Vous pensez qu’enrichir la terre de votre jardin nécessite des engrais chimiques coûteux ? Détrompez-vous. De nombreux matériaux naturels, souvent gratuits, sont à votre disposition pour nourrir le sol, améliorer sa structure et favoriser la vie biologique.
Voici 15 pistes concrètes pour transformer votre jardin.
- Compost : un allié immédiat pour vos cultures
- Fumier : richesse et équilibre en azote et carbone
- Feuilles mortes : matériau abondant idéal pour la constitution d’un humus stable
- Tontes de gazon : booster azoté pour le sol
- Débroussaillage : recycler les déchets du jardin
- Vieux foin : matière volumineuse pour le compost ou le paillage
- Vieille paille : carboné de longue durée
- Branchages et BRF : carbone et structure du sol
- Déchets de cuisine : petites doses azotées
- Désherbage des planches : recycler les herbes arrachées
- Feuilles d’ortie : purin et compost riches en azote
- Feuilles de consoude : source rapide de potasse
- Marc de café : boost azoté limité mais efficace
- Engrais verts : volume et structure du sol
- Résidus de récoltes : recycler pour nourrir la terre
Compost : un allié immédiat pour vos cultures
Le compost est évidemment le plus connu de ces matériaux.
C’est un matériau équilibré qui favorisera la vie du sol et le développement immédiat de vos cultures (les éléments minéraux qu’il contient seront rapidement disponibles pour celles-ci). Néanmoins, son action sur le sol reste relativement peu durable, comparativement à des matériaux plus carbonés.
Je ne développerai pas ici la pratique du compostage (vous trouverez tout ce qu’il faut savoir à ce sujet par exemple sur le site Compostage Info).
Le but est plus de vous faire prendre conscience de la diversité et des quantités de matériaux disponibles pour constituer un bon compost… Et ce sont en fait tous les matériaux suivants.
Fumier : enrichir la terre en azote et carbone
Les éleveurs ne savent souvent pas quoi faire de leur fumier. N’hésitez pas à contacter ceux de votre entourage…
Chaque fumier a ses caractéristiques propres, en fonction de l’animal dont il provient, mais aussi de la proportion de litière.
Un fumier sans paille, ou en contenant très peu est riche en azote, mais pauvre en carbone, alors qu’un fumier pailleux est plus équilibré en azote et en carbone.
Bien entendu, privilégiez les élevages bio… Mais du fumier issu d’élevages extensifs* est tout à fait acceptable à condition d’être composté (c’est d’ailleurs là la condition de leur utilisation en AB).
* On entend par « élevages extensifs », les petits élevages dans lesquels les animaux vivent en grande partie à l’air libre, disposant d’une surface de pâturage suffisante – en opposition à l’élevage intensif, dans lequel les animaux vivent la majorité du temps (ou même tout le temps) confinés et sont bourrés d’antibiotiques…
Feuilles mortes : abondance automnale pour constituer un humus stable
Les feuilles mortes sont nombreuses à l’automne.
Cela constitue une masse considérable de matières organiques naturelles – plus ou moins riches en carbone selon l’essence – , à intégrer à votre compost maison, à une butte-lasagne ou en simple paillage pour l’hiver.
Pourtant, nombreux sont les jardiniers qui les brûlent, ne sachant qu’en faire. En plus des feuilles mortes de votre propre jardin, proposez à vos voisins de les en débarrasser gratuitement !
Tontes de gazon : booster azoté pour le sol
Les tontes constituent un matériau riche en azote.
Évitez des apports trop épais de tontes. Ce matériau vert a en effet tendance à pourrir facilement. Je conseille en général de le laisser quelques jours à sécher avant de l’apporter en couverture du sol.
En cas d’intégration au compost, ou à une butte, n’en apportez pas trop d’un coup et, si possible, effectuez en même temps un apport de matériaux carbonés (paille, feuilles mortes…).
Débroussaillage : recycler les déchets verts
Si vous avez une haie, ou une zone de votre jardin laissée à l’état sauvage, vous disposez là encore d’une bonne quantité de matériaux naturels à intégrer au compost ou à apporter directement, après broyage, en couverture du sol.
