La culture du melon : semis, plantations, entretien, récoltes

La culture du melon s’avère assez délicate dans un potager naturel.

Ce légume-fruit est, en effet, exigeant en ensoleillement, en chaleur et en matières organiques.

En fait, certaines terres lui réussissent bien… Mais dans d’autres terres, vous aurez vraiment du mal à obtenir des melons avec du goût. Et de même, un temps peu ensoleillé lui sera défavorable…

Mais commençons par faire un peu mieux connaissance avec ce fruit au parfum si délicat… à condition de réussir sa culture.

Le melon (cucumis melo) est un fruit (pas un légume) faisant partie de la famille des cucurbitacées (comme les courges ou les concombres notamment) et originaire du Moyen-Orient et d’Inde.

C’est une plante annuelle formant de longues tiges velues qui s’accrochent grâce à leurs vrilles (utiles si on veut palisser les melons). Les tiges peuvent faire plus de 2 mètres de long.

Les variétés de melons

On distingue 4 types de melons :

  • Les variétés “cantaloup”, produisant de petits fruits précoces à écorce lisse, à la chair orangée et sucrée. Citons le “cantaloup charentais” traditionnellement cultivé au sud de la Loire, le “cantaloup Orlinabel” ou encore le “Noir des Carmes” (j’adore !) ;
  • Les variétés “sucrin”, particulièrement sucrés, avec notamment le “petit gris de Rennes“, dont la culture est plus adaptée au nord que les cantaloup, ou le “sucrin ananas d’Amérique à chair rouge” ;
  • Les variétés brodés, plus gros, dont l’écorce est liégeuse, avec par exemple le “brodé Jenny Lind” ou le “brodé Minnesota Midget” ;
  • Les variétés d’hiver, assez gros, en général de formes ovales, avec une chair pâle et au parfum peu développé, mais se conservant beaucoup plus longtemps que les autres melons. Citons le “Ogen”, le “melon d’hiver vert olive” ou encore le “melon d’hiver jaune canari hâtif”.

Ce ne sont là que quelques exemples de variétés parmi des dizaines d’autres… étant entendu que je ne parle (et ne cultive) que des variétés anciennes (même si pour le melon certaines variétés hybrides F1 s’avèrent plus faciles à cultiver…).

Comme d’habitude, et peut-être plus encore pour ce qui concerne les melons, il est inutile de me demander quelle variété sera adaptée chez vous… Il y a trop de paramètres entrant en jeu pour vous donner une réponse fiable.

Le seul bon conseil que je puisse vous donner pour votre culture de melon est de privilégier des variétés locales (voyez celles qui sont couramment cultivées dans votre région). Et de tester plusieurs variétés (votre terre peut être différente de celle de vos voisins) pour finalement sélectionner, au fil des ans, les mieux adaptées chez vous. Mais ne vous fiez pas à une seule année de culture… Une variété peut réussir une certaine année avec des conditions favorables et être décevante l’année suivante…

Conditions de culture du melon

Le melon aime les sols riches et réchauffés

Nous en avons touché 2 mots en introduction, mais la culture du melon nécessite une certaine qualité de sol.

Pour un parfum optimal, le melon requiert un sol riche et humifère, profond, frais, mais bien drainé.

Concrètement, réussir les melons dans une terre argileuse ou limoneuse, mais bien aérée et drainée est relativement simple.

Par contre, dans une terre sableuse (plus légère et pauvre), la culture du melon sera beaucoup plus compliqué. Non pas qu’ils ne pousseront pas bien… Mais le goût sera en général peu développé.

L’ensoleillement est impératif pour le goût

Un bel ensoleillement est indispensable pour obtenir des fruits particulièrement goûteux.

Alors, évidemment, certaines régions seront plus favorables que d’autres à la culture du melon… et la météo (en particulier au moment du développement des fruits) jouera un rôle important quant à la qualité gustative de vos melons…

Mais ce sont là des paramètres que nous ne maîtrisons pas (heureusement !).

