Une culture de mâche vous permettra de déguster de la verdure même en plein hiver.
Comment cultiver la mâche au potager naturel ? C’est ce que nous allons voir ici…
Conditions de culture de la mâche
La mâche résiste très bien aux gelées, mais craint la chaleur (raison pour laquelle on la cultive surtout à partir de la fin de l’été).
Une culture sous abri (serre ou tunnel nantais) limitera fortement les risques de maladies cryptogamiques ainsi que les ravages animaux. Les rendements y seront également bien supérieurs (ça pousse beaucoup plus vite en automne et en hiver dans un environnement plus chaud).
Mais il est évidemment tout à fait possible de cultiver la mâche en extérieur.
S’adaptant à tous les types de sols, il convient néanmoins de maintenir le sol de cette culture indemne d’adventices.
Les variétés de mâche
On distingue 2 types de mâches :
- Les variétés à développement important, moyennement résistantes au froid : mâche à grosse graine, d’Italie, Valgros…
- Les variétés à petit développement, beaucoup plus résistantes au froid : verte d’Etampes, ronde maraîchère, Coquille de Louviers, verte de Cambrai, Jade, verte à cœur plein…
Comment cultiver la mâche ?
Fertilisation d’une culture de mâche
La mâche est une culture peu exigeante.
Si votre terre est régulièrement et correctement amendée, aucune fertilisation complémentaire ne sera en général nécessaire.
À défaut, apportez un peu de compost bien mûr, entre les rangs, en début de culture.
Associations recommandées
Afin qu’elle puisse bénéficier de leur ombrage (ce qui favorisera la levée), on peut semer la mâche, en association, entre les cultures à développement vertical en place au moment du semis : tomates, concombres, aubergines, poivrons, choux, ou encore les poireaux.
Semer la mâche
Les semis directs sont effectués à la volée ou en lignes espacées de 15/20 cm et à 0,5/1 cm sur la ligne, en terre rassise (c’est-à-dire qu’il ne faut pas préparer la terre juste avant le semis, mais au contraire, lui laisser le temps de se restructurer) :
- Pour les variétés à développement important : de la mi-juillet à la fin août (récoltes à l’automne) ;
- Pour les variétés à petit développement : en août et jusqu’à la mi-septembre (récoltes pendant tout l’hiver).
Il est également possible de semer en pépinière, en plaques alvéolées (pour des alvéoles de 4 cm de diamètre, vous pouvez mettre 3 graines, disposées en quinconce, par alvéole)…
Planter la mâche
Pour des semis en alvéoles, les mottes seront plantées telles quelles (donc, avec 3 plants par alvéole, si la levée s’est bien passée) en pleine terre environ 1 mois après le semis :
- Creusez un petit sillon de la profondeur de vos mottes ;
- Placez les mottes les unes contre les autres ;
- Rebouchez le sillon en ramenant la terre écartée ;
- Arrosez abondamment.
Entretien d’une culture de mâche
Le sol doit être maintenu propre par des désherbages méticuleux.
En début de culture, s’il ne pleut pas, des arrosages réguliers (au moins une fois par semaine) sont importants pour maintenir une certaine fraîcheur dans le sol.
Par la suite, dans la majorité des régions, pour les cultures en extérieur, les pluies d’automne et d’hiver suffiront (en serre, continuez à arroser régulièrement, à raison d’une fois par semaine environ).
Il est aussi possible de pailler la culture (attention aux limaces et escargots…), mais l’épaisseur doit être très peu importante (moins d’un cm) pour ne pas étouffer cette culture à faible développement.
Protections naturelles pour une culture de mâche
Voici les principaux problèmes que l’on peut rencontrer avec une culture de mâche :
La fonte des semis
La fonte des semis est causée par un champignon apparaissant en cas de trop forte humidité.
Les plantules meurent rapidement et l’on peut observer une nécrose sur les racines.
Arrosez abondamment, mais de façon suffisamment espacée.
En préventif, trempez les semences dans une décoction de prêle non diluée préparée avec 50 g de plante fraîche pour 1 litre d’eau.
Un apport de charbon de bois incorporé à la terre avant le semis aurait également un effet préventif.
Le mildiou
Cultiver sous abri suffit en général à limiter fortement les risques de mildiou.
Évitez absolument les apports trop azotés, mais préférez une fertilisation équilibrée à base de compost.
Des apports de feuilles d’ortie et de consoude à la plantation, mais également en pulvérisation, renforceront la plante.
De même, des traitements avec une décoction de prêle ainsi qu’au bicarbonate de soude protègent préventivement contre les maladies cryptogamiques (champignons) telles que le mildiou.
L’oïdium
Pour prévenir l’oïdium, évitez les fumures mal décomposées (fumiers frais notamment), plantez suffisamment espacé et aérez régulièrement les serres.
La décoction de prêle pulvérisée en préventif est utile, mais a un effet limité en conditions particulièrement favorables à la propagation du champignon.
La lutte directe se fait principalement par pulvérisation de soufre (autorisé en bio, mais personnellement, je n’en utilise pas…).
Les gastéropodes
Si le temps est humide lors de la levée, les limaces et escargots peuvent ravager rapidement une culture de mâche.
Dans cette situation, évitez de pailler… Et privilégiez peut-être les semis en pépinière (vous planterez en terre lorsque les plants seront déjà quelque peu développés).
Mettez en place des mesures préventives.
Récolter la mâche
Pour les variétés à petit développement, résistantes au froid, les feuilles sont récoltées une à une, au fur et à mesure de vos besoins (vous pourrez ainsi en récolter de l’automne à la fin de l’hiver).
En mars-avril, selon les régions et le temps, la mâche va monter en fleurs… c’est la fin des récoltes. Mais vous pouvez parfaitement la laisser grainer et repousser ainsi spontanément.
Pour les variétés à grand développement (grosses graines), coupez au-dessus du collet. De nouvelles petites “rosettes” se formeront, permettant une seconde récolte si le temps le permet.