Depuis toujours, j’applique la plupart des grands principes de la permaculture dans mon potager naturel… Sans le savoir !
Ce n’est, en effet, qu’en me penchant de plus près sur cette philosophie de vie que j’en ai pris conscience ! Lorsque j’ai démarré, on ne parlait que de “bio”… Et finalement, la “permaculture” n’est, ni plus ni moins, que ce que devrait être la bio…
Mais, pour y voir plus clair, commençons par essayer de définir ce qu’est la permaculture.
La Permaculture, tentative de définition
Se reposant notamment sur les travaux de l’agriculteur (et microbiologiste de formation) japonais Masanobu Fukuoka, auteur de L’agriculture naturelle : théorie et pratique pour une philosophie verte, Bill Mollison, précurseur de la permaculture cherche au départ à définir un modèle de jardinage plus respectueux de la nature et permettant une réelle autosuffisance alimentaire.
La permaculture s’inscrit dans un esprit d’observation, d’ouverture et d’expérimentations. Ses voies sont nombreuses et chaque jardinier cherchera celle qui lui semble la mieux adaptée à son environnement particulier (expositions, sol, végétation sauvage…) mais aussi à ses propres aspirations. Mieux encore, à partir des observations qu’il pourra faire, il inventera sa méthode !
De par sa diversité d’approches, la permaculture est donc difficilement définissable en quelques mots…
Toutefois, ce court passage tiré du livre Le guide de la permaculture au jardin de Carine Mayo en présente, je trouve, bien l’essence : “La permaculture est donc bien plus qu’une méthode de culture. C’est une démarche globale qui s’appuie sur une éthique reposant sur trois piliers : prendre soin de la Terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources et les récoltes. Ces principes s’appliquent aussi bien au jardin que dans la vie sociale. Cette démarche vise l’agriculture, mais aussi l’habitat, l’énergie, et plus largement les relations que nous entretenons avec la nature. Ce qui caractérise l’approche permaculturelle c’est l’attention portée aux connexions entre les différents éléments. Le monde est vu comme un système où tout est lié, et c’est la compréhension de ces liens qui va permettre de concevoir des modèles agricoles et des lieux de vie écologiquement soutenables.”
Ok, belle philosophie ! Mais concrètement, comment peut-on mettre en œuvre ces principes de la permaculture au jardin ?
Les grands principes de la Permaculture au Jardin
Observer

Avant de se lancer dans quoi que ce soit, le jardinier prendra tout le temps qu’il faut (dans l’idéal une année complète) pour observer son environnement et les particularités qui le caractérisent : environnement sauvage, présence ou non de haies ou de bois, points d’eau, matériaux naturels à proximité, pente, expositions, zones ombragées ou exposées aux vents, etc.
C’est seulement à partir de ces observations qu’il établira un plan de jardin harmonieux et adapté à sa situation dans lequel chaque élément, chaque végétal, chaque animal trouvera la place qui lui convient le mieux.
Favoriser la biodiversité

J’ai souvent parlé de biodiversité sur ce blog. Je suis, en effet, totalement convaincu – et je rejoins complètement ici la permaculture – que la diversité (animale et végétale) constitue un gage d’équilibre et donc de protections des cultures.
Aussi, le jardinier-permaculteur aura soin de préserver des zones sauvages. La diversification des cultures, tant au niveau des espèces (les arbres, les fleurs ou les aromates par exemple ont toute leur place dans un jardin potager en permaculture) que des variétés (privilégiez les variétés anciennes, mais aussi les plantes vivaces), constituera également un fondement de cette approche permaculturelle du jardinage.
Les animaux d’élevage (poules, canards, ânes, chevaux, chèvres, moutons, abeilles…) sont, en tenant compte de la taille de celui-ci bien sûr, également bienvenus dans un jardin en permaculture. Outre leurs déjections utiles pour le compost, ils pourront entretenir la parcelle en période hivernale…
Ne pas laisser le sol à nu

Dans la nature, un sol est rarement nu. Partant de cette observation, la permaculture a pour principe de ne pas laisser le sol sans couverture. Ainsi, on aura soin de couvrir celui-ci avec des paillages végétaux, des engrais verts, des pierres, des tuiles, voir des bâches plastiques…
Néanmoins certains semis (je pense notamment aux légumes racines) s’accommodent mieux d’un sol suffisamment ameubli et exempt d’adventices. Avec le temps, les vers de terre se chargeront de ce travail d’ameublissement. Et la couverture permanente du sol aura finalement raison des herbes sauvages. Mais, dans un premier temps, ou pourra utiliser pour ces cultures des outils respectueux de la vie du sol (grelinette ou Campagnole pour ameublir la terre sans la retourner, et sarcloir oscillant, voire cultivateur à roue, pour maintenir le sol désherbé). Oubliez par contre les engins rotatifs type motoculteur…
Optimiser l’espace et le temps

