La potentille rampante figure parmi les adventices particulièrement envahissantes dans les jardins.
Dans cet article, nous verrons comment en venir à bout au sein de nos cultures potagères… Non sans nous être auparavant pencher sur ce que nous indique la potentielle rampante.
Mais commençons déjà par faire un peu mieux connaissance avec cette “mauvaise herbe”.
Présentation de la potentille rampante
La potentille rampante est une plante herbacée, vivace, de la famille des Rosacées.
Commune sur tous le territoire français (excepté en haute altitude), elle prolifère en bordure de chemins, dans les fossés, les prairies… et les jardins.
Elle mesure de 10 à 20 cm de haut.
Ses feuilles sont divisées en 5 (c’est en général le cas) à 7 folioles dentées.
Sa floraison, jaune, s’étale de juillet à novembre.


Mais comme toute plante, la potentille, ou quintefeuille (son autre nom), nous parle… Si, si… je vous assure !
Vous ne me croyez pas ?
Alors disons plutôt qu’elle nous donne de précieuses indications sur l’état du sol.
La potentille rampante, plante bioindicatrice
Au jardin, la potentille rampante est notamment très souvent présente sur les allées du potager…
Et pour cause : elle indique un tassement du sol par piétinement.
Ce piétinement aura pour conséquence un sol compacté pouvant virer à l’asphyxie.
Ce ne serait pas vraiment un problème si elle se cantonnait à ces allées…
Mais le souci est qu’elle forme, à la base de sa rosette, de longs stolons pouvant mesure jusqu’à 1 mètre de long, et s’enracinant facilement… lui permettant ainsi de s’étaler à son aise dans les planches de culture (et rendant par la même occasion son éradication particulièrement délicate).
Un excès d’azote dans le sol favorise également sa prolifération.
Plutôt rustique, elle résiste à des températures négatives de l’ordre de -15 °C ainsi qu’à la sécheresse.
Comment se débarrasser de la potentille rampante ?
L’objectif sera ici de rendre la terre plus souple et de l’aérer, créant ainsi des conditions peu propices au développement de cette plante vivace.
Mais, comme pour la majorité des adventices envahissantes, il faut s’armer de patience… et procéder méthodiquement.
Au printemps
Aérez la terre en la travaillant à la Grelinette ou à la Campagnole
Une terre tassée, compactée, a besoin d’être aérée…
Nous allons donc commencer par cela.
Mais pour ce faire, il est hors de question d’utiliser un motoculteur.
D’une part, vous engendreriez un tassement du sol (au niveau de la profondeur de travail de l’outil rotatif), le contraire de ce que l’on cherche ici.
Et, d’autre part, vous ne feriez que multiplier les morceaux de racines de la plante envahissante dont vous voulez vous débarrasser.
Pour aérer convenablement une terre, utilisez un outil écologique de travail du sol (Grelinette ou Campagnole).
Vous pourrez ainsi soulever et arracher une bonne partie du système racinaire (Mais pas tout… raison pour laquelle il faudra être patient), tout en aérant la terre de façon opportune. Et ce, sans multiplier les bouts de racines…
Pensez à évacuer ce que vous avez arraché de la planche de culture, sans quoi il y a de forts risques de redémarrage, surtout si le temps est humide…
Mais je vous montre cela dans cette courte vidéo :
Notez ici que si vous travaillez la terre plusieurs fois, par exemple à une semaine d’intervalle, vous verrez probablement de nouvelles pousses, avec un petit système racinaire, encore peu développé et donc plus facile à enlever. Arrachez-les, si possible avec toute la racine, dès que possible.
Paillez

Si elle est déjà présente, la potentille traversera sans problème un paillage, même épais…
Mais le fait de couvrir le sol par des matériaux organiques vivants contribuera à terme à assouplir et aérer le sol.
Et il sera plus facile d’arracher des repousses dans un sol plus meuble grâce au paillage.
Aussi, n’hésitez pas à pailler.
Moi qui ai toujours mes allées enherbées, et donc finalement tassé celles-ci par des piétinements répétés, j’envisage désormais de pailler aussi les allées…
Au printemps et en été
Épuisez la plante

