Vous rêvez d’une installation en maraîchage biologique ?
Vous êtes loin d’être seul(e) dans ce cas, comme je peux le constater très fréquemment à travers ce blog.
Je vous propose donc un petit tour de la question, afin de mieux cerner les tenants et aboutissants du métier de maraîcher bio…
Pourquoi s’installer en maraîchage bio ?
Au début du XXe siècle, en France, les agriculteurs représentaient environ 50 % de la population active. Aujourd’hui, ce taux est de… 3.3 % (5.3 % en Europe).
Pour nourrir toute la population, ces agriculteurs n’ont dès lors d’autre choix que le productivisme, avec les conséquences sur la qualité et bien sûr sur l’environnement qu’un tel mode de production implique.
Au-delà du renouveau du potager familial, il me semble donc aujourd’hui impératif d’encourager et de favoriser l’installation d’une multitude de maraîchers de proximité.
Nous venons de le voir, la France a besoin d’agriculteurs, et plus particulièrement de maraîchers bio.
Or, nombreux sont ceux et celles qui aujourd’hui rêvent de s’installer sur de petites surfaces comme maraîchers bio. Et je ne peux qu’encourager et soutenir ce mouvement.
La demande est importante : les gens souhaitent de plus en plus consommer naturel, frais et local. Et le souci de celui qui s’installe en choisissant la vente directe ne sera pas vraiment de trouver la clientèle, mais plutôt de produire suffisamment pour répondre aux besoins…
Alors, oui, nous avons besoin d’une multitude de petits maraîchers de proximité (il pourrait évidemment en être de même pour l’élevage). He oui, cette activité peut être viable !
Maraîcher bio : une activité épanouissante
Alors, certes, celui ou celle qui s’installe en maraîchage biologique sur une petite surface n’aura pas pour objectif de s’enrichir. Mais il fera alors un vrai choix de qualité de vie.
Le travail au grand air
Travailler en extérieur n’a pour moi pas de prix.
Respirer, observer et sentir la Nature au fil des saisons est une joie et un ressourcement quotidien indispensable à mon équilibre… et sans doute à celui de tout un chacun.
Une activité indépendante
Pouvoir gérer son temps et ses loisirs est aussi un véritable privilège pour un maraîcher bio.
Et, même si une telle activité requiert un investissement personnel important, je suis heureux de pouvoir m’organiser comme bon me semble, au gré de la pluie et du beau temps ou de mes souhaits familiaux par exemple.
Une évolution permanente
L’agriculture biologique est en constante évolution. Certaines pratiques sont remises en question, d’autres apparaissent…
L’expérimentation constitue ainsi un pan important du maraîchage biologique, et c’est bien là ce qui rend cette activité passionnante.
Une activité gratifiante
Il est toujours très réjouissant d’entendre une maman vous dire que ses enfants mangent enfin des légumes depuis que vous livrez sa famille.
Et mon cœur bondit de joie lorsqu’un enfant se jette sur le panier de légumes pour y dérober une petite carotte !
De même, lorsqu’une personne âgée m’affirme qu’elle n’avait pas mangé de légumes aussi bons depuis son enfance, je suis vraiment fier d’exercer ce métier.
Installation en maraîchage biologique : les difficultés existent
Il ne faut pas non plus se leurrer, une telle entreprise n’est pas sans difficultés… Alors mieux vaut en avoir conscience avant de se lancer.
La formation
Le métier de maraîcher bio requiert certaines connaissances de bases. Et, même s’il est tout à fait possible d’apprendre en autodidacte, des cursus de formations existent : formations diplômantes pour les débutants ou non (voyez ici), stages pratiques par exemple auprès de Terre Vivante.
L’accès à la terre
La première difficulté à laquelle sera confronté le candidat à l’installation (si celui-ci n’est pas issu du milieu agricole) est, sans conteste, l’accès à la terre.
En effet, il est beaucoup plus rentable de rendre une terre constructible et la pression sur les terres agricoles est donc très forte. Il devient alors de plus en plus difficile d’acquérir un bout de terrain pour s’installer en maraîchage biologique…
Néanmoins, conscientes de l’importance d’une agriculture de proximité, de plus en plus de communes ou d’associations locales mettent des terres à disposition des porteurs de projet.
Parlons également de Terre de Liens, une fondation qui ouvre pour l’acquisition de terre destinées à l’agriculture biologique. Malheureusement, si l’objectif est louable, on peut déplorer que le nombre de projets soutenus soit dérisoire par rapport à l’enveloppe d’investissement disponible…
L’administration
Je n’entrerais pas ici dans le détail des aléas administratifs (je crois d’ailleurs que je n’en ai pas encore fait le tour), mais sachez que s’installer sur une petite surface est un véritable parcours du combattant au niveau de la sécurité sociale.
En effet, en dessous d’une certaine surface (SMI) variable selon les départements, la MSA (Mutualité Sociale Agricole) ne vous considère pas comme agriculteur et ne vous ouvre pas de droit en matière de sécurité sociale (mais vous réclame néanmoins une cotisation, certes minime). Il faut alors se débrouiller autrement (harceller la CPAM, travail salarié ponctuel pour ouverture de droits, cotisation auprès d’organismes privés…).
Les investissements de départ pour une installation en maraîchage biologique
Même si les investissements peuvent être relativement minimes pour une installation sur une petite surface, et à fortiori dans une optique de permaculture (pas ou très peu de mécanisation), il n’en demeure pas moins que certains achats initiaux seront indispensables à votre installation en maraîchage biologique :
- Des outils spécifiques adaptés à une petite surface (semoir maraîcher, houe maraîchère, grelinette, campagnole…) ;
- Du matériel de culture (serres, matériel pour l’irrigation…) ;
- Et bien sûr des semences biologiques.
Les contraintes de travail d’un maraîcher bio
Avant de s’installer en tant que maraîcher bio, il est également indispensable d’avoir pleinement conscience de la charge considérable de travail liée à cette activité.
Une bonne condition physique est évidemment impérative. Et, si les conditions climatiques sont agréables au printemps ou en automne, c’est parfois beaucoup plus difficile en été (fortes chaleurs) et surtout en hiver…
Oubliez enfin les horaires fixes, oubliez les vacances en été (bon, je dis ça, mais aujourd’hui, je m’autorise une petite semaine en fin d’été…),
Bon, malgré tout cela, vous n’êtes pas découragé(e) ? Alors, foncez ! Vous avez la motivation nécessaire pour devenir maraîcher bio !
Liens utiles :
L’Agence Bio, Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique
Ecocert, organisme de certification agrée
Fnab, Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique
Lectures utiles pour une installation en maraîchage biologique :