Quoi qu’il en soit, vous devez simplement privilégier l’exposition la plus ensoleillée possible pour vos cultures de melons.

Associations possibles

Des lignes de maïs, ou encore des haricots à rames, orientés nord-sud en alternance avec les lignes de melon seront utiles comme brise-vent. Attention toutefois au manque d’ensoleillement résultant de l’ombrage de ces cultures hautes. Je ne vous recommande donc pas vraiment cette association dans les régions peu ensoleillées.

Évitez par contre de cultiver des melons près d’autres cucurbitacées (concurrence au niveau des éléments nutritifs, risques accrus de propagation des maladies ou ravageurs spécifiques à cette famille).

Notez également que, du fait de son grand développement, un plant de melon étouffera des cultures basses situées trop près. De fait, à moins de cultiver vos melons en hauteur (voir le paragraphe sur la plantation), cela exclut le melon de la plupart des associations.

Multiplication du melon

Semis de melon

Semis de melons
Semis de melons en godets

Si vous voulez faire vous-même vos plants de melon, voici comment procéder.

Semez les graines de melon de mars à mai au chaud (température supérieure à 20 °C) en godet (8 x 8 cm minimum) en les plaçant à 1.5 cm de profondeur environ (par sécurité, placez éventuellement 2 ou 3 graines par godet – vous ne garderez que le plus beau plant après la levée).

Les godets seront placés soit sur couche chaude soit dans une serre.

A défaut de disposer d’une serre ou d’un châssis, il sera préférable d’acheter des plants.

Il est également possible de semer les melons directement en terre, en avril (régions douces) ou en mai, mais les récoltes seront alors très tardives.

Planter des melons

Les plants seront mis en terre au potager environ 7 à 8 semaines après le semis. Donc, si vous prévoyez de planter vos melons après les saints de Glace (mi-mai), semez vers la fin mars.

Voici comment planter les melons :

  • Plantez à partir de la mi-mai en extérieur (dès avril sous serre), en sol suffisamment réchauffé (12 °C minimum) et par beau temps ;
  • Plantez sur des lignes espacées de 1m20 et à 75 cm sur la ligne ;
  • Arrosez modérément au pied, sans mouiller le feuillage ;
  • Entourez les jeunes plants par des feuilles de fougères (ou à défaut de la cendre de bois, à renouveler après chaque pluie) pour les protéger des limaces ;
  • Paillez lorsque le sol est bien réchauffé ou plantez sur plastique noir (Bien que cette solution ne me satisfasse pas complètement d’un point de vue écologique, je plante toujours les melons sur plastique noir. C’est souvent la meilleure solution pour permettre un bon mûrissement des fruits).

Afin de gagner de la place, mais peut-être aussi de bénéficier d’un meilleur ensoleillement, vous pouvez tout à fait palisser vos plants de melons (sur une treille ou un grillage par exemple). Les plants pourront grimper jusqu’à 2 mètres de hauteur.

Fertilisation d’une culture de melon

Culture de melon
Culture de melons

En terre légère, il sera judicieux de faire un amendement argileux (apport de terre argileuse ou de billes d’argiles par exemple) pour donner plus de corps à la terre et la maintenir ainsi plus fraîche.

Préparez avant la plantation des trous et remplissez-les de compost bien mûr.

Ajoutez-y éventuellement de la cendre de bois (potasse indispensable pour la formation des fruits).

En début de culture, afin de favoriser le développement végétatif, si le plant a du mal à se développer, vous pourrez éventuellement faire un ou deux arrosages au pied avec du purin d’ortie (dilué 10 fois). Mais n’en abusez pas, car vous risqueriez fort d’avoir une invasion de pucerons (qui apprécient l’excès d’azote).

Par la suite, de la floraison et pendant la formation des fruits, pulvérisez (arroser au pied est compliqué avec des plants s’étalant) du purin de consoude dilué 20 fois.

