Est-il vraiment utile de faire des buttes en permaculture ?

Bonjour à tous,
J’accueille aujourd’hui Guillaume, rédacteur du blog Un Potager Nature, qui remet en question la systématisation des buttes de culture en permaculture.
Cette article complète utilement mon tableau sur les techniques naturelles adaptées.
Bonne lecture,
Gilles

Lorsque l’on cherche des informations sur la permaculture, on entend souvent parler de buttes de cultures.

À tel point qu’on en est venus à croire qu’elle sont indissociable de la permaculture.

Ceci parce qu’un courant de la permaculture a érigé la butte de culture au rang de solution miracle au potager. En réalité, cette méthode était à l’origine plutôt destinée aux régions arides où le sol est trop pauvre pour être cultivé.

Les buttes sont devenues à la mode. Et bons nombres d’ouvrages sur la permaculture se sont mis à vanter les mérites de cette méthode compliquée. Une méthode qui, dans la plupart des cas, ne vous apportera rien au potager.

Revenir aux fondamentaux de la permaculture

Avant de parler de buttes, il est important de revenir aux fondamentaux de la permaculture qui sont de cultiver son potager en s’approchant au plus près du fonctionnement des écosystèmes naturels.

Pour cela, je vous conseille de mettre en pratique les principes suivants :

  • Ne pas bêcher pour éviter d’enfouir la matière organique et pour limiter l’érosion.
  • Créer de l’humus en mettant des paillages et en pratiquant le compostage en surface.
  • Ne jamais utiliser de produits de traitement autres que des préparations naturelles à base de plantes que l’on fabrique soi-même.
  • Ne pas utiliser de semences hybrides.
  • Se servir au maximum des ressources disponibles près de son potager.
  • Ne plus considérer les ravageurs comme des nuisibles. Mais apprendre à cohabiter avec en favorisant la biodiversité dans le but de créer un équilibre.

Il est tout à fait possible de faire de la permaculture sans faire de buttes de cultures. D’ailleurs dans la nature, les plantes n’ont pas besoin d’être sur des buttes pour s’épanouir. L’humus présent en surface et les minéraux contenus dans les roches du sol leur suffisent amplement !

Pourquoi dans la plupart des cas, il n’est pas intéressant de pratiquer la culture sur buttes ?

Sur un terrain déjà fertile, ce qui est le cas dans la plupart des régions de France, la création de buttes aura pour conséquence de bouleverser l’équilibre d’un sol déjà bien établi.

Cela reviendrait à faire de la culture hors-sol. Ce qui est totalement inutile même si l’on dispose d’un sol de qualité moyenne. Car il sera facile de l’enrichir par des apports réguliers de matières organiques en surface.

Créer des buttes nécessite un apport très important en compost que l’on ne peut pas toujours trouver sur place. Cela demande aussi de fournir un effort physique conséquent, ce qui oblige à ce limiter à de toutes petites surfaces.

Pour ma part, j’ai mis un an pour créer un potager de 300 m2, si j’avais utilisé la technique des buttes, j’aurais dû me limiter à quelques dizaines de mètres carrés de légumes.

De plus la technique que préconisent certains auteurs, qui consiste à enterrer profondément des végétaux non décomposés et du bois dans les buttes est même néfaste pour l’équilibre du sol.

Pour obtenir un sol vivant riche en humus la matière organique doit se décomposer en surface en présence d’oxygène. C’est pour cela qu’il est très intéressant de pratiquer le compostage des déchets végétaux en surface directement dans les planches de cultures et non en profondeur.

Dans quel cas la culture sur buttes est-elle réellement adaptée ?

Butte de culture en décompostionLa culture sur butte est adaptée aux régions aux sols très secs, caillouteux et pauvres en matière organique, où un simple apport de paillage ne suffira pas. Cela est le cas surtout en climat méditerranéen et dans certaines régions plus septentrionales aux sols très argileux.

