Qu’est-ce que le compost ?
Que met-on dans un compost ? Comment contrôle t-on sa décomposition ? Comment l’utilise-t-on ?
C’est ce que nous allons voir dans cet article… Mais avant cela commençons par définir ce qu’est le compostage : “Le compostage est un processus de décomposition aérobie (à l’air libre) de matières organiques d’origine végétale et/ou animale. On peut dire que faire un compost, c’est contrôler une biodégradation.”
Le compost est un élément essentiel du jardinage naturel.
Il améliore la fertilité d’un sol et favorise ainsi le développement harmonieux des cultures.
Toutefois, un bon compostage requiert quelques connaissances élémentaires.
Personnellement, je composte depuis toujours (enfin, depuis que je jardine) les matières organiques issues de mon jardin et de ma cuisine.
Sans être un “maître-composteur” (Je dois avouer être assez peu “rigoureux”… fonctionnant plutôt au “feeling”), j’ai tout de même acquis, au fil des ans, une certaine expérience en matière de compostage. Expérience que je me propose donc de partager avec vous aujourd’hui.
Composition du compost
Avant toute chose, il faut avoir à l’esprit qu’un bon compost demande un équilibre entre matières azotées et matières carbonées.
Plus le taux de matières carbonées sera important, plus lente sera la décomposition, mais plus l’humus obtenu sera stable (donc durable).
Mais, si le taux d’azote est trop faible, le tas ne chauffera pas convenablement et le processus de décomposition aura dès lors du mal à démarrer. En revanche, si le taux d’azote est trop élevé, le compost chauffera excessivement, tuant des micro-organismes nécessaires à sa décomposition.
Pour que le compostage puisse évoluer positivement, on aura pour objectif un rapport Carbone/Azote (C/N), qui est un rapport de masse, entre 15 et 30.
Sans entrer dans des calculs forts complexes, on considère qu’il convient d’apporter au minimum 1 volume de matières carbonées pour 3 ou 4 volumes de matières azotées (un tel compost évoluera rapidement, mais sera plus un engrais qu’un amendement apte à enrichir votre terre) ou, mieux, un volume de matières carbonées pour 1 volume de matières azotées (ce compost sera plus long à obtenir, mais participera à l’élaboration d’un humus stable, donc à l’enrichissement durable de votre terre).
Matériaux riches en azote | Matériaux riches en carbone | Matériaux équilibrés |
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Comment faire son Compost ?
Choisir sa zone de compostage
Trouvez un emplacement commode d’accès, et à mi-ombre.
Si le terrain est en pente, optez plutôt pour une partie haute (il est plus aisé de descendre que de monter avec une brouette pleine).
Préparer les matériaux
Les matériaux à composter seront entreposés directement sur l’aire de compostage, sans les mettre en tas.
Humidifiez légèrement les matériaux trop secs.
Broyez ou découper les matériaux les plus gros (branchages, trognons de choux, tiges épaisses…).
Dès lors, différentes techniques permettent de fabriquer un compost de qualité :
Choisir votre mode de compostage
En tas

Composez le tas à même la terre (en aucun cas sur une dalle, car cela empêcherait les vers de terre de remonter dans le compost…).
Constituez le tas en couches successives en alternant des matériaux riches en carbone, des matériaux azotés ou encore des cendres de bois (potasse).
Ajoutez régulièrement une pelletée de terre (si possible argileuse).
Mouillez les couches successives au fur et à mesure de la constitution du tas.
Il est important de bien aérer les matériaux compacts à la fourche.
Le tas doit faire environ 1m20 de large à la base et environ 1 m de haut. La longueur dépendra des matériaux disponibles et de vos besoins particuliers.
En silo

Les silos sont particulièrement adaptés aux petits jardins. Les silos sont ajourés sur les côtés avec, pour certains, une ouverture en bas pour récupérer le compost mûr.
On charge régulièrement les matières organiques par le haut et l’on récupère notre matériau fertilisant en bas au fur et à mesure des besoins.
