Fiche Culturale de Couvert Végétal: Le Trèfle Incarnat

Je vous propose aujourd’hui de trouver des raisons d’intégrer le trèfle incarnat à vos couverts. Comme engrais vert, cette plante possède de nombreux et forts avantages.

Pourquoi cultiver du trèfle incarnat ?

Au-delà de ses stricts intérêts agronomiques que je développerai un peu plus bas, le trèfle incarnat peut présenter pour nous au jardin toutes les qualités dont il fait déjà preuve dans son milieu naturel. Il est très mellifère et vient en soutien à l’activité de l’ensemble de la faune pollinisatrice. Et pas seulement les abeilles.

D’autre part, en tant que légumineuse, il ne se contente pas de relancer et maintenir le cycle de l’azote. Sa composition chimique et organique agit comme un véritable « booster » de l’activité biologique du sol. Ceci est valable à la fois pendant sa croissance et après sa destruction. En d’autres termes, il est un fournisseur de premier ordre de gîte et de couvert pour l’ensemble de la chaîne de la dite « biodiversité ». Entre parenthèses, notez bien que ce terme ne prend de sens que du fait de l’extinction ou du fort affaiblissement des biotopes naturels du fait de l’action humaine. Il nous faut bien réparer ce que nous avons cassé… Et qui pourtant avait toujours été là bien avant qu’outils et intrants de synthèse ne viennent percuter de plein fouet une nature qui fonctionnait à merveille sans nous…

Notons pour simplifier qu’il ne sert à rien de pailler un sol qui ne posséderait pas le cortège complet des acteurs de la vie biologique (bactéries, champignons, faune des décomposeurs primaires et secondaires, ainsi que leurs prédateurs). Le trèfle incarnat (comme toute légumineuse) vient remettre ce pan entier de la vie dans le sol qui justement va permettre de décomposer et d’humifier tout ce que nous couchons au sol au titre d’une litière carbonée, à fort juste titre d’ailleurs. Et je me répète sans doute, mais souvenez-vous qu’avant la chimie, c’est avant tout l’outil qui anéantit cette vie du sol.

D’où une modification de mes mélanges dont je vous ferai part dans un prochain article, à savoir que, puisque je dispose de paille/foin/BRF en local (donc de forts C/N), je vais tenter pour l’hiver prochain des couverts « 100 % légumineuses », sauf sur les planches où seront prévues, justement, des légumineuses dans ma rotation. Ça se pratique déjà en grandes cultures avec des effets réellement fulgurants pour la remontée de l’activité biologique. Et qui dit sol bien vivant, dit faculté décuplée à faire tourner la machine du cycle du carbone. Donc, par extension logique, de tous les autres éléments, à commencer par l’azote.

Les bénéfices du trèfle incarnat

Voici les bénéfices qui peuvent être attendus de l’insertion du trèfle incarnat dans nos mélanges :

  • C’est une culture d’implantation très facile.

  • Très bonne fonction de couvre-sol.

  • Grande quantité de fixation d’azote atmosphérique (si sol bien décompacté).

  • Bonne biomasse.

  • Implantation possible en espèce pure.

  • Mellifère.

  • Contrairement à ses cousins blanc et violet, c’est une annuelle. Pas de soucis de reprise ou de réapparition d’une année sur l’autre, sauf re-semis si on le laisse faire.

Les inconvénients du trèfle incarnat

Il possède également quelques inconvénients qui sont, à mon avis, facilement contournables à nos échelles :

  • Tendance à repartir après roulage. Ce à quoi nous remédions définitivement avec l’application d’un paillis/bâchage (3 semaines au printemps, ce qui ne décale pas trop le calendrier).

  • Nécessité de semer relativement précocement sous peine de le voir souffrir de la concurrence des autres espèces du mélange (a tendance à stagner par grands froids). En gros, implantation fin août/début septembre, selon votre climat bien sûr. C’est ce qui colle le mieux pour l’implantation d’un couvert d’hiver… Où il faut que la culture soit bien installée avant les premiers froids. Reprise très vive en fin d’hiver, floraison et destruction précoces, les planches sont rapidement disponibles pour nos légumes.

S’ajoute à tout ça que c’est une plante magnifique qui ne jurerait pas du tout dans un jardin d’ornement. Et pour celles et ceux qui sont dans ce cas de figure, c’est une plante se valorisant parfaitement en fourrage. Les bêtes adorent !

N’hésitez pas à me solliciter sur la question, c’est un vrai plaisir pour moi.

À bientôt pour un article sur mon mélange d’hiver 100 % Légumineuses et la présentation d’une autre « baguette magique », la féverole !

Amitiés,

Benoît

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