Dans ce cas, il peut être intéressant de se limiter à de plus petites surfaces et de monter des buttes en faisant un apport de 30 à 40 cm de compost bien mûr en veillant à ne pas enfouir de matière organique non décomposée. Une fois les buttes créées, il n’y aura plus qu’à faire des apports réguliers de pailles, et de déchets végétaux en surface comme sur un sol classique.

En conclusion, à moins d’avoir un sol très difficile, je ne vous conseille pas de faire de buttes de cultures. Cela ne vous apportera rien dans la plupart des sols !

Si mon article vous a plu, n’hésitez pas à faire un tour sur mon blog un potager nature, vous y trouverez plein de conseils et d’astuces pour créer et entretenir un potager bio en permaculture ainsi que des fiches de cultures.

 

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François
François
31 mars 2023 11 h 16 min

Merci pour cette lecture
Cependant je recherche un document ou autre écrit qui me renseignerait sur les épaisseurs des planches permacoles à respecter selon les différents légumes à planter ou semer.
Ainsi quelle épaisseur de planche faut il établir pour des carottes ? pour des pommes de terre ? pour des salades ?
En souhaitant une réponse
François B.

Région
Maine et Loire (49)
Gilles le Jardinier Bio
Administrateur
Gilles le Jardinier Bio
31 mars 2023 11 h 26 min
En réponse à  François

Bonjour François,

Réfléchir ainsi implique de penser cultiver toujours les mêmes légumes sur une même planche, et ce également sans associations… ce n’est à mon sens pas très judicieux (pour limiter les risques de maladies, soit on applique des rotations, soit on associe les cultures… ou les 2).
D’autre part, la butte va se tasser avec le temps… donc l’épaisseur variera également…
J’ajouterais que si la butte se situe sur de la terre, moduler l’épaisseur selon les légumes ne présentera pas non plus grand intérêt (éventuellement la première année si la terre est dure… mais après, la terre s’ameublira en-dessous de la butte)… Et si elle se situe sur du dur, plus l’épaisseur sera importante, mieux cela sera pour tous les légumes…
Bon, grosso-modo, pour un bon développement de toutes les cultures potagères, 30 cm d’épaisseur est bien (mais si la terre est meuble en-dessous, 20 cm peuvent suffire).
S’il s’agit de buttes vivantes, pour l’épaisseur des différentes couches, voyez ici : https://www.un-jardin-bio.com/butte-lasagne-permaculture/
Cordialement,
Gilles

Jean Yves
Jean Yves
27 décembre 2020 14 h 39 min

Bonjour Guillaume,

Merci pour votre article, un intéressant partage d’expérience. Vous qualifiez de néfaste l’enfouissement de matières organiques non décomposées type rondins, pour quelles raisons ? Quels inconvénients y voyez-vous ?

Gilles le Jardinier Bio
Administrateur
Gilles le Jardinier Bio
30 décembre 2020 12 h 56 min
En réponse à  Jean Yves

Bonjour Jean-Yves,
Je me permets de répondre à la place de Guillaume (qui ne verra pas forcément votre commentaire).
En fait, pour se décomposer, les matières organiques, et à plus fortes raisons, les matières fortement ligneuses, ont besoin d’air…
A défaut, ces rondins ne vont pas se décomposer, mais finalement plutôt pourrir; ce qui n’est pas l’effet recherché.
Cette question est développée ici : https://www.un-jardin-bio.com/matieres-organiques-au-jardin-les-enfouir-ou-pas/
Cordialement,
Gilles

