Mes 5 règles d’or du Jardinage Biologique

Je vous présente aujourd’hui 5 règles essentielles pour bien réussir en jardinage biologique.

Bien commencer avec un choix judicieux de variétés

Choisissez des variétés de légumes adaptées à votre région et à votre climat. Regardez autour de chez vous, demandez aux anciens. Vous trouverez une grande richesse de variétés légumières depuis longtemps adaptées au climat et aux sols de votre région.

Privilégiez les variétés anciennes. Les variétés anciennes, proposées par les semenciers bio, sont particulièrement adaptées à la culture biologique. Leur adaptation lente et progressive à un éco-système leur confère une meilleure résistance naturelle ainsi qu’une meilleure capacité de réaction aux attaques climatiques ou animales.

A contrario, pour se développer correctement, les variétés hybrides modernes ont besoin du soutien d’engrais rapides et de produits phytosanitaires. Créées pour cela par une industrie tentaculaire (on y vend à la fois le poison et le médicament), devant avant tout résister à certaines maladies ou autres “nuisibles” ou encore aux transports, les variétés hybrides sont certes bien calibrées, mais le goût est trop souvent absent. Avec des variétés anciennes, récoltées à parfaite maturité, le plaisir du palais est renouvelé à chaque saison qui passe.

Reproduisez vos graines : la meilleure prévention contre la maladie réside dans l’utilisation de graines adaptées à votre propre type de sol et à votre environnement climatique. Chaque année récoltez vos plus beaux fruits (bien mûrs) sur vos plus beaux pieds, laisser monter quelques légumes à graines… Et conservez les semences. D’année en année, vous en serez remercié par de saines cultures de moins en moins exigeantes en eau.

Participez à des échanges de graines : c’est un bon moyen pour découvrir des variétés intéressantes, cela permet de faire des rencontres et surtout, cela protège la diversité végétale…

Observer et respecter la biodiversité

Arpenter mon potager au lever du soleil est un moment unique ! La vie s’éveille… Quelques arbustes frémissent au vent, des fleurs s’ouvrent lentement, puis les premiers cris retentissent…

Rapidement, ça grouille de partout. Papillons multicolores, insectes variés, oiseaux enchanteurs, petits et gros mammifères, reptiles, batraciens, et jusqu’à l’infiniment petit (mince, celui-là, je ne le vois pas !)… Tous sont au rendez-vous du jour. Tout va bien !

C’est dans cette observation matinale que l’on peut commencer à discerner les complexes rouages de cette longue chaîne de vie. C’est ainsi que l’on comprend que chaque maillon de cette chaîne, qu’il soit végétal, animal ou même minéral (l’eau ou les pierres par exemple sont également nécessaires) est indispensable à son équilibre même.

Et c’est ainsi que j’ai définitivement banni de mon potager tout idée de destruction. Un insecticide naturel tue ! Il a beau être naturel et autorisé en bio, il n’en demeure pas moins qu’il tue, et par voie de conséquence crée un déséquilibre.

L’observation nous impose une évidence : apprenons de la Nature, plutôt que de vainement chercher à la dominer. Les équilibres sont là, conjuguons avec eux…

Respecter la Terre !

La préservation de la biodiversité est donc importante en surface. Elle l’est au moins tout autant sous terre…

Les Indiens d’Amérique ne cultivaient pas. Oser introduire un outil dans le sol n’en revenait pas à moins que de violer le Terre-Mère.

J’ai d’abord bravé l’interdit avec une Grelinette. Un merveilleux outil qui change la vie de tous les jardiniers qui l’ont un jour essayé. Un petit mouvement des bras, un pas en arrière, on tire simplement l’outil vers soi (sans avoir à le soulever, un gros avantage par rapport à la bêche), à nouveau une petite rotation des bras, et la terre s’ameublit lentement, finement, sans agresser la Terre (du moins mes ancêtres indiens, si j’en ai, ne m’ont pas grondé !).

(Maj juin 2021 : depuis la parution de cet article, j’ai trouvé encore mieux que la Grelinette… La Campagnole !)

Diverses techniques de cultures naturelles, comme le mulching ou le BRF (Bois Raméal Fragmenté, méthode d’origine québécoise ayant pour principe la constitution d’un humus de type forestier, le plus stable et riche qui soit) permettent de cultiver sans perturber la vie du sol. Elles sont également économes en eau. En terre argileuse, ou simplement tassée, une culture d’engrais verts pourra être bénéfique.

