En jardinage naturel, et plus particulièrement encore dans le courant de la permaculture (qui, soit dit en passant, n’a rien inventé…), la couverture permanente du sol est une pratique recommandée.
Et en effet, couvrir le sol de son jardin est incontestablement la meilleure approche qui puisse exister. Tout au moins pour ce qui concerne la vie du sol,
Mais encore faut-il ne pas faire n’importe quoi :
- Quel type de couverture mettre en place ?
- Quels sont les avantages d’une couverture permanente du sol ?
- Quels en sont les inconvénients ?
Comment couvrir le sol d’un potager ?
Il existe différentes façons de couvrir le sol, plus ou moins adaptées à un type de sol ou un climat donné.
Essayons d’y voir plus clair.
Paillage et Mulching
On distingue le paillage du mulching.
Bien que tout le monde ne soit pas d’accord sur ces définitions, pour clarifier mon propos, je vais ici vous transmettre celles que j’utilise (comme bien d’autres jardiniers) :
- On paille une culture, c’est-à-dire que l’on va amener des matières végétales au pied de cette culture ;
- On va par contre mulcher un sol. Ce qui signifie que l’on va couvrir le sol, dans un objectif permanent, par des apports répétés de matières organiques diverses, normalement issues de notre environnement.
C’est donc plutôt de mulching dont nous parlons ici.

Je vous invite à lire l’article paru précédemment sur ce blog pour voir les différents matériaux pouvant être utilisés, lesquels sont plus adaptés à tel ou tel type de sol, ainsi que les conditions de mise en place d’une couverture.
Couvrir un sol permet de limiter l’érosion, de l’enrichir, de limiter le développement des adventices ou encore de protéger les cultures et le sol des intempéries… Mais encore faut-il ne pas pailler trop tôt, sous peine de nuire aux cultures…
Démarrez le mulching (ou paillage permanent si vous préférez) de préférence au début de l’automne, lorsque le sol est encore chaud tout en ayant bénéficié de pluies (l’eau est indispensable au développement des différentes formes de vie).
On complétera ensuite, au fil des saisons, cette couverture par des apports réguliers de matières végétales variées (azotées et carbonées). Dès lors, le sol ne sera plus jamais à nu.
Engrais verts
Benoit nous fait l’honneur de consacrer une série d’articles très complets à la culture des engrais verts.
Je vous invite à lire ses articles… Mais pour résumer un peu les choses, disons que les engrais verts, outre le fait qu’ils permettent de couvrir le sol de façon très vivante, présentent de nombreux intérêts :
- Ils décompactent et aèrent les sols lourds ;
- Ils favorisent la vie du sol et l’enrichissent en matières organiques (à condition de les laisser en place) ;
- Ils concurrencent les adventices et permettent donc de semer ou de planter dans un sol “propre” ;
- Si l’on utilise des légumineuses, ils captent l’azote atmosphérique.
On fera donc se succéder cultures d’engrais verts et cultures légumières, assurant ainsi une couverture permanente du sol.
Vous pouvez également cultiver certains engrais verts en intercalaire entre d’autres cultures, ceci afin notamment d’assurer une couverture plus importante. Je pense notamment aux épinards, mais vous pourrez voir à la lecture de ses articles que Benoît, par exemple, en utilise bien d’autres de cette façon…
Le principal inconvénient des engrais verts réside dans l’occupation du sol pendant leurs cultures… Cela peut donc poser problème dans de petits jardins.
Par ailleurs, pour se développer les engrais verts vont puiser dans les réserves du sol. Aussi, personnellement, je les déconseille dans les sols pauvres (notamment les terres sableuses).
La végétation spontanée comme couverture permanente du sol

Parmi les pratiques de couverture du sol, on en oublie en général une, qui est pourtant la plus naturelle… Et donc bien souvent la plus adaptée : laisser la végétation spontanée se développer au pied des plantes cultivées.
Alors, certes, avec des plants encore peu développés, ou s’il s’agit de légumes racines, la concurrence de cette végétation peut poser problème.
Mais lorsqu’un légume à fort développement, ou à plus forte raison un arbre ou arbuste, sera bien développé, laisser les adventices pousser à son pied est à mon sens, et par expérience, une solution tout à fait appropriée et très bénéfique pour la vie du sol…
Buttes vivantes permanentes
La constitution de buttes vivantes est une technique de plus en plus adoptée par les jardiniers.
Je vous invite à lire l’article sur les buttes-lasagnes.