Richard Gibczynski
Richard Gibczynski
28 janvier 2019 1 h 14 min

Je suis moi aussi d’accord avec vous dans l’ensemble, mais moi je vais essayer cette méthode sur une petite parcelle, car j’ai un sol très argileux qui se compacte à la moindre pluie à cause de ma grand-mère qui ne paillait pas le sol, donc en une année créer un sol fertile à partir d’un sol composé à presque 100% d’argile grâce au paillage va être plus long à réaliser qu’avec la culture sur butte à moins que j’apporte beaucoup de matières organiques décomposées ce qui revient à la même quantité nécessaire à l’élaboration de buttes, exceptant le bois mort mais c’est assez rapide à en récupérer en forêt avec une brouette et l’ajout de bois mort est aussi plus avantageux sur le long terme que le simple mulch car j’aurais plus de matière carbonée et plus d’humus sur le long terme contrairement au mulch qu’il faut plus régulièrement ajouter de plus il y a moins d’arrosage à faire puisque le bois mort absorbe l’eau et en evapore en continu, il se peut aussi que les plantes poussent mieux car ils auront de l’humus et du carbone à leurs racines, après si la butte est dans un climat où souffle des vents chauds et du soleil tapant, je pense que dans ce cas il ne faut pas faire de butte.
Le plus important dans une butte est qu’elle doit respirer ainsi les bactéries aerobies n’auront aucune difficulté à décomposer la matière carbonée ! car le bois se trouvera donc dans un milieu aérobie puisque l’air passera dans la butte, il n’y a qu’à voir des vidéos où des gens nous montrent que dans une butte qui respire il n’y a pas de problème de décomposition. Pour ma part pour l’élaboration d’une butte je dépose sur la surface du sol du bois mort, terreau de feuilles mortes, tonte d’herbes fraîches et paillis de chanvre et comme ça l’air circule dans la bute et il n’y aura pas de problème, si les plantes manquent d’azote, j’arroserai de purin et j’y déposerai de la tonte.
Mais après il y aussi le gros désavantage que les rongeurs pourront se régaler du bois et de plants tant qu’il y aura beaucoup de bois, et comme michel l’auteur du commentaire précédant je pourrai toujours démonter et j’aurai le gros avantage d’avoir une grosse quantité d’humus qui d’ailleurs est ma principale motivation à faire ces buttes avec du bois mort.

Michel
Michel
27 octobre 2018 11 h 12 min

D’accord avec beaucoup de tout ce qui est dit au dessus.

De mon expérience des buttes (3 buttes de 5m/1,10m depuis 5 ans avec bois en profondeur) en sol argilo-humique plutôt humide, j’observe ceci:

-Meilleur drainage en temps humide par la surélévation,
-desséchage rapide par temps sec d’été pour la même raison, même avec paillis. Si les étés secs se maintiennent comme cette année, avec de buttes ce ne sera pas gagné.
-La pourriture permanente du paillis de surface surabondant par rapport au reste du jardin n’est pas forcément un Plus avec les années, çà semble déséquilibrer le rapport des divers constituants du sol…Certains légumes (plutôt à racines peu profondes) ne veulent plus de la butte et sont nettement plus beaux en pleine terre,
-La prolifération des prédateurs (limaces , taupes mais surtout mulots, rats, campagnols qui apprécient le couvert du bois de fond et voyagent allègrement dans les galeries des taupes) est bien plus évidente que dans le reste du jardin.

Si les étés secs se généralisent , je redémonterai tout çà , le compte n’y est pas.

Hoog
Hoog
21 janvier 2018 10 h 37 min

Bonjour je viens de m’installer dans le sud ,je viens de louer un terrain de 100mettres carré et je voulais savoir si je pouvais créer une butte maintenant donc fin Janvier .merci d’avance

Benoît Mangin
Benoît Mangin
29 janvier 2018 15 h 15 min
En réponse à  Hoog

Bonjour,

Tout dépend de l’état de ton sol. Quelle fraction minérale (composition) ? Quel état général ? Est-il en prairie ou nu ? Quelle quantité d’activité biologique ? Quelle humidité ?

Il te faut absolument:

– D’une part, savoir si c’est ré-essuyé, ce qui à cette époque serait fort étonnant.
– D’autre part, pour quelles raisons faire des buttes ? Surtout dans le sud… Est-ce nécessaire ?

