Qu’est-ce que la tanaisie ?
La tanaisie (Tanacetum vulgare) est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des Astéracées. Également appelée tanaisie commune ou tanaisie officinale, elle est originaire d’Europe de l’Est, mais s’est aujourd’hui naturalisée dans de nombreuses régions d’Europe, où elle pousse spontanément dans les prairies, en bordure de chemins ou même dans les jardins. Elle apprécie particulièrement les sols légers et bien drainés.
Plante rustique, la tanaisie supporte aussi bien les expositions ensoleillées que légèrement ombragées. Il est cependant interdit de prélever cette plante dans la nature : pour en profiter durablement, mieux vaut la cultiver soi-même.
Pourquoi cultiver de la tanaisie dans son jardin ?
Une alliée pour le jardin en permaculture
La tanaisie possède des propriétés insectifuges et fongicides naturelles, utiles pour protéger vos cultures contre les insectes nuisibles (pucerons, carpocapse, piéride du chou…) et certaines maladies comme le mildiou ou la rouille.
Elle contient notamment de la tanacétine (substance résineuse extraite des feuilles et des fleurs, mortelle pour l’homme et les mammifères à la dose de 15 grammes), des huiles essentielles et du tanin, ce qui en fait une plante de choix dans les préparations naturelles au potager ou au verger biologique.
Bonus : Sa floraison abondante attire les pucerons… mais donc aussi leurs prédateurs naturels, comme les coccinelles !
Une plante ornementale décorative
La tanaisie se distingue par ses fleurs jaunes en forme de pompons, très décoratives en été. Elle peut être plantée :
- En massif, pour créer un arrière-plan lumineux ;
- En bordure de chemin ou d’allée ;
- En pot sur une terrasse ou un balcon ;
- En association avec des feuillages verts (hostas) ou des fleurs violettes (nepeta, lavande…).
Sa hauteur (jusqu’à 1,5 m) et sa végétation dense en font aussi un bon répulsif visuel contre certains animaux.
Comment cultiver la tanaisie ?
Conditions idéales de culture

- Sol : frais, humifère, bien drainé (tolère le calcaire, mais redoute les sols très acides.).
- Exposition : soleil ou mi-ombre.
- Entretien : apport de compost tous les 2-3 ans, division tous les 4-5 ans pour une bonne vigueur.
- Emplacement : en bordure, car elle peut inhiber la croissance des plantes voisines.
Semis et plantation
- Semis : de mars à octobre, directement en pleine terre ou en godets – Vous trouverez des graines de tanaisie ici. (Ce sont des graines minuscules… Et un sachet en contient plusieurs milliers… N’hésitez pas à en faire profiter vos voisins et amis, tout en partageant avec eux le présent article !).
- Plantation : au printemps ou à l’automne, en espaçant les pieds de 60 cm.
- Multiplication : par division de touffes.
Résistance
- Tolère bien le gel et les sécheresses modérées.
- Attention à l’eau stagnante.
Utilisations de la tanaisie au jardin
Préparations naturelles, à base de tanaisie, pour le jardin

Appartenant à la même famille que les pyrèthres (dont on extrait un insecticide naturel bien connu) cette plante vivace éloigne de nombreux insectes.
La vigne, les framboisiers, les rosiers ou encore les pommes de terre (elle tiendrait à distance les doryphores, ce qui reste à démontrer…) apprécient son voisinage.
Au potager naturel, on utilise les fleurs sèches ou la plante entière (feuilles, tiges et floraison) fraîche ou séchée, sous différentes préparations : macération, infusion, décoction et purin.
Voici quelques recettes efficaces pour protéger naturellement vos cultures :
Macération de fleurs (anti-mildiou/rouille)
Hachez finement (avec un moulin à café ou un hachoir à persil par exemple) 30 g de fleurs séchées.
- Mettez les fleurs hachées à tremper dans 1 litre d’eau de pluie pendant 3 jours et placez le récipient (non-métallique) si possible au soleil (cela accélère l’extraction.)
- Pulvérisez la préparation non diluée sur les tomates et les pommes de terre en préventif contre le mildiou et la rouille.
Infusion de tanaisie (anti-acariens et préventif mouche des semis)
Pour cette préparation, utilisez la plante entière.
- Hachez finement 30 g de tanaisie sèche ou 300 g de tanaisie fraîche.
- Disposez la plante hachée dans un récipient non-métallique et versez-y 1 litre d’eau de pluie bouillante.
- Couvrez et laissez infuser pendant 24 heures.
- Filtrez et utilisez la préparation diluée à 10 % (il est envisageable de l’utiliser non diluée en cas d’attaques particulièrement virulentes) dans les jours qui suivent.
Utilisez selon les modalités suivantes :
- Au printemps et à l’automne, pulvérisez l’infusion sur les fraisiers ou les ronciers contre les acariens ;
- Traitez au sol, avant de mettre en place les cultures, pour prévenir de la mouche des semis (haricots, pois, salades, épinards…) ;
- Pendant les vols de cécidomye (mouche), pulvérisez sur les pois ;
- Pulvérisez sur les pruniers, après la floraison, pour lutter contre l’hoplocampe.