Aujourd’hui, ayant fait de ma passion une profession, j’ai complètement transgressé l’interdit : j’utilise un tracteur (le moins possible) et un motoculteur (très peu également), du moins sur ma “grande parcelle”. Mais je sarcle avec un cultivateur à roue (un super outil pour celui qui cultive plusieurs ares…), désherbe à la main, et sème également avec un semoir manuel…

Et une parcelle moins importante est désormais entièrement cultivée sans aucune mécanisation, ceci dans un esprit perma-culturel, avec en particulier la constitution de buttes-lasagnes. Cette parcelle à vocation expérimentale sert de support technique aux Prestations de Conseils que je propose désormais. J’aimerais qu’elle puisse un jour également accueillir des stages… Là, au moins, les ancêtres sont contents !

Enrichir la Terre

La matière organique est l’un des fondements de l’agriculture biologique ou naturelle. Le jardinier biologique se doit d’enrichir le sol qu’il cultive…

Il le doit à ses cultures, qui le lui rendront généreusement. L’apport de matière organique favorise la vie du sol et offre à la plante des conditions de développement équilibré ; alors qu’un engrais minéral nourrit directement la culture, mais n’apporte rien au sol, l’épuisant ainsi.

Le jardinier soucieux de l’avenir de notre planète le doit aussi à ses enfants. Les terres se meurent sous les coups répétés de l’industrialisation de l’agriculture. Quelques vieux mohicans comme moi résistent ; d’autres, plus jeunes, prennent la relève. Mais le rouleau compresseur est là… Alors chaque petite parcelle de terre qui peut échapper à cette industrialisation forcenée doit être traitée avec le plus grand soin.

Paillez, épandez du BRF, faites votre compost… Ou à défaut achetez des matières organiques naturelles pour enrichir vos sols.

N’ayez pas peur !

Face à un insecte qualifié de “nuisible“, le jardinier qui a peur réagit avec promptitude, pulvérisateur à la main ou sur le dos, il rétablit l’ordre… Du moins, c’est ce qu’il pense. En réalité, quand on y regarde de plus près, les dégâts sont considérables. La chaîne de vie dont nous parlions tout à l’heure est chamboulée.

Chenilles de la piéride du chou en janvier ! Pas de panique : un seul chou envahi sur plus de 300 encore en terre

Le jardinier ayant pris le temps d’observer n’aura pas peur. Il sait que les choses s’équilibreront d’elles-mêmes. Les populations se réguleront parfaitement, sans aucune intervention. Il sait cela parce qu’il a fait au mieux pour préserver son environnement sauvage (aussi petit soit-il) et y favoriser la vie, sous toutes ses formes.

Cette année (article écrit en octobre 2012), la poignée de mon pulvérisateur est cassée. Pas moyen d’en trouver une pareille. Donc aucun traitement, pas même un simple petit répulsif absolument naturel et inoffensif, rien du tout, je vous dis.

Et bien, vous me croirez si vous voulez, mais tout va bien. Les ravageurs sont demeurés en populations raisonnables et aucune maladie n’a affecté ma production. Les cultures sont saines et maintenant généreuses (ce n’était pas le cas cet été avec la sécheresse).

 

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Marc
Marc
4 février 2023 9 h 11 min

Bonjour Gilles.
Dans le jardinage naturel, on est fortement attaché aux principes. Dans la pratique on les suit plutôt “en principe” que “par principe”, et cette nuance est bien présente dans ton article. Je ne doute pas que les cinq règles d’or que tu suis te permettent de réussir en jardinage biologique, mais comme je m’aperçois que je n’en suis aucune des cinq, ou alors seulement de loin, et que j’ai aussi l’impression de faire un jardinage naturel correct, je me dis qu’il doit y avoir quelque chose de commun, quelque chose de plus fondamental. C’est peut-être le fait de gérer son système potager comme un organisme vivant, comme une poule dont on respecte les besoins biologiques pour qu’elle soit en bonne santé et nous donne de bons oeufs frais. Nous divergeons sur la manière de s’occuper de “la poule”. Qu’elle me fasse un oeuf chaque jour me suffit, elle se nourrit essentiellement de ce qui pousse, je lui apporte le complément nécessaire à sa bonne santé. Mais je ne l’engraisse pas pour que l’oeuf soit plus gros, car il faudrait pour cela prélever ailleurs, sur ce qui nourrit la Grosse Poule, qui ne va déjà pas très bien. Le devoir de chacun est de bien s’occuper de sa “petite poule”, mais le devoir collectif de tous est de sauver notre “Grosse Poule”.