Butter ses planches est une perturbation édaphique MAJEURE, et n’est pas forcément une bonne idée. A faire seulement en cas de stricte nécessité…

Et pour ce qui est d’enterrer du bois, tu es libre de faire ce que tu veux, mais sous nos latitudes c’est presque tout le temps une énorme erreur. C’est objectif et vérifiable.

Amitiés et

Cordialement,

Benoît

le monge
le monge
21 novembre 2017 11 h 54 min

Bonjour
a la fin de l’été 2016 , j’ai réalisé quatre buttes forestières traditionnelles ( 1.5 m/cube de bois enfoui par buttes) , principalement provenant d’arbres morts semi enfouis toutes essences confondues , de 25/30 cm de diamètre , spongieux en surface mais nécessitant un débitage à la tronçonneuse .
Des dosses d’épicéa constituent l’entourage des buttes qui s’élèvent à environ 30/40 cm du sol .
10 m/cube de vieux terreau ont été nécessaires au remplissage et le profil des buttes présente un profil très légèrement bombé du fait de l ‘orientation S/E et d’un léger déficit d’ensoleillement .
Je suis situé à 500 m d’altitude dans une petite vallée vosgienne au pied du ballon d’alsace .
C’est un climat de moyenne montagne , avec des hivers plutôt froids et pluvieux , des printemps tardifs et des températures estivales modérées
Paradoxalement en 2015 et en 2016 le bilan pluviométrique du nord Franche-Compté est déficitaire de plus de 50% par rapport à la moyenne et la sécheresse des sols à dépassé des records, étonnant pour une région réputée pour être une des plus arrosées de France ..
C’est pour tenter de m’affranchir de ces aléas climatiques à répétition , en particulier d’un déficit d’eau , que j’ai voulu mettre en évidence les éventuelles propriétés de stockage et de restitution de l’eau sur une butte forestière ( capillarité ? évaporation ? ), partageant l’avis qu’enterrer du bois n’est pas la solution en terme de fertilisation des sols .
J’ai réalisé une structure en rondins permettant la pose de chassis découvrables ( plaques polyester transparentes ) ayant pour principales fonctions de canaliser les eaux pluviales directement dans la fosse via un drain en galets à l’aplomb du bord de fuite des plaques chassis sans passer par la case butte ainsi que de maintenir hors gel la terre des buttes , pensant ainsi gagner quelques précieuses semaines au printemps .Durant l’hiver les buttes ont été couvertes et n’ont reçues aucun apport en eau , les pluies hivernales chargeant uniquement les fosses , le seul travail étant de les alimenter en déchets verts de cuisine broyés collectés dans mon entourage .Une des premières observations au printemps fut un réchauffement précoce de la terre des buttes comme prévu me permettant d’anticiper les plantations ; quant au niveau d’humidité ( bien que délicat à estimer sans matériel performant ) de la terre des buttes , ayant réalisé quelques carottage à différentes profondeurs , il m’a semblé constant , voir légèrement supérieur à la base des buttes , le remplissage s’étant opéré en septembre / octobre sous des chaleurs caniculaires avec un criblage du terreau .
Durant tout l’été , les buttes n’ont jamais été arrosées , et le taux d’humidité est resté constant jusqu’à l’automne , malgré une sécheresse prolongée ( arrêté préfectorale sur le département ).
Très rapidement les buttes ont présentés un caractère luxuriant qu’elles ont gardés tout l’été et le rendement et la qualité des légumes sont largement supérieurs aux précédentes années de culture traditionnelle . Seul bémol , le développement important de certains légumes au détriment d’autres à mis en évidence ce qui me semble être le principal point négatif des buttes , à savoir une surface cultivable réduite nécessitant de multiplier les chantiers afin de disposer d’une surface permettant l’auto suffisance .
Quant à la réalité d’une éventuelle restitution par des échanges verticaux ( capillarité , évaporation ) , seule la poursuite d’observations permettra de conforter ou non cette hypothèse ( mesurer c’est progresser ! )
Cordialement

Vignol odile
Vignol odile
6 novembre 2017 10 h 32 min

Merci pour tous ces avis,j’avais envie de faire de la perméabilité sur un terrain non cultive depuis presque vingt ans, mais j’ai peur de ne pas y arriver car cela demande un gros travail,je n’ai plus vingt ans et je crois que je vais faire une lasagne,le but pour moi est de ne pas avoir trop de travail,étant seule,je souhaite juste occuper le terrain sans mettre du gazon.

