De nombreux insectes et autres animaux sont de précieux auxiliaires au jardin
Certains réguleront naturellement les populations de “ravageurs“. D’autres sont essentiels à la pollinisation. Et d’autres encore participent activement à la vie du sol.
Apprenons à les reconnaître (cliquez sur les liens-textes en bleu) et à les protéger pour favoriser leur présence dans les potager naturel, vergers et jardins ornementaux.
Auxiliaires au jardin, de quoi parle t-on ?
Soyons clairs : j’utilise dans cet article les termes d’auxiliaires et de ravageurs… pour la clarté de mon propos.
Mais, en réalité, tout être vivant participe aux équilibres de populations animales, soit en qualité de prédateur, soit comme proie… et souvent même les 2 ! Donc, tout animal mériterait le titre d’auxiliaire du jardin.
Et, en réalité, ce sont nous, les jardiniers, les auxiliaires… Les animaux sont indispensables à la vie… Alors que nous, humains, nous évertuons à la détruire… Et, dans le meilleur des cas (un jardinier soucieux de son environnement par exemple), nous n’apportons qu’une modeste contribution.
Ceci posé, nous nous intéressons ici aux animaux jouant un rôle prépondérant dans un jardin en permaculture.
Les auxiliaires régulateurs de populations animales
Les insectes auxiliaires au jardin
La coccinelle est probablement le premiers insecte auquel pense tout jardinier quand on parle d’auxiliaires au jardin… Et pour cause, c’est une inégalable régulatrice de populations de pucerons ! Elle se nourrit également d’acariens, de psylles, de cochenilles, d’aleurodes (une petite mouche blanche sévissant en particulier dans les serres)… Quelques tapis d’orties, des plantes pérennes, des herbes hautes, un tas de feuilles, ou encore des coupes de végétaux à tige creuse laissés sur le sol lui offriront gîte et couvert toute l’année.
Les carabes jouissent également d’une certaine notoriété en tant qu’insectes auxiliaires du jardin… au moins aussi efficaces que les coccinelles. De nombreuses chenilles (de carpocapse notamment), les larves de taupin, les limaces et les pucerons figurent au menu de ce coléoptère. Haies champêtres, herbes hautes, feuilles mortes, tas de bois, vieilles souches d’arbres (même pourries), tas de pierres sont autant d’abris susceptibles d’héberger ces coléoptères.
Les syrphes, bien qu’ayant l’apparence de petites guêpes, sont des mouches… Ils se nourrissent de pucerons (En particulier ceux délaissés par les coccinelles, comme le puceron cendré du chou… La Nature est bien faite !). Ils hivernent dans les paillages, les herbes basses, sous des feuilles… et ont besoin de belles floraisons pour se reproduire.
Les chrysopes, appelés communément “mouches aux yeux d’or”, sont des insectes friands de pucerons, d’aleurodes, de psylles, d’acariens, de cochenilles, d’œufs de lépidoptères… Les chrysopes passent l’hiver à l’abri dans les bâtiments, sur les fenêtres.
La forficule, plus connue sous le nom de perce-oreille, est une prédatrice hors pair, se nourrissant, de nuit, de très nombreux insectes… Oublions les quelques dégâts qu’elle peut occasionner sur les pêches (elle les perce…) ou les pétales de certaines fleurs (dahlia, glaïeul)… Et laissons lui sa place au jardin.
Les cécidomyies pédatrices sont de petites mouches dont les larves se nourrissent de pucerons, cochenilles, thrips, aleurodes et acariens. Pour les accueillir, préservez des bandes enherbées et planter une haie constituée de différentes espèces.
Les guêpes, en général pacifiques, si on ne les dérange pas, se délectent de mouches, de pucerons ou encore de petites chenilles.
Certaines punaises sont, à juste titre, considérées comme des auxiliaires au jardin, comme le célèbre gendarme…
Cette liste d’insectes auxiliaires est loin d’être exhaustive… N’hésitez pas à la compléter en commentaires (sous l’article).
Les vertébrés
Les batraciens (grenouilles et crapauds) sont particulièrement friands de limaces et de larves d’insectes… Un simple bassin, ou mieux une mare, devrait rapidement les attirer.