Si cette façon de procéder permet par exemple de pouvoir cultiver sur un sol inculte, ou présentant trop de désavantages, il ne faut pas perdre de vue le travail considérable de mise en place et un besoin très important en matières organiques.
Tout comme avec un mulching, apportez régulièrement de nouvelles matières par-dessus la butte. Vous assurerez ainsi une couverture permanente du support de culture.
Cultures resserrées sur une planche
On peut aussi tout à fait envisager de couvrir le sol de façon plus ou moins permanente en resserrant les cultures sur une planche :
- Soit avec un même légume. Par exemple, on sèmera des carottes sur des lignes espacées de 10-15 cm au lieu des 25 – 30 cm habituellement recommandés ;
- Soit en associant des légumes se développant différemment. Par exemple un légume racine, un légume feuille et un légume fruit, ainsi que des aromates ou des fleurs… Là encore, on écartera moins les lignes de cultures que la normale.

Cette façon de faire est très intéressante non seulement par la couverture du sol qu’elle va rapidement permettre (le temps que les cultures se développent), mais aussi par une meilleure productivité sur une petite surface.
Notez toutefois que les travaux de désherbage, parfois nécessaires en début de culture, sont alors fastidieux. Car de petits écartements permettent difficilement l’utilisation d’un sarcloir, d’une binette ou même d’une serfouette…
Paillage synthétique
On trouve aujourd’hui dans le commerce spécialisé des films de paillage “écologiques” (organiques et biodégradables).
Cela peut être une solution de facilité pour ne pas laisser les sols à nu.
Mais cela représente un coût plutôt conséquent et présente peu d’intérêt pour l’enrichir…
Pourquoi mettre en place une couverture permanente du sol ?
Les intérêts d’une couverture permanente du sol sont nombreux.
Citons les plus importants :
- Limiter l’érosion. On peut observer facilement cet intérêt en cas de pluies diluviennes : en sol nu, la terre est facilement emportée, alors que si elle est couverte, cela ne bouge pas (ou très peu) ;
- Économiser l’eau : avec un paillage, on peut diviser les arrosages par 2 ou par 3 ;
- Protéger et favoriser la vie du sol. Vers de terre et autres micro-organismes vivants sont à l’abri des intempéries et il n’y a plus de travail mécanique (très perturbateur) ;
- Limiter le développement des adventices. Et même si certaines d’entre-elles parviennent à traverser le paillage, vous les arracherez plus facilement ;
- Enrichir le sol en matières organiques par la décomposition progressive de celles qui sont apportées au fil des saisons ;
- Protéger certains légumes du contact direct avec le sol (pouvant engendrer des maladies).
Les inconvénients d’une couverture permanente du sol
Nous l’avons vu plus haut, dans le cas d’un mulching ou de buttes vivantes, les besoins en matières organiques sont importants.
Les ravageurs tels que les limaces ou des petits rongeurs aiment trouver refuge dans un paillage… Cela peut parfois occasionner des dégâts réellement conséquents, et nombre de jardiniers abandonnent cette pratique pour cette raison.
Les engrais verts occupent le sol pendant une durée importante, au détriment de l’espace nécessaire pour les cultures vivrières. Aussi, cette pratique n’est réellement envisageable que si l’on dispose d’une surface suffisante.
Il n’est pas forcément aisé de semer en direct dans une couverture (je pense en particulier aux carottes); cela reste néanmoins possible en écartant le paillage le temps du semis et de la levée.
Vous ramenez la couverture lorsque le plant sera déjà bien développé. Certains procèdent autrement : ils écartent le paillage, épandent directement les graines sur le sol puis recouvrent de terreau (ou de compost parfaitement mûr).
Cette technique est intéressante, mais encore faut-il disposer de suffisamment de terreau fait maison (le coût est trop important à mon sens si l’on doit acheter ce terreau).
Et vous-même, comment couvrez vous le sol de votre potager naturel ? Quels enseignements avez-vous pu en tirer ?
Bonjour. Voilà un article interessant. Seulement, là j’ai un probleme. Depuis plusieurs années, j’arrangais la terre de mon petit potager en ajoutant du terreau chaque année. Malgré cela, je récolte de moins en moins et le pompon cette année, rien. J’ai planté quelques pieds de tomate qui n’ont rien donné,à part une malheureuse tomate et semé salade, haricots verts, carotte qui n’ont même pas montré le bout de leur nez. Je sens bien qu’il manque qque chose à ma terre et que le terreau n’est pas suffisant. (c’était une terre de raisins il y a plus de 30 ans). J’ai un composteur depuis plusieurs années et je ne m’en suis encore jamais servi. Je veux dire que j’ai mis beaucoup de choses dedans mais que je n’ai encore jamais puisé pour améliorer ma terre. Dois je le remuer et m’en servir maintenant ? Il y a de tout dedans et notament des feuilles mortes qui sont encore visibles après plusieurs années. Je met mes dechets de cuisine en permanence (légumes). Puis-je malgré tout m’en servir même si tout n’es pas désagrégé ? Il était bien plein mais là il a réduit de moitié. Je suppose que le travail a bien été fait par nos petits amis de sous la terre ? Et surtout est-ce que ça améliorera ma terre ? Dois je aussi continuer à mettre du terreau neuf chaque année ? Je sais, ça fait beaucoup de questions… Merci de votre aide.
