Comment améliorer une terre sableuse (légère) ?

Qu’est-ce qu’une terre sableuse ?

Dans cet article, nous verrons comment transformer une terre sableuse, pauvre de nature, en une terre vivante et fertile.

Une terre sableuse n’est en effet à priori pas idéale pour jardiner…

Pourtant, par des apports réguliers de matières organiques, elle peut le devenir.

Mais avant d’entrer le vif du sujet, commençons par définir ce qu’est un sol sableux.

Nous parlons ici de texture du sol, c’est-à-dire de sa composition en termes de matériaux minéraux.

Une terre majoritairement pourvue en sable aura une texture sableuse (ou sablo-limoneuse si les limons sont également présents en quantités conséquentes). Alors qu’un sol particulièrement pourvu en limons aura une texture limoneuse (ou limono-sableuse, ou limono-argileuse)…

En jardinage naturel, vous devez connaître la texture du sol de votre jardin !

Car c’est à partir de là que nous pourrez déterminer la meilleure façon de rendre notre terre vivante et fertile…

Je vous présente, dans Mon Potager au Naturel, des tests simples (et gratuits) pour déterminer avec une précision suffisante la texture de votre terre (de la plus légère à la plus lourde : sableuse, sablo-limoneuse, limono-sableuse, limoneuse, limono-argileuse, argilo-limoneuse ou argileuse).

Caractéristiques d’une terre sableuse

Le sable est un matériau grossier (une particule de sable est plus grosse qu’une particule d’argile ou de limon) dont les éléments vont peu s’agglomérer entre eux.

Les terres à dominante sableuse sont des sols légers.

Elles se réchauffent donc facilement.

Et elles sont de ce fait particulièrement propices aux cultures précoces (le climat étant toutefois bien sûr primordial pour cela).

Cette faculté à bien se réchauffer va également favoriser la décomposition des matières organiques qui y seront déposées.

Elles retiennent peu l’eau, ce qui implique des arrosages plus fréquents qu’en sols gras.

Pauvres de nature, une terre sableuse retient tout aussi mal les éléments minéraux. Ils sont facilement lessivés vers les profondeurs et rendus ainsi indisponibles pour les cultures…

Pour cette raison, des apports particulièrement copieux, et réguliers, de matières organiques diverses et variées seront de mise pour en améliorer la fertilité.

Souvent acides, des apports de matériaux calcaires (cendres de bois, lithothamne, dolomie magnésienne…) seront alors bienvenus. Mais attention, ce n’est pas une généralité… Il y a des sols sableux et calcaires (vous trouverez également dans Mon Potager au Naturel des tests simples à réaliser pour savoir si votre terre est acide, neutre ou calcaire).

Mais voyons à présent comment améliorer une terre sableuse, naturellement (ça va de soi !) et de façon durable.

Comment amender une terre sableuse ?

Des apports réguliers de matières organiques

Une terre légère fixant peu les éléments nutritifs, des apports réguliers de matières organiques y sont particulièrement recommandés.

Afin de favoriser la constitution d’un humus stable et durable, les matériaux carbonés seront à privilégier en terre sableuse (Ça tombe bien, car une telle terre, de par sa faculté à se réchauffer, permettra une bonne décomposition de ce type de matériaux… contrairement aux terres argileuses, pour lesquelles la décomposition est fortement ralentie).

 

À l’automne

fumier sur terre sableuse
Le fumier est très utile pour améliorer une terre sableuse.

Commençons par le fumier de vache (Par fumier, j’entends un mélange de litière – en général de la paille – et de déjections ; la bouse seule n’est pas du fumier…).

C’est un matériau lourd (plus que le fumier de cheval) qui donnera plus de corps à ce sol.

Il est donc particulièrement efficace dans une terre sableuse (à défaut, du fumier de cheval sera quand même bienvenu).

Quel que soit le type de fumier, des apports copieux (de 100 à 300 kg pour 100 m²) seront très bénéfiques si votre terre est légère.

Épandez simplement le fumier sur le sol, en automne. (Ne le faites pas au printemps. Car d’une part, le fumier n’aurait pas le temps de se décomposer avant la mise en place des cultures. Et par ailleurs, il y aurait alors des risques sanitaires…)

Recouvrez éventuellement le fumier (N’hésitez pas si vous pouvez le faire… Ce sera d’autant plus bénéfique) de feuilles mortes, de BRF, ou même d’un peu de paille supplémentaire (notamment, si le fumier est peu pailleux).

Vous pouvez aussi l’intégrer au sol, quelques semaines après l’épandage, mais de façon très superficielle…

Mais pourquoi se fatiguer ?