L’espace est utilisé au mieux, tant au niveau horizontal que vertical.
Ainsi, les différentes cultures seront mélangées et souvent moins espacées qu’à l’ordinaire, ceci dans l’optique d’une meilleure couverture du sol. Toutes les strates de végétaux pourront également être implantées : arbres forestiers, arbres fruitiers, arbustes, petits fruits, légumes grimpants, légumes, fleurs et plantes aromatiques basses… Les uns servant de support, d’ombrages, voir de fertilisant (légumineuses) aux autres.
De même, la diversité végétale et variétale permettra une meilleure répartition des ressources dans le temps.
Des fruits et légumes diversifiés tout au long de l’année, tel devra être l’objectif du permaculteur.
Mieux gérer les ressources en énergie

La permaculture a également pour objectif une meilleure utilisation des ressources en énergie.
Ainsi, les outils motorisés resteront si possible à la remise. Et, lorsque le travail du sol sera indispensable (préparation d’un lit de semences, désherbage de légumes racines…), on privilégiera l’utilisation d’outils écologiques ou, pour de grandes surfaces, la traction animale.
La récupération des eaux de pluie ou de ruissellement constituera également un objectif fondamental. En outre, la création d’une mare permettra d’accueillir des batraciens, précieux auxiliaires du jardinier.
La production de ses propres semences s’inscrit aussi dans cette optique d’économie d’énergie. En effet, les semenciers professionnels utilisent des machines – donc de l’énergie – pour produire, trier ou ensacher les graines. Sans parler du transport de celles-ci…
Complétons cette introduction à la permaculture avec les techniques de jardinage associées à cette philosophie.
Vous sentez-vous en adéquation avec ces principes de la permaculture ? La zone de commentaires ci-dessous vous attend !
Bonjour,
Merci pour les quelques astuces, il y a des points vraiment intéressants comme l’aéro-fourche.
Au plaisir de lire vos prochains articles.
Bonjour Gilles,
J’essaye d’instaurer la permaculture au sein de mon association de jardiniers (bio) mais c’est loin d’être facile, certains, voir la plupart, étant très récalcitrants malheureusement. J’ai beau leur expliquer la simplicité, le besoin et l’importance de cette méthode, je ne parviens pas à les convaincre.
J’espère pouvoir me permettre d’imprimer votre page afin de leur faire lire votre article. Votre manière d’expliquer la permaculture me semble plus judicieuse et efficace que la mienne.
Merci pour cet article fort intéressant et intelligent, j’espère que la suite arrivera très bientôt.
Bien à vous,
Peggy
Bonjour Peggy,
Pas de problème pour imprimer cette page…
La suite est en ligne (lien ci-dessous).
Cordialement,
Gilles
Merci pour votre autorisation, c’est vraiment sympathique de votre part !
Je file lire la seconde partie, je vous remercie pour le lien 🙂
Bonne journée !
Bonjour
Je me permets d’insister sur le caractere ecologique de la permaculture qui met en evidence la necessité de faire “avec” et “pour” son environnement naturel et social .C’est un principe ethique qui fait qu’une activité devient durable et bénéfique pour tous , par opposition à tout ce qui produit du profit pour certains au détriment des autres et des ressources naturelles …
A méditer !
Bonjour Philippe,
tu as tout à fait raison d’insister sur la dimension éthique, tant écologique que sociale, de la permaculture !
Amitiés,
Gilles
Bonjour Gilles,
Et merci pour cet article sur la permaculture pour laquelle j’ai des difficultés. C’est tellement différent de mes pratiques habituelles.
Je lis, en ce moment le livre : ” Le guide de la permaculture au jardin de Carine Mayo” qui est bien intéressant mais je pense que tu sauras mieux expliquer, avec des mots qui me correspondront mieux.
J’attends la suite avec impatience.
Amitiés.
Yvon.
Bonjour Yvon,
Tu l’auras compris, cet article – et le suivant – viennent en réponse à ta question posée sur l’Espace Privilège…
J’essaye d’y synthétiser l’approche permaculturelle, ce qui n’est pas évident, car cela englobe tellement de choses ; mais je serais très heureux si cela pouvait t’aider à y voir un peu plus clair, sachant que seule l’expérience a un réel intérêt.
Amitiés,
Gilles
Bonjour Gilles,
Bien sûr que j’avais compris que tu as répondu à la question que j’ai posé sur l’Espace Privilège. Je pense que tu fais bien de répondre sur le blog, ainsi un plus grand nombre en profitera.
Si je comprends bien, il faut laisser pousser les adventices parmi les légumes. Mais je m’opposerai à cette tecnique tant que j’aurai des galinsogas. Cette peste mesure à peine 10 cms et elle veut déjà fleurir. Hier, j’ai carrément passé la tondeuse, il y en a beaucoup trop. et si je les laisse faire, dans 1 an, il n’y aura plus que cela.
Mais je sais que la permaculture, ce n’est pas que cela.
J’ai reçu un autre sachet de consoude de B-actif. Les boutures ont l’air en bonne forme, avec des départs.
Amitiés.
Yvon.