Benoît
Benoît
12 mai 2016 20 h 19 min

Bonjour à tous,

J’ai quelques remarques à faire, et des avis à partager sur le sujet:

– Je déconseille à quiconque de mettre 30 à 40cm de compost où que ce soit, à part dans un composteur ! Surtout pas !

-Je n’ai pas le fin mot sur l’enfouissement de la matière organique, même en décomposition. Mais personnellement, je ne le ferai pas. Pas mal de monde, dont les Bourguignon, Konrad Schreiber, Gilles Domenech, ou Moilamain, expliquent très bien en quoi c’est complètement inepte. Mais d’autres, comme Franck Nathié, expliquent bien que, chez eux, ça marche. J’ai pas la théorie, mais j’ai mon hypothèse: C’est non.

– Ici où la butte n’est pas une technique généralisée ou native, il est intéressant de se pencher non pas sur l’ergonomie du travail au jardin, sur “faire une butte pour faire une butte”mais bien sur les cultures qui, précisément, apprécient d’être sur buttes, notamment tout ce qui craint l’asphyxie racinaire ou un ressuyage trop lent: Fraises, alliacées…

– Attention à ne pas tomber dans l’écueil courant des “pro” versus les “anti”. Précisément, ce serait l’exact inverse d’une démarche perma-culturelle, à mon sens. Car la question deviendrait alors non pas l’opportunité – bien réelle en certaines circonstances – de dresser des buttes, mais la prétention au “savoir” qui au fonds, ne masque jamais que des velléités de pouvoir ou d’égo. Là encore, c’est l’anti-permaculture. Laissons cela au permabusiness.

– A l’échelle de nos potagers et de l’implantation relativement récente de la permaculture dans ceux-ci, nous n’avons pas assez de recul. Inutile de polémiquer, c’est stérile. Revenons-en à constater avec nos sens et notre jugeote, sans oublier qu’il est nécessaire, tout à fait normal et même très sain de faire des co….eries.

Pour ce qui est du sujet en lui-même, je n’ai ni solution ni réponse, mais des hypothèses:

– Pour nos potagers d’anciennes forêts de feuillus (notre écosystème d’origine, qui remis à l’échelle de son histoire ne s’est éteint que relativement récemment), le meilleur de la technologie actuelle me semble être la lasagne, riche en matériaux ligneux. Merci Gilles !

Cela combine des apports importants de matières organiques FRAICHES (et non pas des os à ronger, comme le compost dont le bilan carbone/nutrition est un désastre même s’il est très intéressant pour bien d’autres choses), une gestion très intéressante des spontanées (mais le problème n’est-il pas d’interroger justement ce qui nous insupporte d’ordinaire dans leur présence ?), un confort de travail très appréciable, une relative durabilité, un respect des horizons du sol, une lit de semence adapté, la possibilité de semer en direct sous mulsch, une possibilité de n’absolument plus jamais toucher au sol, une gestion tout confort de l’hydratation, la possibilité d’y intégrer le goutte à goutte ou le microporeux avec beaucoup de facilité et de souplesse, une possibilité d’en faire des couches chaudes, des pépinières, des rangées de verger maraîcher, des lignes d’agroforesterie, que sais-je encore…

C’est l’état naturel d’un sol forestier, ne l’oublions pas. C’est ce que VEUX notre terre.