Vous pouvez là aussi augmenter considérablement votre masse de matériaux en débarrassant vos voisins de leurs déchets de débroussaillage (à condition bien entendu qu’ils n’utilisent pas de débroussaillants chimiques…).
Vieux foin : matière volumineuse pour compost et paillage
Si vous vivez à la campagne, rendez une petite visite aux éleveurs de votre village.
Ils ont très souvent de vieilles bottes de foin, désormais impropres à la consommation animale.
Or, ce vieux foin a souvent entamé un processus de décomposition. Il sera donc parfait comme matières organiques volumineuses pour votre compost ou pour simplement apporter en couverture du sol.
Les prairies sont rarement traitées… Le foin issu de fermes non-bio est donc en règle générale tout à fait acceptable.
Notons toutefois que le foin est surtout riche en azote et contient de fait peu de matières carbonées.
Vieille paille : carboné de longue durée
La paille est un matériau carboné, long à se décomposer.
Sans doute parce qu’elle est facile à utiliser et produisant un « bel effet » en couverture du sol, la paille est probablement l’un des matériaux favoris des jardiniers « pailleurs ».
Pour profiter plus rapidement de son effet fertilisant, privilégiez une vieille paille, avec un processus de décomposition déjà entamé.
À l’instar du vieux foin ou du fumier, vous pourrez rendre service aux éleveurs en les débarrassant d’une vieille paille (devenue peu saine comme litière pour les animaux)…
La paille issue d’une ferme biologique est bien entendu préférable. Mais, à défaut, il est possible d’utiliser de la paille non-bio provenant de petites fermes (sur les petites parcelles, les traitements sont en général peu nombreux) mais assurez-vous que la culture dont est issue cette paille n’a pas été conduite avec un « raccourcisseur chimique » (source de pollution pour le sol).
Branchages et BRF : carbone et structure du sol
Les branchages issus de vos tailles de haie, d’arbres et arbustes fruitiers ou d’ornements fournissent une quantité non-négligeable de matières organiques.
Ce type de matériau est notamment riche en carbone (mais également en azote si ce sont de jeunes branches), un élément important pour constituer un humus stable et donc durable (en d’autres termes une terre vivante et fertile)
Vous procéderez préalablement à l’épandage (ou à l’intégration au compost ou à une butte vivante) au broyage des branches (obtenant alors du BRF s’il s’agit de branches jeunes), ceci pour permettre une couverture plus homogène, mais aussi pour en faciliter l’assimilation (par le sol ou le compost).
Déchets de cuisine : petites doses azotées
Épluchures et restes alimentaires sont azotés et se compostent facilement.
Intégrez-les simplement à votre compost au fur et à mesure de leur disponibilité.
Vous pouvez même les apporter directement sur vos bandes de cultures (bon, reconnaissons que ce n’est pas très esthétique – aussi, si vous pratiquez ainsi, il est plus sympa de les recouvrir avec de la paille, du foin, des feuilles mortes, du BRF…).
Désherbage : recycler les herbes arrachées
S’il est un matériau dont dispose tout jardinier, il s’agit bien des déchets issus du désherbage des planches de cultures, que ce soient des cultures potagères, aromatiques ou ornementales.
Et rien n’est plus simple.
Lorsque vous désherbez, laissez simplement les herbes arrachées à sécher entre les plantes cultivées. Vous pouvez évidemment aussi les ajouter au compost ou sur un paillage existant ou encore par-dessus une butte vivante.
Feuilles d’ortie : purin et compost riches en azote
L’ortie est riche en azote, l’élément de base pour le développement de vos cultures.
Traditionnellement, on emploie l’ortie principalement sous forme de purin.
Mais on peut tout aussi bien les intégrer au compost ou même les épandre directement sur nos bandes de cultures ou pour compléter un paillage existant.
Feuilles de consoude : source rapide de potasse
Les feuilles de consoude sont particulièrement riches en potasse.
Certes, elles se décomposent très rapidement, et ne peuvent constituer, à ce titre, une véritable couverture du sol.
Toutefois, en se décomposant, elles enrichiront la terre en potasse, mettant cet élément à disposition de vos plantes cultivées.