J’ai oublié de preciser que je suis près de Carcassonne
Bonjour Odile,
Le terreau n’enrichit rien du tout… le compost oui !
Bon, je développe tout cela dans Mon Potager au Naturel (vous répondre ici demanderait en gros de copier tout le chapitre sur la fertilisation…)
Cordialement,
Gilles
Bonjour Odile,
A l’achat d’une maison, je me suis retrouvée avec un jardin cultivé tous les ans avec du terreau depuis toujours … rien n’y poussait mais le pire : la terre était envahie des énormes larves de hannetons qui ont même fini par s’attaquer aux racines de tomates !!!!
Depuis 7 ans, grâce aux conseils de blogs comme celui-ci ( merci Gilles ) , le paillage , le compost maison , les engrais verts et le non bêchage ni même désherbage, je commence par avoir du résultat en récoltes de fruits et légumes. Il n’y a que le mildiou, en années pluvieuses que je n’ai pas vaincu mais c’est une autre bataille !
Larves de hanetons ! NON dans le terreau ce sont des larves de cetoine doré, très utile au jardin
Diane parle de terreau (un matériau pour lequel il n’y a rien à décomposer et donc dans lequel les cétoines n’ont rien à faire…)… pas de compost (qui héberge bien des larves de cétoines dont le rôle est de décomposer les matériaux morts)… et de larves s’attaquant aux racines des tomates… Je pense donc qu’il s’agissait bien de larves de hanneton…
Bonjour Gilles,
je vous suis depuis quelques temps et je vous remercie pour le travail que vous partagez avec nous.
J’ai pris votre guide du potager mais sans accompagnement individuel, question de moyen, j’essaye et j’expérimente mon premier potager cette année.
J’ai une interrogation concernant la couverture du sol pour cette automne/hivers, peut être pouvez vous m’aider malgré que je ne bénéficie pas de votre accompagnement personnalisé..
Nous avons une terre très argileuse (dure) et sableuse à la fois. le climat est très chaud et sec, puis pluvieux à l’automne. l’hivers est doux avec quelques gelés.
Je pense à semer un engrais vert d’automne, que j’ai vu sur le site de Germinance, mais je me disais aussi qu’il serait bien de couvrir le sol avec différents apports.
J’ai lu sur ton blog que tu conseille plutôt de l’engrais vert pour les terres argileuses car un paillage permanent risque d’empêcher le sol de respirer, et tu dis aussi que les engrais vert sont a utiliser avec précautions dans les terres pauvres en humus (terre sableuse).
Donc je me suis dis que le mieux pour ma terre serait de combiner engrais vert + “mulching”, penses tu que cela est compatible ?
Si j’ai bien compris tes explications je pense qu’il faudrait combiner un engrais vert en majorité de crucifère (pour les sol sableux) avec un paillage de fougère (adapté au sol argileux) + fumier de cheval + compost… ? puis fauchage de l’engrais vert avant germination et travail du sol à la grelinette (nous allons attendre la décomposition avant d’exploiter le terrain au pringtemps).
Penses tu que le mélange d’engrais vert d’automne de Germinance est adapté à mon sol (Céréales : Avoine, Seigle et de Légumineuses : Féverole et Vesce) ?
Je pense qu’il faut alors y rajouter des crucifères (moutarde) comme il n’y en a pas dans le mélange ? Ou alors un autre mélange serait plus adapté?
Peux tu confirmer ou infirmer ma théorie de combinaison engrais vert + couverture du sol ?
Bon tout cela fait beaucoup de questions et si tu n’as pas le temps de t’y pencher je comprendrais 🙂
Je te remercie par avance pour tes précieux conseils et te souhaites un bon weekend !
ps : je me suis mise naturellement à te tutoyer au milieu de mon message, j’espère que cela ne te dérange pas..
Bonjour Roxane,
Aucun problème pour le tutoiement !