Sans entrer dans le détail, les oiseaux fréquentant les jardins (rouge-gorge, pinson, étourneau, mésange, moineau, fauvette, grive, merle noir…) régulent efficacement les populations animales en se nourrissant de larves, de petits insectes… Des haies, des arbres et arbustes diversifiés (dont quelques espèces au feuillage persistant en hiver, ainsi que des essences produisant des baies) accueilleront de nombreuses espèces d’oiseaux.
Les chauves-souris ne font pas dans la dentelle… Elles dévorent toutes sortes d’insectes volant de nuit et régulent ainsi notamment les populations de carpocapses, de tordeuses ou de mineuses (par exemple la mineuse du poireau). Des cavités naturelles ou une grange ouverte leur serviront d’abri dans la journée.
Les hérissons ne sont pas seulement de fameux insectivores : ils se nourrissent également de limaces ou de petits vertébrés. Des tas de bois et des haies denses leur fourniront le gîte.
Les taupes se nourrissent certes de vers de terre, mais également de limaces et d’insectes souterrains (vers blancs)… Ne détruisez pas leur habitat !
Les reptiles, comme les couleuvres ou les orvets, régulent les populations de limaces, de chenilles, de vers blancs, de petits rongeurs… Ils sont inoffensifs pour l’homme… Préservez des abris naturels : tas de bois, broussailles, herbes hautes, paillages, pierres…
Les auxiliaires pollinisateurs
Les abeilles et les bourdons tiennent un rôle primordial dans la pollinisation au jardin (qui est indispensable à la formation des fruits…).
À ces pollinisateurs attitrés, ajoutons les papillons, les coccinelles, les syrphes, les chrysopes, des oiseaux… qui, en se déplaçant de plantes en plantes, participent aussi activement à la propagation du pollen…
Implantez des plantes mellifères pour attirer un maximum d’auxiliaires pollinisateurs dans votre jardin.
Les auxiliaires indispensables à la vie du sol
Les animaux ne sont pas seulement utiles comme régulateurs de populations ou pollinisateurs… Certains sont aussi indispensables pour la vie du sol (conditions sine qua non d’un potager naturel sain et productif…).
Citons en particulier les vers de terre et les taupes. Ces animaux vont aérer la terre et l’enrichir avec leurs déjections. Les fourmis, en qualité de recycleuses de cadavres, jouent également un rôle important.
Comment favoriser la venue et l’installation des auxiliaires au jardin ?
Nous avons vu quelques exemples concrets d’abris pouvant accueillir spécifiquement tel ou tel auxiliaire.
Mais, ne nous cantonnons pas à favoriser juste les coccinelles par exemple… Œuvrons au contraire pour une diversité maximale :
Préserver la biodiversité
La première condition à l’installation d’auxiliaires au jardin, c’est tout simplement la biodiversité…
Commencez déjà par bannir (si ce n’est pas déjà fait) tout produit chimique de votre jardin !
Évitez également d’avoir recours à des insecticides… même biologiques. Ils tuent… et engendrent de ce fait des déséquilibres.
Et ne cherchez pas à ce que votre jardin soit “impeccable”… Il le sera peut-être à vos yeux… mais pas pour la vie animale. Alors, même si vous voulez un jardin “bien entretenu”, préservez au moins quelques zones sauvages… Conservez un vieux tronc d’arbre, une souche creuse…
Accueillir les auxiliaires au jardin
Au-delà de la biodiversité existante, nous pouvons également agir pour favoriser l’installation d’auxiliaires dans nos jardins :
- Implantez des haies constituées d’essences locales variées ;
- Creusez une mare ;
- Laissez çà et là quelques tas de bois et de branchages ;
- Constituez des amas de pierres, ou construisez un muret de pierres (non jointées) ;
- Implantez des plantes pérennes comme abri en hiver ;
- Plantez des fleurs, des aromates, des légumes, des fruitiers… Bref, diversifiez au maximum vos cultures ;
- Privilégiez plutôt un tapis d’herbes spontanées, plutôt qu’une belle pelouse parfaitement entretenu ;
Installez éventuellement des nichoirs et des hôtels à insectes… Bon, les quelques non-actions (de préservation de la biodiversité existante) et actions qui précèdent suffiront normalement pour héberger nos “auxiliaires”… qui n’ont en réalité pas vraiment besoin de nous…
Faut-il pour autant introduire “artificiellement” des auxiliaires au jardin ? C’est là une autre question à laquelle je tente de répondre ici.