Bref, il n’y a absolument aucun risque.
Cordialement,
Gilles
Merci infiniment Gilles pour cette réponse très complète !
Bonjour Gilles.
Un grand merci pour ce partage qui me ravit car tu as répondu à toutes les questions que je me posais à ce sujet.
Bonne journée et à bientôt.
Michel
Bonjour Corine,
Mon avis ne peut être éclairé sur la question… étant donné que je n’ai jamais fait cela.
Cela dit, même si j’avais cette possibilité, je m’abstiendrais.
Quels sont les composants d’un congélateur ? Comment vont réagir ces composants au contact du fumier et d’eau ? N’y a t-il pas des risques de contamination de certains de ces composants sur les plantes, voire plus largement sur l’environnement ?
Bref, trop de risques à mon avis.
Et si ton mari peut faire un bardage en bois, pourquoi ne ferait-il pas plutôt directement un châssis ?
Bonne journée,
Gilles
Bonjour Gilles,
J’ai à ma disposition un congélateur bahut vitré sur le dessus que j’ai récupéré sans le moteur, j’ai une ânesse qui produit la matière première.
Crois tu qu’il soit possible de placer ce congelo en le perçant au fond (perceuse) dans un coin du potager ? Mon mari veut lui mettre un bardage bois de palette pour l’intégrer au paysage. C’est très profond, je pensais y mettre des parpaings au fond ou ??? Son isolation originelle sera elle suffisante ?
Avant de mettre en oeuvre je voulais avoir ton avis éclairé sur la faisabilité …
Merci de ton aide
Merci pour cette astuce
justement c’est pour l’année prochaine, car je viens de connaitre cela et cela m’aurait trés utile cette année car semi à la maison mais manque de luminosité 🙁 du coup cela pousse pas dur
je viens de comprendre que toutes les temperatures citées sont celle du terreau et couche chaude et non de l’air
merci pour vos précieux conseils!!
quel thermomètre faut il pour la couche chaude? je ne vois pas ou on peut en trouver
merci
Bonjour,
Un thermomètre de compost (comme celui-ci par exemple) convient très bien pour mesurer la température d’une couche chaude.
Bonsoir Gilles,
je suis de Bretagne (Pres de Rennes), je voudrai tenter l’an prochain une couche chaude!
Vous dites au début pendant 1 mois 25° et ensuite 15/20° mais a peu prés combien de temps? cette température est ce suffisant pour des tomates poivron (légumes du soleil?)
ensuite qu’elle est l’avantage d’enterrer sa couche chaude et non de faire un grand châssis de 65 cm de hauteur posée sur la pelouse le tout fait en bois de coffrage?, du coup si on commence les semis en février, on doit en refaire une en avril?
merci pour votre blog
Bonjour,
Cliquez sur le lien en fin d’article (utilisation de la couche chaude) et vous aurez une grande partie des réponses à vos questions.
Je précise que 15/20°C, c’est la température de la couche, pas de l’air… c’est une température élevée pour un sol.
Démarrer une couche chaude en avril n’a plus vraiment d’intérêt, ce système permettant justement d’augmenter la température lorsque celle-ci est peu élevée.
Bonjour Gilles,
Tout d’abord félicitations pour cette richesse d’information que l’on peut trouver sur ton blog.
Cette année, je me suis lancé dans l’installation d’une couche chaude avec fumier de cheval puis terreau. Je n’ai pas fait tout à fait ce que tu as décris car j’ai trouvé ton blog apres.
J’ai eu mon coup de chaud à 83°C puis 23-25° avec des pics de températures de 40° dès qu’un coup de soleil apparaissait.
J’y ai semé des radis et des carottes. Après une semaine d’absence pour cause de voyage, je m’aperçois que les feuilles de radis commencent à jaunir (je pense manque d’eau) et surtout qu’ils n’ont pas du tout grossi –> je pense qu’ils filent.
Pour mes carottes, après être bien sorties tout le long du rang, je m’aperçois ce matin qu’il ne m’en reste plus beaucoup (elles font 3 feuilles).
Par contre, un phénomène récurrent chez moi (que ce soit en couche chaude ou en carrés potagers) mes niveaux baissent vertigineusement. Dans ma CC, j’ai perdu presque 30cm). Alors que j’avais bien tassé le fumier de cheval.
Mes questions sont :
– à quoi est dû ce tassement ?
– que dois-je faire pour le combler : fumier sur 20cm puis terreau sur 15 ou puis-je aussi y incorporer un compost jeune qui me libérerait un emplacement pour redémarrer un nouveau compost : ce serait alors compost jeune sur 15cm puis terreau sur 20 cm.
Merci pour test réponses.
Cordialement.
Bonjour,
que le tas baisse c’est normal, et bon signe ; c’est le même principe qu’un compost (fermentation et décomposition des matières organiques).
on ne comble pas une couche chaude mais on la renouvelle chaque année.
Bonjour à toi
Avant tout merci pour tes informations sur la couche chaude, me concernant j ai fabriquer avec des planches un caisson de 3 mètres de long sur une hauteur de 60 cm, il se trouve dans ma serre, j ai déposé une couche de vieux fumier puis 3 couches de jeune fumier en alternant ce même principe jisqu en haut et en passant bien et en ajoutant à chaque couches de fumier jeune 3 arrosoirs, ma couche à maintenant 5 jours et mon thermomètre affiche 15 degrés et je me pose la question si elle va chauffer ? Faut il que je l arrose ? Et si oui en quelle quantité ? Merci pour ta réponse
Bonne fin de journée à toi
Bonsoir Gérard,
Difficile à dire… le fumier ancien ne chauffe pas. En principe, il ne faut mettre que du fumier frais mélangé avec de la paille ou des feuilles.
Et par ailleurs 3 arrosoirs, cela me semble largement insuffisant pour ce volume. Donc oui, tu peux essayer d’arroser beaucoup plus (le fumier doit être vraiment trempé mai sans couler comme précisé dans l’article), mais sans garantie.
Je précise que la température doit être prise à l’intérieur du tas…
Cordialement,
Gilles
Bonjour Christine,
Les dimensions que je donne sont des dimensions classiques, mais chacun peut évidemment les adapter en fonction de la place et des matériaux dont il dispose…
Pour les feuilles, une proportion d’environ 1/3 du volume convient bien.
Cordialement,
Gilles