Marc de café : boost azoté limité mais efficace
Le marc de café est relativement riche en azote.
À ce titre, il constitue à priori un matériau intéressant pour favoriser le développement de vos cultures… Même si les quantités disponibles restent limitées (à moins que vous n’en récupériez auprès du café du coin… mais des apports trop importants ne sont alors pas forcément recommandés…).
Engrais verts : volume et structure du sol
Outre son intérêt sur la structure d’un sol, une culture d’engrais verts fournira une quantité plus ou moins considérable de matériaux utiles pour rendre votre terre fertile.
Résidus de récoltes : recycler pour nourrir la terre
Les résidus de récoltes sont nombreux.
Ce sont en général des matériaux azotés.
Que ce soit après des récoltes partielles ou en fin de culture, laissez simplement ces matériaux sur la bande de culture.
Vous pouvez également les intégrer au compost ou encore les utiliser pour compléter une planche paillée (ou encore une butte vivante).
Tableau récapitulatif : matériaux azotés vs carbonés
Matériau | Type | Usage |
---|---|---|
Compost | Équilibré | Compost, paillage, butte |
Fumier | Azoté/Carboné selon paille | Compost, butte |
Feuilles mortes | Carboné | Paillage, compost, butte |
Tontes | Azoté | Paillage, compost |
Débroussaillage | Variable | Paillage, compost |
Vieux foin | Azoté | Paillage, compost |
Vieille paille | Carboné | Paillage, compost, butte |
BRF | Carboné + Azoté jeunes branches | Paillage, compost, butte |
Déchets de cuisine | Azoté | Compost, paillage |
Désherbage | Azoté | Paillage, compost |
Feuilles d’ortie | Azoté | Compost, purin, paillage |
Feuilles de consoude | Azoté/Minéral | Compost, paillage |
Marc de café | Azoté | Compost, paillage |
Engrais verts | Azoté | Compost, paillage |
Résidus de récoltes | Azoté | Compost, paillage |
Conclusion
Vous disposez maintenant de 15 matériaux naturels gratuits pour enrichir la terre, améliorer sa structure et favoriser une vie biologique intense. Alternez azotés et carbonés, composter ou pailler selon vos besoins, et votre sol deviendra progressivement riche et fertile.
FAQ : Enrichir la terre naturellement
Comment enrichir la terre rapidement ?
Utilisez du compost mature, du fumier bien décomposé ou du purin d’ortie pour un effet rapide sur la croissance des plantes.
Quels matériaux sont meilleurs pour un compost équilibré ?
Alternez matériaux azotés (tontes, déchets de cuisine, ortie) et carbonés (feuilles mortes, paille, BRF) pour obtenir un compost homogène et fertile.
Peut-on utiliser les résidus de récoltes directement ?
Oui, vous pouvez les laisser sécher sur place, les intégrer au paillage ou au compost pour enrichir le sol progressivement.
Quels sont les avantages d’enrichir la terre avec des matériaux naturels ?
En utilisant des matériaux naturels, vous améliorez la fertilité du sol, sa structure et la biodiversité du sol, tout en évitant les engrais chimiques.
Peut-on enrichir la terre sans compost ?
Oui, certains matériaux comme la paille, les feuilles mortes, les résidus de récoltes ou le BRF peuvent être directement incorporés en paillage ou en butte pour enrichir la terre.
À quelle fréquence enrichir la terre du potager ?
Il est conseillé d’apporter des matériaux organiques plusieurs fois par an, notamment à l’automne et au printemps, pour maintenir un sol vivant et fertile.
Comment enrichir la terre de façon durable ?
Privilégiez l’apport régulier de matériaux carbonés (feuilles mortes, paille, BRF) et alternez avec des matériaux azotés pour améliorer la fertilité durablement.
Quels gestes simples permettent d’enrichir la terre sans effort ?
Laisser sécher les tontes, feuilles et résidus de récoltes sur place, ou les intégrer directement à vos buttes et paillages, permet d’enrichir la terre naturellement sans travail supplémentaire.
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Je tiens enfin à remercier chaleureusement Josée pour cette superbe photo de son jardin (à Waimes en Belgique) illustrant cet article à la une.