Voyons aujourd’hui la culture de la chicorée au potager en permaculture.
La plupart des jardiniers cultivent des salades pour les beaux jours, mais négligent de le faire pour l’automne et l’hiver… Peut-être parce qu’il faut y penser dès l’été ?
Les chicorées sont des salades, plus ou moins amères, dont la culture est justement parfaitement adaptée aux conditions hivernales.
Il serait bien dommage de se passer d’une verdure bienvenue à une époque de l’année ou cela manque cruellement, non ?
Conditions de culture de la chicorée
Les chicorées apprécient les sols riches en humus, mais supportent mal les fumures mal décomposées.
Elles résistent à des gelées de -3 ou -4 °C (et même un peu plus pour les chicorées sauvages).
Variétés de chicorée

On distingue 3 types de chicorées :
- Les scaroles : Géante maraîchère, ronde verte à cœur plein, en cornet de Bordeaux, en cornet d’Anjou ;
- Les frisées : Grosse Pancalière, fine de Louviers, Très fine maraîchère, de Meaux, de Meaux ;
- Les chicorées sauvages : Pain de Sucre, rouge de Vérone, Barbe de Capucin…
Culture de la chicorée
Quand et comment semer les chicorées ?

Les chicorées se sèment en sol bien réchauffé, de la fin mai (production de fin d’été) à la fin juillet (production d’hiver) et de préférence en place, éventuellement sous abri, sur des lignes distances de 40 cm.
Éclaircir peu de temps après la levée à 30 cm sur la ligne (20 cm pour les chicorées sauvages autres que Pain de Sucre).
Les plants supprimés peuvent être repiqués ailleurs (ou pour combler les trous) après habillage (opération consistant à raccourcir le feuillage).
On peut également semer en pépinière. Cette technique est plus délicate, car les chicorées risquent de monter à graines.
Comment planter les chicorées ?
Pour les plants semés en pépinière, il est impératif de planter rapidement (les plants doivent seulement « tirer la langue ») sans enterrer le collet.
Entretien de la culture de chicorées