Décoction (répulsif général)
Elle se prépare de la façon suivante :
- Comme pour les autres préparations, on hache finement les fleurs ou la plante entière séchée (selon l’utilisation que l’on en fera comme nous allons le voir ci-dessous) ;
- Mettez à tremper 30 g de fleurs séchées ou de plante entière séchée (ou 300 g de plante fraîche) dans 1 litre d’eau de l’eau de pluie pendant 24 heures ;
- Portez ensuite à ébullition puis laisser frémir pendant 40 minutes sans couvrir ;
- Laissez reposer 24 heures puis filtrer ;
- Utilisez la décoction non diluée dans le mois suivant la préparation.
Pulvérisez la décoction de plante entière au moment des vols de carpocapse (sur pommier) ou de piéride du chou.
Pulvérisez la décoction de fleurs sur toute culture en répulsif contre de nombreux insectes.
Purin (prévention mildiou, rouille, insectes)
Le purin se prépare comme suit :
- Mettez à fermenter (dans un récipient non-métallique) 2 kg de plante entière fraîche dans 10 litres d’eau de pluie ;
- Couvrez et brassez quotidiennement ;
- Le purin est prêt lorsque l’on n’observe plus de bulles quand on brasse (cela demande environ 10 à 15 jours selon la chaleur) ;
- Filtrez et utilisez le purin dilué à 10 ou 20 % en arrosage au pied des plantes que l’on souhaite protéger.
Cela éloigne de nombreux insectes et aurait également une action préventive contre la rouille et le mildiou.
Les préparations que nous venons de voir ont un effet préventif. Nous allons maintenant voir que cette plante peut également être utilisée comme insecticide naturel…
Insecticide naturel (à utiliser en dernier recours)
⚠️ Toxique – À manipuler avec précaution. Réservé aux infestations sévères – Pensez à l’étiqueter et veillez à ne pas le laisser à la portée des enfants.
Comme nous l’avons vu précédemment, cette espèce appartient à la même famille que les pyrèthres communément utilisés comme insecticide biologique.
Cette jolie plante peut ainsi également servir à la préparation d’un insecticide naturel très puissant, notamment contre le ver du poireau, la chenille de la piéride du chou ou les pucerons. Cette préparation est également efficace contre les limaces.
Je tiens à appeler ici que l’emploi d’un insecticide, même entièrement naturel, n’est pas anodin. En effet, en tuant un insecte quel qu’il soit, on engendre un déséquilibre supplémentaire…
Plusieurs lecteurs me l’ayant demandée, je communique cette recette, un peu à contre-cœur… et je déconseille son utilisation.
Son emploi doit en tout cas être strictement réservé aux situations extrêmes.
Mais voyons à présent comment préparer cet insecticide :
- Hachez des feuilles et des fleurs séchées afin d’obtenir une poudre la plus fine possible ;
- Mettez à macérer 10 cuillerées à café de cette poudre dans 1 litre d’alcool éthylique à 90 °C (on peut s’en procurer en pharmacie) ou à défaut d’alcool destiné aux liqueurs de fruits ;
- Laissez macérer environ 10 jours en remuant la bouteille de temps à autre. L’insecticide est alors prêt.
Voici maintenant comment utiliser cet insecticide naturel :
- Délayez 15 ml (une cuillère à soupe) dans 1 litre d’eau additionnée éventuellement d’une cuillère à café de savon noir (pour une meilleure adhérence du produit) ;
- Pulvérisez de préférence le soir sur les cultures envahies ;
- Attendez au moins 48 heures avant de récolter les légumes (qui devront être nettoyés soigneusement avant consommation).
Cet insecticide peut se conserver au moins 2 ans à l’abri de la lumière et au frais.
Autres usages de la tanaisie
La tanaisie, plante médicinale
Au cours des siècles, les propriétés médicinales de la tanaisie ont été utilisées pour traiter un certain nombre de troubles de santé, notamment les troubles digestifs, les douleurs menstruelles, les maux de tête et les troubles de la peau.
Ainsi, dans l’Antiquité, les Grecs et les Romains utilisaient la tanaisie pour traiter les maux de tête et les troubles menstruels.
Les médecins médiévaux l’utilisaient également pour traiter les fièvres et les infections.
⚠️ Consultez un médecin ou un professionnel de la santé avant d’utiliser la tanaisie à des fins médicinales.
La tanaisie, plante comestible
Au Moyen Âge, les paysans l’utilisaient comme succédané au poivre.
Les Russes s’en servaient également pour la fabrication de la bière (elle remplaçait alors le houblon).
Aujourd’hui, les Anglais en parfument traditionnellement le pudding de Pâques.
Utilisée à dose minime, elle donne une touche originale aux salades, sauces ou encore aux viandes braisées.
On peut également produire un vin de tanaisie.
⚠️ ATTENTION : toxique à haute dose
Autres utilisations
La plante entière séchée placée dans la maison, ou au poulailler, éloigne les mites, les puces et les acariens.
C’est aussi un puissant vermifuge aujourd’hui quelque peu délaissé du fait de sa dangerosité potentielle.
Elle peut également être utilisée pour la teinture des vêtements et pour la production de teintures pour les cheveux.
Ce qu’il faut retenir
- La tanaisie est une plante multi-usage au jardin : insectifuge, fongicide, décorative.
- Elle se cultive facilement et s’intègre bien dans un jardin en permaculture.
- À manier avec précaution pour les usages médicinaux ou culinaires.
Partagez vos retours d’expérience sur la tanaisie en commentaires ou avec vos voisins jardiniers,