Marc
Marc
4 février 2023 13 h 18 min
En réponse à  Gilles le Jardinier Bio

Gilles, je me suis mal exprimé, et je te pries d’excuser ma maladresse.
Respecter la biodiversité et la terre vivante je m’y emploie, c’est la conséquence de la méthode de jardinage agroécologique que j’utilise. Mais dans le détail, je me retrouve moins dans ce ce que tu dis. Nous poursuivons le même but, mais nous ne sommes pas partis du même point, et nous ne passons pas par les mêmes chemins pour l’atteindre.

Pascaline
Pascaline
5 mars 2014 8 h 19 min

Bonjour,

Je vous informe avoir fait un lien vers votre site dans ma rubrique hebdomadaire du dimanche :
http://lejardindepascaline.blogspot.fr/2014/03/commerages-sur-les-plantes.html
Bien entendu, si vous y voyez un inconvénient, il sera retiré à votre demande.

Cordialement,

Pascaline
(désolée, je n’ai pas trouvé de formulaire de contact)

Violaine
Violaine
27 février 2014 21 h 55 min

j’habite à coté de rouen et les pucerons sont déjà présents ainsi que les chenilles…Je ne traite pas, appart du savon noir mélangé à de l’huile d’olive et de l’eau l’été dernier car mes tomates ont étés attaquées par les pucerons. J’ai eu aussi de nombreuses chenilles que j’ai retiré à la main. faut-il oublier aussi le savon noir? et que faire quand les pucerons attaquent de front?

Violaine
Violaine
3 mars 2014 14 h 38 min
En réponse à  Gilles le Jardinier Bio

Gilles,
Merci d’avoir pris le temps de me répondre, effectivement j’utilise le purin d’ortie…Je croyais en toute bonne fois que c’était le moyen le moins mauvais de nourrir la terre et de protéger mes plantations… je vais creuser un peu et lire le lien que vous m’avez envoyé, bonne journée à vous.
Violaine

Marie-Christine
Marie-Christine
27 février 2014 10 h 11 min

De bien bonnes idées pour faire un bon potager !
Une nouvelle passion pour moi que j’ai mis en pratique l’an dernier . Cette année je vais mettre plus de fleurs telles que les roses d’inde et des fleurs des champs , bonne idée pour les graines .
Pour le compost , j’ai gardé celui qui existait , un grand de 1m sur 1m en béton ainsi je peux le retourner régulièrement avec la fourche . Au départ , j’avais peur des mauvaises odeurs , mais non rien du tout !
Pour les mauvaises herbes je les arrache régulièrement , essayant de bien prendre toute la racine ….
J’attends avec impatience les fleurs de printemps , pour le moment elles pointent leur nez petit à petit …
Bonne journée à vous Gilles à bientôt !

tassera
tassera
29 juin 2013 23 h 37 min

L’espace de nature spontanée,dit autrement sauvage, conditionne la qualité des conditions de la production de l’alimentation humaine. En densifiant la végétation par de judicieuses associations végétales permet de réduire les espaces nécessaires à la nourriture des hommes et ainsi transforme les espaces de végétation spontanée en autant d’auxiliaires de vie. Dessiner ainsi de véritables paysages comestibles permet de se soustraire des propositions standardisée qui voudraient que l’on mange la même chose partout.

Bon plan serre
Bon plan serre
30 janvier 2013 18 h 00 min

Bonjour,

On apprend beaucoup de choses sur le jardinage bio en lisant votre site.

Merci beaucoup pour cet article.

C’est partagé sur twitter. Tellement c’est intéressant.

J’adhère.

Hèlène
Hèlène
15 janvier 2013 17 h 47 min

Merci pour votre article. je suis bien d’accord, sur le fait que l’agriculture classique tue la nature et que normalement la nature s’équilibre d’elle même. Les consciences s’ouvrent, mais doucement, et il est difficile de changer de mauvaises habitudes.Gardons espoir..

Yannick
Yannick
19 octobre 2012 14 h 24 min

Bonjour Gilles,

Comment vas-tu ? Sympa cet article qui résume très bien 5 règles très importantes et de base dans le jardinage bio.

Merci à toi et à bientôt
Amicalement
Yannick

celeste monteiro
celeste monteiro
8 mars 2014 12 h 08 min
En réponse à  Gilles le Jardinier Bio

Cet article m’ai aidee beaucoup. Merci.
Vous avez un site avec autres informations?