Et pour ce qui est des buttes surélevées avec allées creusées, je note (pour en avoir fait une chez moi quand même, pour tirer cette affaire au clair), que tout au moins la première année, la fertilité est loin d’être aussi bonne que sur mes bonnes vieilles planches, même si les avantages en termes d’ergonomie, de gain de surface, d’optimisation de l’exposition et d’entretien des allées sont vraiment indéniables et très appréciables.

J’ai tout de même noté quelques problèmes d’érosion (je suis sur limon battant) le temps que les cultures fassent leur chevelu racinaire. Sous la pluie, ça s’érode (même sous paille), et au soleil, ça sèche très vite. C’est raté, pour le coup.

De plus, ça fait une surface de jeu pour les enfants qui s’en font un labyrinthe, idem pour les chats. Ca délimite très bien et très joliment les surfaces de culture. Là où il y a des “cuvettes”, ça se ressuie plus vite.

Bref, mon avis n’est pas tranché sur la question, et je ne tiens pas à ce qu’il le soit. Je préfère de loin la lasagne, et encore plus la lasagne sauce picarde (ma chère terre natale), c’est-à-dire alimentée par une intercalaire de couverts végétaux poussée sur place et additionnée de BRF et feuilles mortes, dont je vise également l’auto-production.

Je vais peut-être proposer à Gilles un petit article sur les lasagnes sauce picarde, où je vous parlerai et soumettrai à votre esprit critique mes propres réalisations.

Amitiés et bonnes expériences,

Benoît

Kevin
Kevin
27 mars 2016 14 h 55 min

Bonjour

Déconseiller la butte ne revient’il pas à la conseiller!!? Vous n’avez cité que les points négatifs de celle-ci mais pas les avantages et points positif .. Et je crois qu’il est important, lorsqu’on émet une critique constructive de lister les points négatifs et positifs.
La butte n’est pas systèmatique , je suis d’accord avec vous sur ce point. L’enfouissage n’est pas systèmatique également…
Il ne faut pas appliquer de façon béte et méchante la théorie! Ma vision des choses et qu’il faut avant toutes choses; lister toutes les caractéristiques du terrain (nature du sol, nature de la couverture du sol, orientation du vent dominant, orientation Nord/Sud, écoulement des eaux de surface, zones humides, zone séches , ombres…arbres et haies etc et… Suite à ça, on met en place un “design” ou on peu également faire des essais…
La permaculture (si j’ai bien appris ma leçon) dit qu’il faut surtout commencer par observer, analyser chaques détails …
Prendre le temps de voir chaques saisons et chaques changements qui s’opérent sur le terrain.
Après il faut lister les besoins et ce qu’on recherche comme équilibre et comme résultat; suite à ça on design et on réfléchis.
Dans mon cas je pratique la butte non enfouis (suite à mes observations) j’en ai conclus avoir un sol riche et avoir besoin de récupérer et diriger les eaux de surfaces ou du moins retenir les eaux pour qu’elles s’imprègnes dans mon sol plutôt que ruisseler et partir à l’égouts en bas du village; besoin également de sortir les racines de l’eau lorsque mon sol est détrempé, besoin de créer des zones séches et humides, besoin de créer des zone ensoleillées et à l’ombre…
La butte une fois faite , (si la sol était déja bien équilibré avant) retrouvera rapidement son équilibre si ont respect le paillage et les proportions N/C, que le sol reste couvert et planté le plus possible , voir les plantes utiles et à racines pivotante.
On garde une profondeur de sol également et tout les avantages que celle ci apporte…
La butte n’est pas LA solution miracle, mais est une solution adaptée pour moi et certainement pour beaucoup d’autres.
Je pratique également la lasagne, etc..
Je ne découvre jamais mes sols pour qu’ils se réchauffes car l’effet des couche N/C chauffes la terres les 15 premiers jours de la composition des couches et si je ne plante pas tout de suite , j’aere et arrose la composition 15 jours à 3 semaines avant plantation.
J’entoure la lasagne de bottes de foins pour garder l’humiditée.
A mes yeux l’article était une bonne idée mais je crois qu’il était important d’appuyer sur le fait que > pour faire de la permaculture on n’est pas du tout obliger de faire des buttes…
Mais faire des buttes n’est pas a déconseiller! Tout dépend du travail d’analyse fait au début et si on se sent capable ou non de le faire…
Bonne journée à tous, je passe du bon temps à lire les articles de ce site 😉
Bye