Dans un composteur

Il existe de nombreux modèles de composteurs, de contenances variables et fabriqués avec différents matériaux.
On trouve même à présent des composteurs rotatifs permettant d’accélérer le processus.
Le principe est le même que pour un compostage en tas ou en silo, à savoir l’importance d’alterner les apports de matériaux azotés et carbonés.
L’avantage principal des silos ou des composteurs réside dans le fait que l’on a rien d’autre à faire que d’ajouter des matériaux organiques et d’attendre… En revanche, le compostage en tas demande une certaine surveillance :
Surveillance
Contrôler la fermentation du tas

S’il a été correctement constitué, le tas doit rapidement commencer à chauffer pour atteindre 50 à 60 °C à l’intérieur.
La température diminue ensuite progressivement.
Retournez le tas afin d’en accélérer la fermentation. Ce n’est pas indispensable (laissons les choses se faire naturellement…), sauf si :
- La fermentation ne démarre pas (excès d’eau ou insuffisance de matières azotées) ;
- La fermentation démarre, mais s’arrête rapidement (manque d’eau ou de matières azotées) ;
- Le tas chauffe trop (au-delà de 70 °C) ce qui a pour conséquence la dévalorisation de notre matériau fertilisant. Le retournement permet alors de le refroidir ;
Des activateurs de compost sont proposés dans le commerce. Quelques poignées d’orties hachées seront tout aussi efficaces.
Un thermomètre spécial peut être utile pour en surveiller la température.
Maîtriser le taux d’humidité
Une mauvaise fermentation a donc souvent pour cause soit un excès, soit un manque d’eau.
Un compost trop sec est caractérisé par la présence de filaments blancs (champignons) à l’intérieur du tas. Le travail des micro-organismes est rapidement stoppé par manque d’eau. Arroser le tas, comme il est souvent préconisé, s’avère alors rarement suffisant. Mieux vaut carrément le reconstituer (en le retournant).
A contrario, s’il est trop humide, ça bloquera le développement de ces mêmes micro-organismes aérobies qui laisseront alors la place aux micro-organismes anaérobies (se développant sans air), ce qui favorisera les pourritures. Le retournement du tas s’impose alors également.
Le protéger des intempéries

Lorsque le processus de fermentation est bien entamé, on couvrira le tas avec de la paille, des feuilles mortes, ou encore des branchages, ceci afin de le protéger des fortes pluies ou des gelées.
Certains préconisent de le recouvrir de plastique… Je pense quant à moi qu’il doit pouvoir respirer.
Les vers accomplissent le travail
Lorsque les conditions précisées auparavant sont réunies, les vers de compost vont se charger de décomposer les matériaux organiques, en les ingurgitant puis en les digérant.
C’est donc, en grande partie (mais pas seulement, les champignons et de nombreux micro-organismes jouent également un rôle essentiel) grâce à eux que vous obtiendrez un riche matériau fertilisant pour votre jardin.
Durée de compostage
La durée du compostage est variable selon la température extérieure (donc la saison), de la composition (plus il y a de matières carbonées, plus long sera le processus de compostage) ainsi que du volume du tas.
De manière générale,
– un compost est demi-mûr, un à trois mois après son démarrage : apparition de vers de fumiers (vers roses avec des anneaux blanchâtres), les matériaux de départ sont encore partiellement reconnaissables, mais brunis.
– il est mûr, six à douze mois plus tard, apparition de vers de terre (lombrics), aspect terreux et noir du tas, odeur de sous-bois. Les matériaux de départ sont parfaitement décomposés et on ne peut plus les reconnaître.
Passé ce stade, le compost commencera à perdre de ses pouvoirs fertilisants pour devenir un terreau (utile pour les semis).
Utilisation du compost
Chaque légume a des besoins spécifiques en quantité et en qualité. Le tableau suivant tentera de résumer ces besoins :
Apport nul | Apport moyen– de 300 kg/100 m² | Apport important+ de 300 kg/100 m² |
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* apport de compost mûr uniquement
Les autres légumes peuvent supporter un compost demi-mûr.