Arracher fréquemment les nouvelles pousses de potentille épuisera peu à peu la plante.
Alors que si vous la laissez se développer, elle se renforcera et deviendra alors de plus en plus coriace, et difficile à éradiquer.
Le principe est donc simple : vous voyez de la potentille dans un endroit où vous ne voulez pas la voir prospérer ? Arrachez-la systématiquement et rapidement, de préférence après des pluies (vous pourrez ainsi évacuer plus facilement le système racinaire).
À l’automne
Semez un engrais vert
Pour restructurer et aérer un sol, rien de tel qu’une culture d’engrais verts.
C’est donc là une pratique fortement recommandé pour venir à bout de la potentille.
Et ce que je vais probablement faire à l’automne prochain sur les planches encore envahies de potentille…
Pour clore cet article, ne négligeons pas les intérêts de la potentille :
- C’est une excellente plante mellifère ;
- Ses fleurs lumineuses ne sont pas sans charme ;
- Ses feuilles et racines sont comestibles avec des vertus astringentes, fébrifuges et anti-inflammatoires (mais demandez un avis médical…).
Aussi, laissez-la tranquille là où elle ne dérange pas vos cultures…
Notez que l’on trouve aussi fréquemment de la potentille ansérine, plutôt présente dans les vignes, les vergers ou bords de route. Les causes de prolifération et méthodes d’éradication sont identiques.
J’utilise du vinaigre pour brûler les feuilles et les stolons de la potentille rampante sur ma pelouse
Bonjour,
J’ai aussi de la potentielle autour de mon potager mais pas dedans.
Car comme l’explique très bien Gilles, je l’arrache méthodiquement dès qu’un bout apparaît dans mes surfaces cultivées. Sa racine principal est un pivot fin et long qu’il faut arracher dans son ensemble sans le casser.
Bon jardinage à tous malgré ce printemps beaucoup trop sec.
BONJOUR j’ai un allié plutôt efficace contre la potentille :Gino ma tortue
Bonjour au groupe du jardin-bio. J’ai récemment aimé la lecture sur les herbes.
Bonjour, toujours très intéressants vos articles. J’attends celui sur le chiendent. Autres plantes envahissantes : le chèvrefeuille et la bignone. J’en ai a profusion, et je sais plus comment faire pour les contenir. Ferez vous des articles sur ces deux plantes. Merci
Bonjour Madeleine,
Je note les suggestions…
Bonne journée,
Gilles
Bonjour ! Bientôt un article sur le liseron, pour moi LA plante envahissante, SVP ?
Bonjour Apolline,
C’est déjà fait : https://www.un-jardin-bio.com/reconciliez-vous-avec-le-liseron/
Bonjour,
Je démarre très timidement un bout de jardin juste pour me faire plaisir en attendant d’avoir terminé les travaux de restauration d’une maison. Et bien sûr, je suis confrontée la potentille. Jusque là j’ai tout bon, j’enlève au fur et à mesure de la pousse, et vu que mon carré n’est pas bien grand, ce n’est pas une grande corvée. Par contre, je mets les condamnées sur le tas de compost.
Est-ce une erreur ? Si oui, quoi en faire ?
Très bonne journée et encore mille fois merci pour vos conseils précieux que je puise dans vos ouvrages et sur votre blog.
Bonjour Martine,
Comme je le dis dans la vidéo, vous pouvez mettre la potentille au compost… à condition qu’il chauffe bien (pour détruire les racines).
Cordialement,
Gilles
Oups j’ai raté cette partie, désolée, merci beaucoup et très bonne journée
merci pour vos articles toujours très utiles et documentées par votre expérience sur le terrain. J’ai une question par rapport à une plante qui est devenue très envahissante sur mon terrain, c’est la laîche écartée ou carex, au tiges coupantes et à la masse racinaire très difficile à déloger. Que me conseillez-vous, l’huile de coude et grelinette? Je suis dans le sud-ouest et la terre est vite sèche.
Bien cordialement,
Marianne
Bonjour Marianne,
Désolé, mais je n’ai jamais été confronté à cette plante… je ne peux donc vous conseiller.
Cordialement,
Gilles
bonjour, il y a quelques 6 ans en arrière j’ai eu la mauvaise idée de planter une carex pour décorer au pied d’un poteau. Très joli… surtout avec ses hampes graminées… ce faisant la tondeuse (et les graines) à fait son boulot en multipliant cette plante… envahissement aléatoire sur 150m² environ, depuis 2 ans j’ai arraché le plus précautionneusement cette touffe mère et les autres et surtout j’arrache méticuleusement tous les petits plants qui repoussent partout, bien sûr après la pluie et surtout au printemps. on reconnait assez bien les jeunes plants avec leurs feuilles épaisses, parmi les autres herbes.
Ce printemps je n’ai arraché plus qu’une trentaine de plants, soit,10 fois moins qu’avant.
Voila pour mon expérience. Ha surtout, évitez la tondeuse autour des plants ou zones suspectées…. pour les plants arrachés je les laisse se dessécher griller au soleil dans un récipient quelconque, puis quand j’estime qu’il sont out (quelques mois) au compost. Je suis dans le sud-ouest dans département plutôt vert selon où on se trouve. Bon courage. On y arrive.
Merci infiniment Lionel pour cette réponse à Marianne !
Je ne peux évidemment pas tout connaître et j’apprécie vraiment quand quelqu’un apporte une contribution aussi claire et détaillée.
A tous les lecteurs et lectrices de ce blog, n’hésitez pas à faire de même.
Bien cordialement,
Gilles