delannoy
delannoy
8 mars 2016 22 h 36 min

je suis en sol limoneux
pour la butte varie avec la saison et les cultures ainsi que ça taille
j essaye de planter sur butte au printemps les cultures (haricot) qui n aiment pas l humidité mais surtout le froid car nous avons souvent une période séche puis la pluie arrive et le froid
un avantage indéniable de la butte est son désherbage car je plante sur butte de pomme de terre à 70 cm que je roule et sur laquelle je sème carotte panais haricot ensuite je peux butte avec un buttoir à disque le top
en fraise je plante sur butte asperge(30 cm) la fraise déteste l humidité
par contre mais butte ne sont pas permanente car je dois apporter du fumier donc je ne suis pas un pur et un dur de la permaculture je prends ce qui m intéresse et je m adapte.
Au plaisir de lire vos remarques

Gilles le Jardinier Bio
Administrateur
Gilles le Jardinier Bio
12 février 2016 12 h 07 min

Bonjour Stéphane,

Franchement, je ne vois pas en quoi cet article est “virulent” ?
L’auteur pose objectivement des limites à l’intérêt des buttes… et précise notamment que cela peut être utile par exemple en sol argileux.
Je suis par contre tout à fait d’accord pour ce qui concerne la facilité d’entretien.

Cordialement,
Gilles

Stéphane
Stéphane
12 février 2016 11 h 58 min

Mon expérience en Touraine sur un sol très argileux donc hyper humide ou dur comme du béton en été ( bien sûr je paille) est la suivante; création de 2 buttes suivant les techniques décriées dans cet article virulent, et 70% du potager en ‘normal’. Resultat sur les buttes tous les légumes racines poussent formidablement , quasi impossibles dans le potager normal ( pourtant amendé, aéro béché , composté etc.)
En plus il y a une telle facilité d’accès et d’entretien que vous passez sous silence. Oui c’est sûr c’est du boulot initialement ( ça garde la forme) mais après quelle facilité!

Jérôme BOISNEAU
Jérôme BOISNEAU
8 février 2016 13 h 04 min

Bonjour,
Je suis maraicher en permaculture depuis 7 ans, et j’ai fait beaucoup d’essais.
– Dans un bas-fond froid et humide, j’ai fait des buttes (terre de l’allée pelletée sur les bandes de culture) et c’est très bénéfique au printemps
– sur un coteau sec l’été, mais avec beaucoup d’argile, même technique, et bonne conclusion aussi, car l’argile est très longue à se réchauffer au printemps, et les buttes ont toujours 2 à 3 semaines d’avance sur les partie non buttées. En plus, après un épisode pluvieux, le sol ressuie beaucoup plus vite, ce qui est nécessaire pour pouvoir semer ou sarcler les quelques cultures qui ne peuvent pas être paillées.
– enfin, un autre avantage est de bien délimiter les chemins des zones ou je ne pose JAMAIS un pied ni un genoux.

Enfin, bravo pour ton blog qui fait partie de ceux qui m’ont donné envie de partager ma passion, l’apiculture, en créant aussi mon blog. Tu peux le voir ici : http://www.MaPremiereRuche.com
Les abeilles sont bien complémentaires du jardin et du verger, et c’est bien plus facile à gérer que je ne le croyais avant d’essayer 🙂
Bonne continuation,
Jérôme BOISNEAU

michaudon
michaudon
7 février 2016 13 h 37 min

Bonjour. Vous avez tous raison; il faut simplement adapter les dispositions particulières à chacun des terrains en gardant ,comme objectif essentiel, la nécessité d’obtenir une terre aérée, légère, proche du terreau, dans laquelle les légumes seront à l’aise et trouveront leurs nutriments; en disant cela je pense surtout au paillage qui pour moi est super important. Je ne suis pas un adepte des buttes mais il y a certainement des cas où elles peuvent avoir une certaine utilité.