On l’épand soit à l’automne ou au printemps avant la mise en place des cultures, soit, pendant la saison, entre les lignes de légumes.
Il peut être laissé en surface ou éventuellement légèrement enfoui avec un croc.
Une bonne pelletée (au printemps s’il est mûr, ou sinon, à l’automne) au pied de vos arbres, arbustes ou sur vos parcelles de fleurs sera bienvenue.
Pour aller plus loin, je vous recommande de consulter le site compostage.info. Vous y trouverez notamment une description détaillée des différentes techniques de compostage : en fut ou en silo, en tas ou encore le lombricompost (ou vermicompostage).
Une autre approche : compostez directement en place (compostage en surface) sur vos planches de cultures…
Découvrez tous mes conseils pour obtenir une terre vivante et fertile et donc des récoltes abondantes et saines dans mon guide pratique “Mon Potager au Naturel“.
Bonjour à toutes et à tous,
Auriez vous une astuce pour que les rongeurs (les + gros) ne s’invitent pas dans le compost situé près de l’habitation ?
Bon jardianage bio.
Bob
Bonjour,
J’ai le même problème que vous Bob, mon composteur est toujours vide, des intrus, me boulottent tout ce que j’y ajoute ! Du fait j’ai opté pour le compostage direct sur le terrain, ou, je ne mets pas tout sur le terrain, les croûtes de fromage, les petits restes de pain etc…; donc le problème n’est règlé qu’à moitié. si quelqu’un a une solution, elle serait la bienvenue, merci d’avance et très bonne journée
Bonjour Françoise et merci pour ces informations certainement bien pratiques pour un volume moyen de matériaux à composter.
j’ai un volume de tonte ( important ? +- 2 m3 ) auquel j’ajoute paille , petits branchages et autres déchets de nettoyage/désherbage.
Pour avoir tester avec et sans , l’apport des résidus de cuisine (épluchures, dégradables et non carnés) n’influe pas sur la présence des rongeurs présents en quasi permanence.
D’autres avis ?
Bon jardinage à toutes et à tous.
Cdlt, Bob
J’ai un tout petit jardinet de 4m2.
Je veux faire du compost de surface avec mes restes de cuisine végétaux…
Je les mets aux pieds de mes tomates, salades, poivrons, piments,…..
Mais je sais jamais si je dois le mettre sus ma paille ou mon foin, ou SOUS MA PAILLE OU FOIN….
Pourriez-vous m’éclairer ???
Merci de votre retour…
Bonjour,
Voyez ici : https://www.un-jardin-bio.com/compostez-en-place/ (les 2 sont possible… c’est surtout une question d’esthétique)
Ah OK merci je vais voir ça !
Merci de votre réponse, pas nombreux ceux qui nous aident…
Bonsoir
je vous remercie beaucoup car vous m’avez appris beaucoup de chose en plus de ce que je savais déjà, un très bon apport de connaissance 😊. je vous souhaite une très bonne soirée
Bien à vous
Baptiste
Bonjour Gilles et aux “potagistes”.
J’ai enfin trouvé comment fonctionne votre blog !
Suite aux excellents conseils de votre livre PDF, je vais restructurer mon potager… … Je me pose donc quelques questions sur le compost que je commence à stocker. Nous avons déjà parlé de la qualité de mon sol (rappel : mon sol étant très argileux, en constituant ces buttes j’ai créé une faim d’azote qui n’en finit plus ).
1 : comment je stocke mon compost jusqu’à ce printemps ? Bien que le fournisseur le laisse à l’air libre, ce n’est peut-être pas une bonne idée pour une quantité moindre ? Dois-je le bâcher pour lui éviter le lessivage ?
2 : est-il nécessaire de le stocker jusqu’au moment des semis ou repiquages ou me conseillez vous de le poser dès maintenant sur les surfaces de culture ? Dans ce cas faudra t-il en remettre au moment de semer-repiquer ?