Les vers de terre se chargeront de ce travail…

À défaut de fumier, vous pouvez également apporter du compost (pas forcément décomposé pour un apport automnal) ou même des déchets verts variés (dernières tontes, déchets de nettoyage du jardin, résidus de cuisine…) que vous recouvrirez de paille, de feuilles mortes, de BRF, ou de foin…

N’hésitez pas à utiliser différents matériaux pour un même paillage (ça y favorisera le développement de la vie.).

 

Au printemps et en été

Au printemps, vous apporterez des matériaux à libération rapide (compost, fumier composté, engrais organiques du commerce, tontes…), dans le but de nourrir directement les plantes.

Si les plantes montrent des signes de faiblesse, ou pour améliorer les rendements (même si la consoude sera plus efficace, car aux effets plus rapides), renouvelez ces apports en cours de culture

potager paillé
Un sol sableux profitera d’un bon paillage

De même, n’hésitez pas à pailler de façon conséquente (Une bonne vingtaine de centimètres d’épaisseur, de préférence avec des matériaux de préférence carbonés * – paille, broyat – dès que le sol sera suffisamment réchauffé). Cela contribuera à améliorer la terre à terme (la décomposition des matériaux utilisés venant enrichir le sol) tout en minimisant les pertes d’eau par évaporation (et limitant de ce fait la fréquence des arrosages).

* Toutefois, pour favoriser la décomposition des matériaux carbonés (durs) constituant le paillage, des apports préalables, ou complémentaires, de matériaux verts (tontes, orties, consoude, résidus de récoltes, déchets végétaux de cuisine…) ou par exemple de vieux foin (commençant à se décomposer, et donc devenu impropre à la consommation animale… Les éleveurs seront ravis de s’en débarrasser !) seront également bienvenus.

L’idéal étant un paillage progressif (comme je l’explique notamment dans cette vidéo).

Autres approches pour un sol sableux

Des buttes vivantes pour s’affranchir d’une terre trop sableuse

Butte vivante
Une butte vivante peut être une solution en terre légère…

La constitution de buttes vivantes est également une solution envisageable en sol sableux, notamment s’il s’avère particulièrement pauvre.

Notez toutefois que cela requiert de pouvoir disposer de matières organiques variées en quantités très importantes… Et que cela représente un travail considérable de mise en œuvre.

De l’argile pour donner plus de corps aux terres très légères

Vous pouvez également améliorer une terre fine en y apportant de l’argile bentonite, sous forme de poudre ou de billes.

De fait, vous en changerez ainsi la texture…

Le sol retiendra alors mieux les éléments minéraux et sera moins séchant.

Cette argile contribuera aussi efficacement à la constitution d’un humus stable.

Notez toutefois que le coût est relativement conséquent.

Pas d’engrais verts

Pour se développer, un engrais vert va puiser dans les réserves du sol…

Or, ces réserves sont déjà faibles dans un sol sableux.

En conséquence, sauf éventuellement pour un terrain très tassé (dans ce cas, une culture d’engrais verts pourra aider à le décompacter), je ne recommande pas de cultiver des engrais verts dans ce type de terre.

Comment arroser en terre sableuse ?

Une terre sableuse retenant très mal l’eau, des arrosages réguliers, et plus fréquents qu’en sol plus lourd, y seront nécessaires.

Nous venons de le voir, un bon paillage permettra d’y atténuer l’évaporation de l’eau.

Vous limiterez ainsi les corvées d’arrosage… Ce qui est donc particulièrement intéressant ici.

Au printemps ou en automne, arrosez de préférence le matin, lorsque la terre est déjà un peu réchauffée (mais que le soleil ne brille pas encore trop fort).

En été n’arrosez pas en pleine journée… L’eau n’aurait même pas le temps de s’infiltrer dans le sol. En plein été, le mieux est d’arroser le soir (l’eau aura alors toute la nuit pour s’infiltrer dans le sol), au pied des plantes (donc sans mouiller le feuillage) ou de bonne heure le matin (mais il y a alors plus de perte que pour un arrosage en soirée).

Si vous disposez d’un système d’arrosage par goutte-à-goutte, disposez les gaines sous le paillage… Les arrosages en seront d’autant plus efficients.

Pour vous donner un ordre d’idée, chez moi, en terre sablo-limoneuse, et avec des températures très élevées en été, en sol paillé, pour la plupart des cultures, j’arrose environ 1 fois par semaine en plein été, mais de façon conséquente (plus de précisions sur la fréquence d’arrosage en fonction du type de sol, des légumes cultivés, mais aussi du stade de développement des cultures, dans Mon Potager au Naturel).

 

À vos claviers pour commenter, poser vos questions, partager votre expérience ou vos expérimentations en terre sableuse…

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