Françoise
Françoise
7 février 2016 11 h 10 min

Bonjour,
je suis en total accord avec ce qui est dit suite à ma propre expérience. J’ai crée mon jardin sur un terrain en pleine campagne et non cultivé depuis plusieurs décennies, juste l’herbe était fauchée. Malgré cela le résultat a été médiocre. J’ai donc essayé un petit “lasagne” et la différence a été phénoménale. J’ai compris que mon sol n’était pas assez profond et pauvre en nutriments (marron clair alors que sur le lasagne c’était noir en fin de saison. Je n’ai pas essayé de transformer mon jardin en lasagne gigantesque car en effet cela demande beaucoup de travail et matière. Par contre j’ai creusé les allées (sur plusieurs années et ce n’est pas fini), et les ai remplies de BRF, mis la terre sur les planches et surtout pailler en continue. Au bout de 4 ans ma terre est noire et mes légumes beaucoup plus beaux. Par contre pour les légumes très gourmands (courgettes, courges, poivrons …) j’ai fait une butte que j’enrichis en permanence par paillage (je n’ai pas de problème pour avoir des matériaux, je tonds (j’entretiens) tous les chemins alentours. L’hiver j’y dépose les déchets de ronces et autres et ainsi je ne les refais pas chaque année. J’ai compris qu’il fallait connaître toutes ces techniques mais surtout les adapter en fonction de ses observations, de son temps, de son énergie …. ce sont des pistes à s’approprier.
Françoise

Luc Herbecq
Luc Herbecq
5 février 2016 23 h 00 min

Bonjour,
D’accord de mettre en doute la nécessité de cultiver sur des buttes dans toutes les régions et dans tous les sols. Personnellement je pense que la culture sur butte est nécessaire lorsqu’il n’y a pas assez de profondeur de terre pour la variété de légume qu’on désire y cultiver.( ex: cultiver des carottes longues dans 10 cm de terre ). Mais il me semble nécessaire de surélever les bande de culture si vous cultivé sur un terrain très humide . vous y gagnerez au printemps, les étés trop humides et les hivers précoces. Je n’ai pas l’expérience des branches entière enfuient et je reconnais que là j’ai un doute ,sauf en zone humide pour drainer.

Paluch
Paluch
5 février 2016 9 h 26 min

Bonjour Gilles,
Je suis tout à fait d’accord avec toi, l’agriculture intensive a détruit bon nombre de sols en France, mais lorsque l’on démarre un potager sur un sol qui n’a pas été cultivé de manière intensive ou sur un terrain en friche, on a de grande chance que ce sol soit fertile même si les sols aux alentours sont dégradés par l’agriculture industrielle.
Je partage ton avis pour les nouvelles constructions et les lotissements, effectivement dans ce cas il s’agit le souvent de terre de remblai très pauvre qui n’ont plus rien avoir avec le sol naturel de la région.

Amicalement,
Guillaume

Gilles le Jardinier Bio
Administrateur
Gilles le Jardinier Bio
5 février 2016 8 h 15 min

Bonjour Guillaume,

Dans l’ensemble, je partage tout à fait ton avis.
Toutefois, lorsque tu dis que dans la plupart des régions de France, le sol est fertile, je suis plus que septique.
Si c’était sans doute vrai il y a encore quelques décennies, l’agriculture intensive à complètement détruit nombre de sols. On pourrait aussi parler des jardins des nouvelles constructions, tassées et asphyxiées par les passages répétés d’engins lourds…
Amitiés,
Gilles

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