La cétoine dorée est un précieux auxiliaire au jardin…
Ce coléoptère est en effet un véritable “recycleur” naturel, ainsi qu’un pollinisateur très actif.
Mais, avant de développer cela, commençons par faire un peu mieux connaissance avec ce magnifique insecte utile.
La vie de la cétoine dorée
Commune en Europe, la cétoine dorée (Cetonia aurata) est une espèce d’insectes coléoptères appartenant à la famille des Scarabaeidae, et à la sous-famille des Cetoniinae.
Cet insecte est souvent appelé abusivement (ce n’est pas un hanneton !) “hanneton des roses” car il aime butiner, ou plutôt, pour être tout à fait juste, “mâchouiller” les roses… une particularité qui fait que les passionnés de ces fleurs le considèrent souvent comme nuisible… Ce que la cétoine dorée n’est absolument pas (sauf à considérer que l’aspect de quelques fleurs est plus important que la vie même…) !
La cétoine dorée adulte
L’insecte adulte, appelé “imago”, apparaît au printemps, entre avril et juin, selon les régions.
Il y aura 2 générations distinctes dans une même année :
- les cétoines apparaissant au printemps, après avoir hiverné : elles se nourrissent de pollen, pondent en mai-juin puis meurent rapidement ;
- les cétoines apparaissant en fin d’été/ début d’automne se nourrissent de petits fruits (sureaux, troènes, amélanchiers, etc.) avant d’hiverner et de pondre l’année suivante.
La cétoine dorée apprécie le soleil, la chaleur… et les fleurs (roses, lilas, troènes, pyracantha, sureau, aubépine, chardons, ombellifères…).
On la trouve donc fréquemment dans les jardins et les parcs.
L’insecte adulte mesure entre 14 et 20 mm.
Sa durée de vie ne dépasse pas 6 semaines.
Sa teinte métallique est très singulière. Tirant en général sur le vert, on trouve néanmoins, particulièrement dans le sud de la France ou la Corse, des cétoines dorées se teintant de rouge ou même, plus rarement de violet, de bleu ou de noir…
Ses élytres, glabres ou légèrement pubescents, et on peut parfois y observer de petites tâches blanches. Les élytres ne s’ouvrent pas en vol (ils sont soudés). Toutefois, un espace permet le déploiement latéral des ailes membraneuses, sous les élytres, permettant ainsi à l’insecte de voler.
En mai-juin, la femelle pond de minuscules œufs sphériques et blanchâtre. Après une courte durée d’incubation (quelques jours), les larves voient le jour en fin de printemps-début d’été.
Reconnaître la larve de cétoine dorée
Les larves de cétoines dorées se trouvent fréquemment dans un compost, un paillage, ou encore dans une couverture permanente. En clair, elles affectionnent les matières organiques à décomposer (c’est leur boulot !)
Ces larves ressemblant à celles du hanneton.
Mais, outre leur habitat (là où il y a quelque chose à broyer pour les cétoines dorées, alors que les larves de hannetons s’enfoncent dans le sol), nous pouvons facilement les distinguer en y regardant de plus près :
- Contrairement aux larves de hanneton, la partie postérieure de cette larve, de forme arrondie, est également plus large que sa tête.
- Leurs pattes sont plus courtes et leur tête est plus petite que celle du hanneton…
- Elles sont également plus blanches (alors que les larves de hanneton sont légèrement jaunâtres).
Les larves de cétoines dorées se nourrissent principalement de végétaux morts.
Il n’y a donc aucun danger pour vos cultures.
Elle sont au contraire particulièrement utiles au jardin.
Alors, ne les détruisez surtout pas !
Les cétoines dorées peuvent engendrer quelques dégâts
Soyons honnête… Les cétoines dorées ne font pas dans la dentelle lorsqu’elles butinent une fleur.
Outre le nectar qu’elles y prélèvent, elles apprécient aussi les pétales et les étamines, castrant alors la fleur visitée.. Ce qui a évidemment des conséquences sur l’aspect des fleurs (on pense ici aux roses…) mais aussi et surtout sur les fructifications (outre les fleurs sauvages, les cétoines aiment à butiner les fleurs de certains fruitiers, comme les pommiers, les poiriers ou encore les pruniers).
Mais rassurez-vous… En nombre raisonnable, les dégâts restent très relatifs. Ils ne peuvent en tout cas, à mon humble avis, contrebalancer les avantages d’avoir cet insecte dans son jardin au point de le classer comme ravageur. Je n’ai personnellement jamais vu d’invasion… Et ça ne sera pas le cas si vous veillez à préserver la biodiversité dans votre jardin, en y favorisant notamment la présence de quelques-uns de ses prédateurs (merles, corneilles, rouge-gorge, taupes, musaraignes…).
Notez toutefois que les larves peuvent poser problème dans les bacs ou pots, car risquant alors d’abimer les racines. Mieux vaut les en extraire et les emmener au compost…
Intérêts des cétoines dorées
La larve de cétoine dorée se nourrit exclusivement de bois mort (elle est dite saproxylophage).
Et ça tombe bien car on la trouve notamment dans le compost, les couvertures de sol, les tas de bois, vieilles souches ou arbres morts, dans lesquels elle participera activement à la décomposition des matériaux ligneux et donc, au final, à leur transformation en humus. (un “terreau” propice à de belles récoltes).
En clair, c’est un excellent recycleur de bois mort
Nous avons également vu que l’imago aimait butiner (certes “maladroitement”), ce qui en fait un bon pollinisateur, au même titre que les abeilles.
Protéger et favoriser les cétoines dorées (et autres coléoptères) :
L’abattage des arbres morts est en grande partie responsable de la raréfaction des cétoines.
Les cétoines dorées apprécient en effet particulièrement le bois en décomposition, que ce soit pour hiverner ou y pondre.
Ainsi, pour les attirer dans nos jardins, nous pouvons leur offrir divers habitats :
- Tas de bois en décomposition
- Vieilles souches
- Arbres morts ou vieux arbres (cavités = abri)
- Paillage de BRF
Des tas de feuilles mortes pourront aussi leur servir d’abri.
Dispositif particulier pour favoriser les développements de population :
- creusez un trou d’environ 2 fois la hauteur des buches
- disposez des buches (déjà un peu décomposées), debout, à la périphérie de ce trou
- refermez le trou avec de la terre et du broyat (les buches seront donc à moitié enterrées)
- recouvrez de broyat, de feuilles mortes…
Les coléoptères vont coloniser ce dispositif pour décomposer les matériaux…
Note : désolé, je ne me souviens pas où j’ai trouvé ce dispositif… n’hésitez pas à me le faire savoir si vous le savez…
La préservation de la biodiversité, avec notamment pour objectif de favoriser la présence d’auxiliaires (mais pas seulement… les auxiliaires ayant également besoin de nourriture… qui se présente souvent sous forme de ravageurs) constitue l’un des 2 axes centraux (avec la terre vivante) de Mon Potager au Naturel.
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