Bon, je vais bien entendu te répondre (je réponds en général aux commentaires postés sur le blog… car ainsi tout le monde en profite… contrairement aux très nombreuses questions envoyées par email, auxquelles il m’est impossible de répondre systématiquement), mais de façon plus générale que je le ferais en accompagnement (on y cerne au mieux la situation; en l’occurrence, la terre est-elle tassée en profondeur ?).
Mais je suis assez dubitatif sur la texture que tu m’indiques : “argileuse (dure) et sableuse à la fois”… à moins d’apports de sables (une bêtise), c’est peu commun… et “dure” ne veut pas dire “argileuse” (les limons forment une croûte très dure en été…).
Je t’invite donc déjà, si ce n’est déjà fait, à faire le test des manipulations successives figurant dans Mon Potager au Naturel pour confirmer ou infirmer cette texture.
En admettant que ta terre est bien majoritairement argileuse, oui, une combinaison engrais verts et couverture du sol est intéressante, mais pas simultanément (car se pose alors un problème pratique : si tu sèmes d’abord ton engrais verts, et recouvres ensuite d’un paillage, l’engrais vert risque d’être écrasé… et inversement si tu mets d’abord en place un paillage, tu ne pourras pas y semer…).
En fait, je recommande donc plutôt alors une culture d’engrais verts à l’automne (tu peux mettre un peu de compost avant le semis) et d’épandre les différents matériaux que tu indiques en mulch sur les cultures en place au printemps (ou été) suivant. Je développe ça ici : https://www.un-jardin-bio.com/comment-jardiner-en-sol-argileux/
Amicalement,
Gilles
Bonjour à tous et merci pour tous les commentaires.
Comme Michel, j’ai un sol argilo-humique assez acide (je suis en Finistère) et j’opère comme lui, en essayant de respecter les proportions 3/4 carbone 1/4 azote. Je recouvre mon potager pour l’hiver de tout ce que je trouve dans le jardin, feuilles mortes, restes de fumier, broyat des tailles de fruitiers et autres, et algues, et je laisse faire la pluie.
Cet hiver je compte ajouter une fine couche de tonte fraiche, que je mélangerai légèrement au reste, au croc.
Bonjour , qu’est ce que vous appeler “sur planche ” pour les plants resserrés ?
Je viens de découvrir votre blog, c’est une mine d’or. Je vous remercie pour votre travail !
Bien à vous.
Bonjour Sarah
Une “planche” est simplement une bande de culture, aussi appelée “plate-bande”.
Cordialement,
Gilles
Bonjour,
Je ne reviens pas sur les paillages d’été déjà bien expliqués par beaucoup,
Simplement je mentionne un avis sur la couverture d’hiver (sol argilo-humique).
Je couvre le sol fin octobre avec un mélange feuilles mortes (3/4) et gazon (1/4) par ramassage au tracteur- tondeuse qui homogénéise bien le mélange et permet un vidage direct sur le jardin, le tout demandant très peu de temps.
Le tout protège efficacement le sol de surface contre le battement des pluies d’hiver.
Le gazon (pas plus d’un quart) est indispensable pour assurer en début de printemps une quasi disparition de la couverture par décomposition (sans gazon mélangé la couverture reste presque intacte).
Il favorise aussi très efficacement le maintien du mélange au sol malgré les vents d’hiver.
Il renourrit (un peu) le sol de surface et rajoute une fine couche d’humus avant la remise en route de la nouvelle saison.
Un petit grelinage en début de saison parfait le tout.
Tout çà m’a réconcilié avec mon sol argileux redevenu très productif.
Est-ce une contribution à la permaculture récente? Je dirais juste que certains anciens de chez moi pratiquaient çà depuis des années…
Bonjour Gilles et Benoit,
Comme chaque année à cette époque, je tonds les prairies et je dépose le contenu des bacs sur la terre du potager. Une année d’un côté, une année de l’autre.
Petit à petit, je m’aperçois de la différence d’avec avant, tant la taille des plantes que de leur production.
L’herbe est simplement posée, les bacs à touche-touche et n’est pas étalée. Les bébêtes du sol et le temps font le reste et ou printemps, tout a l’air d’avoir d’avoir disparu (en apparence).
Amitiés. Yvon.
Bonjour Gilles et Benoit,
Après cette saison bizarre où la terre a bien souffert, les quelques pluies souvent abondantes ont dopé l’herbe.
Je me fais donc un plaisir de la faucher et je la dépose sur le potager, sur tous les espaces libérés et qui le resteront jusqu’au printemps. Les tas d’herbe sont posés et restent intacts, défense de l’étaler. Ils se mêleront petit à petit à la terre qu’ils enrichiront efficacement, j’en ai la preuve avec les saisons précédentes.