Entretien de la culture de melon

Si la culture de melon est paillée ou bâchée, les travaux d’entretien se limiteront aux arrosages (réguliers, mais modérés, sans quoi les melons n’auront aucun goût) et à la taille (Je vous suggère de faire des tests comparatifs : pieds taillés et pieds non taillés)

Il y a plusieurs façons de tailler les pieds de melons. Voici celle que je vous recommande :

  • Lorsque 4 feuilles vraies sont développées, coupez la tige principale après la deuxième feuille vraie, ce qui donnera naissance à deux pousses ;
  • Taillez chacune des 2 tiges résultant de la première taille après la 6e feuille ;
  • Gardez au maximum 4 fruits par pied (supprimez ceux en excès) et rabattez les tiges 2 feuilles après les fruits.

Protections naturelles de la culture du melon

La culture du melon est sensible aux maladies cryptogamiques et attire de nombreux nuisibles. Nous allons voir ici les difficultés les plus couramment rencontrées :

Maladies cryptogamiques

D’une manière générale, évitez les engrais fortement azotés (guano, purin d’ortie…). Ou, en tout cas, n’en abusez pas, mais privilégiez plutôt une fumure équilibrée (compost bien mûr).

Fonte des semis sur melons
Melons atteints par la fonte des semis

La fonte des semis : les jeunes plantules meurent rapidement et l’on peut observer une nécrose des racines. Respectez une période de rotation de 5 ans entre 2 cultures de melons. Les traitements préventifs cités pour l’oïdium (ci-dessous) sont également valables contre la fonte des semis.

L’oïdium : cette culture particulièrement sensible à l’oïdium, un champignon sévissant par temps humide et chaud et se manifestant par des taches circulaires blanchâtres et poudreuses sur les feuilles (qui se dessèchent rapidement). Des pulvérisations répétées et alternées de décoction de prêle et de bicarbonate de soude auront une action préventive, normalement efficace. En cas d’attaque non maîtrisée, l’utilisation de soufre pourra s’avérer nécessaire…

L’anthracnose : les feuilles se dessèchent et l’on observe des taches brunâtres de 1 à 2 cm sur les fruits. Cette maladie cryptogamique sévit principalement à la suite de pluies froides en mai-juin. Appliquez là aussi les mêmes traitements préventifs que pour l’oïdium.

Ravageurs du melon

Les pucerons : lorsque les pucerons sont présents, les feuilles se crispent. Je ne le recommande pas vraiment, car ce n’est pas sans incidence sur la biodiversité (destruction des larves et oeufs de coccinelles notamment), mais vous pouvez éventuellement pulvériser du savon noir dosé à 15/30 g par litre d’eau. Mais les mesures pour éviter les invasions de pucerons sont avant tout préventives (évitez les excès d’azote) et de “laisser-faire” (en général, les coccinelles, un prédateur redoutable, ne tardent pas à apparaître sur une colonie de pucerons…).

Le tétranyque tisserand : il s’agit d’un acarien de la taille d’une tête d’épingle colonisant la face inférieure des feuilles et se déclarant par temps sec et chaud (en particulier sous serre). On peut observer de petites toiles d’araignée et le feuillage se dessèche. Si les conditions sont propices (temps chaud et sec), aspergez régulièrement le feuillage avec de l’eau. Mais cette technique peut engendrer des maladies cryptogamiques… Une bonne aération est également primordiale, en particulier pour les cultures sous abri.

Récoltes des melons

Melon bon à récolter
Ce melon a changé de couleur… il est bon à récolter !

Les melons se récoltent de juillet à septembre.

La qualité du fruit dépend pour beaucoup de l’ensoleillement, mais également du moment de la récolte. S’il pleut beaucoup en fin de culture, le melon se gorgera probablement d’eau… Et il sera donc peu goûteux.

La récolte s’effectue à maturité parfaite. Le point d’attache du pédoncule se cerne alors et le fruit commence à changer de couleur. Le fruit doit peser plus lourd, avec un parfum déjà bien développé…

Un pied donnera en moyenne de 2 à 4 fruits…

 

Vous maîtrisez la culture du melon ? Vous rencontrez au contraire des difficultés avec cette culture potagère ?

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