Les travaux d’entretien se limitent au désherbage et au paillage.
Les arrosages doivent être réguliers, mais sans excès.
Pour les chicorées sauvages « rouges de Vérone » ou « de Trévise », rabattre le feuillage juste au-dessus du collet en octobre. De petites pommes délicieuses se formeront alors.
À défaut de les cultiver sous serre, dans la plupart des régions, un voile de protection sera nécessaire si l’on souhaite continuer à consommer des chicorées en hiver.
Protections naturelles d’une culture de chicorée
Les chicorées sont des plantes plutôt rustiques.
Voici néanmoins quelques problèmes fréquemment rencontrés :
La fonte des semis
La fonte des semis est causée par un champignon apparaissant en cas de trop forte humidité. Il faut donc éviter les arrosages trop fréquents.
En préventif, trempez les graines dans une décoction de prêle non diluée.
Un apport de charbon de bois incorporé à la terre avant le semis aurait également un effet préventif.
Il est également important de respecter une rotation de 5 ans avant de semer à nouveau des chicorées au même endroit.
Les limaces
Les limaces, bien qu’en général peu nombreuses en été et préférant de loin les laitues, peuvent détruire une jeune culture de chicorées.
Pour éviter cela :
- Entourez les plants avec des feuilles de fougères fraîches. Renouvelez ce barrage naturel dès que la période devient pluvieuse.
- Placez des planches de bois dans le jardin (pas trop loin, mais pas trop prêt non plus de vos cultures de salades). Les limaces iront s’y réfugier et vous n’aurez qu’à visiter régulièrement le dessous des planches pour éliminer ces indésirables.
Récoltes
On peut blanchir le cœur des chicorées en posant sur elles, environ 15 jours avant la récolte, des cloches ou de simples poteries.
Cette opération a pour effet de les rendre plus tendres.
PS:
Je me permets un autre conseil pour ceux qui rentrent des grosses scaroles en serre pour l’hiver (bien plus facile qu’on ne croit) :
-enlever régulièrement les feuilles au sol dès un début de pourriture pour une bonne aération entre le sol et la salade,..et arroser modérément si sol trop sec. Arroser entre les salades et non en dessous.
-ouvrir souvent la serre même s’il fait frais (sauf risque de gel).
En serre, quelque soit la saison et la culture, il vaut mieux perdre quelques degrés avec une bonne aération que de perdre ses plants par un confinement qui favorise les maladies fongiques.
Merci, Gilles, pour tes conseils sur les chicorées,
Je n’avais jamais pensé à les raccourcir en automne (les rouges, plus amères) pour favoriser des petites pommes sans doute plus tendres et moins amères! Je vais faire cette année!!
Pour ma part , pour les scaroles , j’en repique des grosses en serre avec la motte pour l’hiver , et je fais un 2è semis fin août (une demi route suffit) que je repique en serre fin octobre, après les tomates, avec une motte pour ne pas mettre les racines à nu. Elles ne sont pas trop grosses, donc moins de risque de pourriture. Elles bougent peu l’hiver mais repartent début février avec des feuilles très tendres, ce qui donne de la salade à une période où il n’y a plus grand-chose.
Inconvénient…que j’ai transformé par hasard en avantage, elles montent doucement dès mi-mars, je jetais le tout comme une laitue montée et amère…jusqu’à ce que je les goûte alors qu’elles frisaient …1 petit mètre de haut : les feuilles de la colonne sont délicieuses, très tendres pour des scaroles et sans l’amertume de la laitue, et bien plus fines que la “pain de sucre”. Ne pas oublier de maintenir la terre humide. Là, çà nous fait vraiment de la salade toute l’année en bouchant le trou de fin d’hiver.
Nous les mangeons telles que, puis en mélange avec les 1ères laitues de printemps.
Pour ceux que çà tente, c’est facile et çà vaut le coup!
Amitiés à tous
Bonjour Gilles
Je viens de m’abonner à ton site.
C’est sympa de diffuser des infos utiles pour le jardinier amateur (pas débutant) que je suis.
Je me pose une question concernant les photos des plants de salades, je vois qu”elles ne sont pas paillées.
C’est volontaire ? moi je paille tant que je peux.
Cordialement
Patrice
Bonjour Patrice,
Question intéressante.
C’est en effet volontaire. Disons que je ne mets pas tous mes œufs dans le même panier : une partie des salades est paillée, une autre partie non.
Si le temps est pluvieux, les salades paillées seront chez moi en grande partie dévorées par les limaces (bien présentes dans un paillage) alors que celles-non paillées s’en sortiront beaucoup mieux.
En revanche, si le temps est sec, celles situées dans le paillage se développeront mieux que celles sur sol nu…
Cordialement,
Gilles
Bonjour Gilles
Merci pour la réponse.
J’ai effectivement le problème des limaces et aussi de la pluie car lorsqu’il ne pleut pas trop fort j’ai constaté que dessous c’est sec ou à peine humide.
Je fais la chasse aux limaces sur ma butte paillée, je met mes épluchures de différents fruits ou légumes sous la paille pas très loin de mes plants. Il me semble qu’elles les préférences.
C’est ma première année sur butte j’aime bien expérimenter.
Bonne journée
Patrice
Bonjour Gilles
Je découvre votre blog qui est une mine de bons conseils
Auriez-vous une variété de salade pour l’hiver à suggérer aux jardiniers urbains qui n’ont que des jardinières ou des bacs relativement petits ?
Bonjour Jessica,
Je ne suis vraiment pas un spécialiste des cultures en jardinières… je ne peux que vous recommander de poser votre question sur le site de Plantes et Jardins de Ville.
Cordialement,
Gilles
Bonjour Yvon,
On a eu quelques gouttes mercredi…
Il fait maintenant moins chaud (c’est déjà ça) mais cela ne change pas grand chose au niveau de la sécheresse !
Bonne journée,
Gilles
Bonjour Gilles,
Merci de me rappeler les scaroles, j’allais oublier. Pourtant, c’est si bon, une salade à la saison froide.
Qu’appelles-tu les plants doivent seulement « tirer la langue”?
Encore merci!
Amitiés.
Yvon.
Bonjour Yvon,
“tirer la langue”, c’est évidemment imagé… comment dire ? les premières feuilles se développent un peu et semblent “tirer la langue”… désolé Yvon ! mais je ne vois pas comment expliquer autrement.
Mais en gros, cela signifie qu’il ne faut pas attendre que les jeunes plants soit trop développés pour les planter (sans quoi ils risquent de monter rapidement).
Amitiés,
Gilles
Bonjour Gilles,
Finalement, je vais les semer dans des petits godets. Ainsi, je ne les repiquerai pas trop tard.
As-tu eu de l’eau? Des amis rentrent de Dordogne, ils disent avoir eu très chaud et que c’est très sec.
Amitiés.
Yvon.
Bonjour,
Merci pour ces infos, j’ai justement repiqué des chicorées “rouge de Verone” il y a une semaine.
Pourriez-vous juste m’indiquer ce que signifie “rabattre le feuillage juste au dessus du collet ” et comment effectuer cette opération ?
Merci d’avance !
Bonjour Chouf,
Il s’agit simplement de couper le feuillage à sa base (mais en conservant 2 ou 3 feuilles les plus basses), ce qui favorisera la formation d’une délicieuse petite pomme rouge…