Amitié à vous deux. Yvon.
Très bonne alternative au bêchage trop souvent pratiqué qui perturbe et détruit l’environnement complexe de nos sols. Merci pour cet article ! 🙂
Salut Gilles,
Super article, comme d’habitude !
Ici, une des raisons majeures pour lesquelles je mulsche est que de la sorte, le sol ne voit plus jamais la lumière du soleil en direct. Car lumière directe = danger de mort !
Je suis sur une terre assez séchante (enfin, pas en ce moment !), voire même battante. Si ce n’est pas couvert en permanence d’un mulsch épais, ça sèche très vite, et là encore, danger !
Je constate le même effet sur les zones enherbées. Les seuls endroits où ça ne sèche pas pour se re-compacter, c’est sur les planches de couvert vivant bien développé et sur celles qui sont mulschées.
Tu notes très bien l’aspect “nichoir à limaces” des paillis, mais j’ai pu constater que tous ne se valent pas sous ce rapport, au moins, chez moi, et même s’agissant d’une année comme nous avons, ou vraiment les populations battent des records.
La paille et le foin tiennent le pompon, surtout lorsque l’épaisseur est conséquente et que l’humidité est élevée. J’ai deux grosses planches qui ont été fortement mulschées avant mise en culture (mulschées en décembre, et bâchées à la bâche d’ensilage depuis février). Il y a donc beaucoup moins d’eau sur ces parties du terrain, donc il y a beaucoup moins de limaces. Et cerise sur le gâteau, le noir de la bâche produit beaucoup de chaleur, ce qui m’a permis de contourner au moins en partie l’effet réfrigérant des pailles.
Sous BRF, j’ai moins, voire pas, de dégâts dûs aux limaces. Il y a des limaces, mais elles semblent occupées à autre chose (je pense qu’elles préfèrent manger le mycélium qui est abondant sur ces planches).
Je pense, de plus en plus, me tourner vers un trio BRF/couvert vivant/Bâche d’ensilage. Pour une mise en culture au printemps, ça donnerait quelque chose comme ça:
– Semis du couvert de trèfle sous BRF entre 15 août et 15 septembre, grand maxi.
– Roulage et bâchage à floraison en mars-avril.
– Mise en culture en mai, sois avec des semis directs, soit avec des repiquages dans le BRF. Dans le cas du repiquage, je sème à nouveau du trèfle en même temps que je repique, dans le cas du semis direct, j’attends 3 semaines à 1 mois que la culture soit bien installées.
Typiquement, je renouvellerai ça sur pommes de terre, si ça marche cette année: Planter directement la patate dans l’engrais vert.
J’espère que ton article va susciter des commentaires, c’est un super sujet pour lequel chacun a ses propres pratiques, et où nous avons tous à gagner d’en parler ouvertement.
Amitiés, à bientôt !
Merci pour ton commentaire Benoît,
Concernant le BRF, lors d’un premier essai avec de l’acacias, j’avais constaté comme toi moins de problèmes de limaces (en fait, il n’y en avait pratiquement pas, alors que des planches voisines paillées avec du foin étaient infestées…).
Par contre, l’an passé, j’ai utilisé un BRF composé en grande partie de laurier et peuplier… et là c’était la cata !
J’aurais donc à priori tendance à penser que l’essence utilisée pour le BRF joue un rôle important quant aux limaces… les observations à ce sujet sont bienvenues.
Je vois donc que tu privilégierais pour ta part une combinaison de plusieurs types de couvertures… Intéressant. Et je suis bien sûr que tu sauras partager tes résultats d’expériences.
Amitiés,
Gilles
Cher Gilles,
J’ai des choses à dire sur le sujet, mais pour éviter de “truster” le blog, je vais poster sur le forum.
Je suis entrain de revoir, au fur et à mesure que je “valide” des pratiques ou que je les infirme, la base complète de la conception de mes planches, c’est ce que j’appelle les lasagnes sauce picarde, dont je t’ai parlé ailleurs.
A bientôt !
Je reste très prudent quand à l’utilisation de sortes différentes de feuillus en couverture mulching .
Il apparaît une colonie de limaces avec l’apport de lauriers (coupés en octobre 2016) . J’ai eu de très mauvais résultats avec mes repiquage de salades à cause de cela .
Je pense alterner mes mulching d’une année avec la technique des engrais verts conseillée (tel que consoude de Chine)
Merci encore de tes partages très instructifs