L’alternariose, une maladie cryptogamique touchant de nombreuses cultures…

Qu’est-ce que l’alternariose ?

L’alternariose est une maladie touchant nombre de plantes potagères.

Nous allons voir comment limiter les risques et comment stopper cette maladie.

Tâches concentriques alternariose
Taches concentriques caractéristiques de l’alternariose (ici sur une feuille d’aubergine)

Mais avant cela, faisons un peu mieux connaissance avec l’alternariose…

Nous devrions en fait parler d’alternarioses (au pluriel)… Car ce terme regroupe un ensemble de maladies crypogamiques (c’est-à-dire émanant de champignons).

On trouve donc différentes souches de champignons responsables de cette maladie (tout comme il n’y a pas un mildiou, mais de nombreux “variants”, pour employer un terme malheureusement à la mode).

Elle touche en particulier les carottes et autres ombellifères (persil, céleri…) ainsi que les poireaux, les haricots, les tomates, les salades, les blettes….

Lorsqu’elle se développe précocement, la jeune plantule peut tout simplement en mourir.

En cas d’attaque plus tardive, des taches caractéristiques, foncées et concentriques, au sein de la feuille (ce qui permet de distinguer cette maladie du botrytis, dont les taches, assez semblables, vont plutôt toucher les bordures de la feuille) s’entourant ensuite d’un halo jaune, vont apparaître sur le feuillage.

Elles iront parfois jusqu’à perforer les feuilles qui tomberont finalement au sol.

Selon la gravité de l’attaque, cette maladie cryptogamique nuira plus ou moins à la production.

Ces taches diffèrent quelque peu selon la souche du champignon et l’espèce atteinte…

Voyons rapidement quelques formes plutôt communes de cette maladie (plus de détails ici).

L’alternariose des racines (alternaria radicina)

Elle est souvent confondue, y compris par moi-même, avec la brûlure alternarienne (alternaria dauci), touche les carottes, les panais, les céleris, le persil ou encore l’aneth… bref les plantes appartenant à la famille des ombellifères.

On observe tout d’abord des taches noires (d’où son nom commun de “pourriture noire”) sur le feuillage qui finit par se dessécher.

Lors d’attaques sévères, les légumes racines (carottes, panais, céleris-raves) peuvent pourrir en terre ou même lors du stockage.

L’alternariose des alliacées (alternaria porri)

Elle touche plus particulièrement les poireaux (à l’automne, par temps chaud mais humide), mais aussi les oignons, et parfois l’ail.

Elle se caractérise par des taches pourpres (on l’appelle d’ailleurs communément “maladie des taches pourpres”), rondes ou ovales, sur le feuillage des plantes concernées. D’abord petites (2 ou 3 mm), ces taches s’étendent jusqu’à atteindre plus d’un centimètre et s’entourent finalement d’un halo jaunâtre.

L’alternariose des fruits (alternaria alternata)

alternarioseFréquemment transmise par des semences infestées, l’alternariose des fruits résulte d’une humidité excessive quand les températures sont comprises entre 5 et 30 °C.

Autrefois cantonnée aux zones tropicales pour les plantes de la famille des solanacées, elle est aujourd’hui de plus en plus souvent observée notamment sur les tomates et pommes de terre, les aubergines ou, plus rarement, les poivrons.

Outre les solanacées, cette souche touche aussi les cucurbitacées, les haricots ou encore les blettes…

Cette maladie se caractérise par des taches foncées, comportant des anneaux concentriques, et s’entourant finalement d’un halo jaune. Les feuilles atteintes finiront par tomber au sol… entrainant un déficit de photosynthèse, et donc de production.

La maladie s’étend peu à peu aux jeunes feuilles…

Les tiges, les fruits (une pourriture se forme alors au niveau du pédoncule) ou les gousses (haricots) peuvent également être touchés.

Une souche plus spécifique aux solanacées existe également (alternaria solani).

L’alternariose des astéracées (alternaria cichorii)

Cette souche s’attaque aux chicorées et aux laitues.

Elle est assez rare aujourd’hui en climat tempéré.

Les feuilles atteintes par la maladie présentent des taches brunes et foncées, de forme ovale à angulaire. Le halo entourant ces taches est plus foncé que pour les autres souches.

Ce sont en général les jeunes feuilles qui sont touchées…

L’alternariose des crucifères (alternaria brassicicola ou alernaria brassicae)

Elle affecte de nombreuses plantes appartenant à cette famille : brocoli, différentes variétés de choux pommés, chou-fleur, chou de Bruxelles, navet, rutabaga

Comme pour les autres souches de la maladie, des taches plus ou moins foncées et concentriques apparaissent sur le feuillage.

Les pommes de choux ou les inflorescences (choux-fleurs, brocolis) peuvent également être touchées.

Comment prévenir de l’alternariose ?

Utilisez des semences saines

Si la maladie a touché vos cultures, ne réutilisez pas vos semences.

Procurez-vous des semences saines, indemnes de la maladie…

Par mesure de précaution, vous pouvez tremper vos graines pendant 20 minutes dans de l’eau chaude (à 50 °C)

Semez des variétés plus résistantes. Aucune variété, même hybride, n’est résistante à 100 % à l’alternariose. Toutefois, certaines variétés résistent mieux que d’autres (cette indication de résistance figurera alors sur les catalogues des semenciers).

Empêchez le champignon de se développer

La prêle inhibe le développement de champignons…

Surtout si la maladie a déjà sévi, traitez le sol, au moins une fois par mois, pendant toute l’année, avec du purin de prêle dilué à 20 %.

En cas de période pluvieuse à venir, traitez éventuellement en préventif avec du bicarbonate de soude.

Évitez les engrais fortement azotés (guano), vecteur du développement du champignon. À cela, préférez une fertilisation équilibrée.

Le champignon responsable de la maladie étant favorisé par l’humidité, arrosez au sol, sans mouiller le feuillage.

Des cultures d’engrais verts, en automne, permettront d’assainir le sol.

Renforcez les défenses naturelles des plants

Des traitements préventifs naturels rendront vos plants plus résistants à cette maladie cryptogamique.

Pour cela, comme pour le mildiou, arrosez au pied (plutôt que par pulvérisation, favorisant l’humidité) avec du purin de prêle ou encore du purin de consoude.

 

Il faut bien le reconnaître, distinguer les unes des autres les nombreuses maladies cryptogamiques est loin d’être évident, d’autant plus quand (et c’est souvent le cas lors d’étés exceptionnellement humides et frais comme cette année) plusieurs maladies sévissent sur une même plante…

À la limite, peu importe !

Les recommandations préventives telles que présentées ci-dessus seront utiles, quelle que soit la maladie cryptogamique en cause…

En cas d’attaque ?

Dès l’apparition de taches suspectes sur le feuillage, l’alternariose s’attaquant en général tout d’abord aux vieilles feuilles (situées en bas des plants) supprimez les feuilles atteintes.

Cela suffit très souvent à stopper la propagation de la maladie.

Dans le cas contraire, des traitements répétés (2 ou 3 fois, à quelques jours d’intervalle, après une période pluvieuse) au bicarbonate de soude ou avec une décoction d’ail peuvent stopper la maladie.

Si, malgré cela, l’attaque perdure au point d’atteindre le plant entier, arrachez-le.

Ne cultivez pas au même endroit un légume de la même famille pendant 3 ou 4 ans.

 

Et chez vous ? Vous cultures ont-elles déjà été touchées par cette maladie ? Agissez-vous en préventif ? Comment réagissez-vous en cas d’attaque d’alternariose ?

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