3 : dans mon cas de terre argileuse, lessivée depuis la nuit des temps, est-il préférable de laisser le compost en surface ou de l’incorporer ?
4 : j’ai pensé mettre en jachère mes 8 buttes, je rappelle qu’elles sont dans des fosses creusées, le travail pour les défaire serait colossal. Je me disais donc que mises en jachère une/deux, je sèmerai des engrais verts sur un an. Mais je crains fort que cela ne soit pas assez. Dois- je me débrouiller pour cultiver ENTRE mes buttes et laisser en jachère/engrais vert plusieurs années avant de les remettre en fonction ?
Il est vrai que je suis perdue et de temps en temps un peu découragée par tout ce travail déjà déployé pour aucun résultat.
Cette fois-ci, je ne veux pas me…”planter” ! Bien que je sois si souvent au potager que je crains d’y prendre racines !!! que me conseillez vous ?
MERCI Gilles.
Bonjour Sylvie,
Si le compost est mûr, il est en effet bien de le protéger. Mais personnellement, je préfère le laisser respirer (pas terrible avec une bâche)… donc je le recouvre avec des feuilles mortes ou des branchages.
J’aime bien épandre le compost (sans l’enfouir, ce qui répond à votre question 3) en fin d’hiver/début de printemps (en fait quelques semaines avant la mise en place des cultures. La couleur noire du compost aidant au réchauffement du sol… Mais si la terre n’est pas préparée, il est aussi tout à fait possible de le stocker jusqu’aux plantations.
Pour les buttes, il y a une autre possibilité : cultivez des engrais verts à l’automne (cela aidera à redonner vie à vos buttes) mais vous pouvez ensuite y cultiver au printemps en creusant des trous de plantation (rempli d’un mélange terre/compost afin de nourrir directement les plantes).
Bon, franchement, après, votre situation demanderait une étude plus approfondie; ce que je ne fais qu’en accompagnement personnalisé.
Bonne journée
Gilles
bonjour
je fais une recherche pour mon école
je voudrais savoir et mes questions est:
qu’est ce que le filament?
comment corriger cette situation?
Bonjour Gilles et merci pour ces explications bien utiles !
Nous avons deux petite chattes et nous utilisons une litière agglomérante (bois), pensez-vous que nous pouvons ajouter leurs excréments à notre compost ?
Par ailleurs je vais acheter des “raised beds” quelle proportion de composte me conseillez-vous d’ajouter et comment le disposer ?
Merci pour vos réponses, je vous souhaite une belle après-midi, à bientôt, très cordialement, Anne Sophie en Irlande.
Bonjour,
Votre site est composé d’informations très intéressantes. Mais, pourriez-vous me dire si les excréments d’animaux peuvent être intégrés dans le compost ? (Je ne parle pas d’une quantité faible, mais d’une quantité plus abondante, comme une SPA).
Merci d’avance.
Bonjour Julien,
Du fait d’une alimentation en général de type industrielle (je pense que c’est le cas dans une SPA), l’intégration au compost d’excréments d’animaux domestiques est déconseillée… sauf éventuellement pour un compost destiné à des plantes ornementales.
Cordialement,
Gilles
Bonjour Isabelle,
Le pouvoir fertilisant du compost diminue avec le temps, c’est un fait ; pourquoi ? je n’en sais trop rien, mais je suppose que les éléments fertilisants qu’il contient migrent vers le sol ou sont évaporés par un processus que j’ignore…avis aux amateurs éclairés.
Cela dit, un compost mûr en hiver est parfait pour les plantations au printemps suivant…moins l’année d’après et il perdra chaque année un peu plus de son pouvoir fertilisant pour devenir finalement une sorte de terreau neutre…
Si on attend trop le compost perd de sont pouvoir car les élements nutritif sont lessivé par la pluie et descendent dans le sol.
Bonjour,
Si j’ai bien compris, un compost qui attend trop perd ses qualités. Pourquoi?
Mon compost est dès fois prêt en hiver ou au printemps, mais je ne l’utilise qu’au moment de planter (au pied des légumes).