Mildiou Tomates, pommes de terre – traitements naturels et mesures préventives

Qu’est-ce que le mildiou ?

Le mildiou est une maladie redoutée par les jardiniers.

Pourtant, des mesures préventives et des traitements naturels efficaces existent…

C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Mais pour l’instant essayons de mieux comprendre cette maladie fréquente dans les potagers.

Le mildiou est une maladie cryptogamique.

Cela signifie qu’elle est causée par un champignon microscopique.

Il s’agit de phytophtora infestans pour la souche sévissant sur la tomate ou la pomme de terre, Peronospora parasitica pour les crucifères ou plasmopara viticola pour la vigne… pour ne citer ici que les formes les plus communes.

Symptômes

De la pluie, puis une certaine fraîcheur à suivre, et vous avez la mauvaise surprise de voir apparaître des taches suspectes sur vos plants de tomates ou de pommes de terre…

mildiou tomate
Attaque sévère de mildiou sur un plant de tomates

Cette maladie se manifeste tout d’abord par des taches brunâtres, avec un contour vert-pâle, et d’aspect huileux sur la face supérieure des feuilles.

Sur la face inférieure, on pourra observer un feutrage blanchâtre.

Rapidement, ces taches noirciront et le feuillage se desséchera complètement en quelques jours.

Mais le mildiou est une maladie ne touchant pas seulement les feuilles de tomates…

En effet, des taches concentriques brunâtres peuvent apparaître sur les tiges et causer rapidement le brunissement des bouquets terminaux qui vont se recroqueviller et mourir.

Enfin, notamment pour la tomate, les fruits vont pourrir…

Si la plante est entièrement atteinte, elle se desséchera complètement et mourra en quelques jours.

Les conditions de développement du champignon responsable de la maladie

Le champignon responsable de cette maladie cryptogamique hiverne dans le sol et ses germes sont transmis par voie aérienne dans des conditions d’humidité importante et des températures moyennes.

Notez que la maladie cesse de se développer lorsque les températures sont supérieures à 26-28°C.

Prévenir du mildiou

Une terre vivante et fertile

Une plante pleine de vitalité résiste mieux aux maladies qu’une plante frêle, fragile…

Aussi, en mettant en œuvre des actions visant à obtenir une vivante, riche et fertile, vous limiterez déjà fortement les risques de mildiou !

Protéger de la pluie

La méthode de protection la plus efficace consiste à protéger les plants de la pluie.

Que ce soit avec un simple auvent transparent, une housse spéciale à tomates ou plus simplement une serre, le simple fait de cultiver sous abri limitera très fortement les risques.

À condition toutefois de suffisamment aérer la serre.

Sans quoi la forte humidité résultant d’une mauvaise aération, en ralentissant le séchage des plants, risque elle aussi d’engendrer des maladies cryptogamiques.

Pour assurer une production, je cultive aujourd’hui une quinzaine de plants de tomates sous serre… le reste étant à l’extérieur, soumis aux aléas climatiques.

Sélectionner des variétés plus résistantes au mildiou

Des hybrides ont été créées pour une meilleure résistance au mildiou.

On trouve aussi aujourd’hui des plants greffés dans ce but (mais à moins de greffer vous-même, ce n’est pas donné)…

Mais, si comme moi, seules les variétés anciennes trouvent grâce à vos yeux, sachez que certaines variétés résistent mieux.

J’ai ainsi pu constater chez moi que les tomates Saint-Pierre, la Rose de Berne ou encore la Golden Jubelee étaient moins facilement atteintes que la Cœur de Bœuf ou la Noire de Crimée par exemple.

J’ai également noté que certaines d’entre-elles (en particulier la Golden Jubelee) continuaient à produire sans problème des fruits sains malgré la présence de la maladie.

Je tiens à préciser qu’une variété peut mieux résister dans certaines conditions, mais pas forcément dans d’autres.

La meilleure approche possible consiste, dès lors, à tester différentes variétés au fil des ans et d’en tirer vos propres conclusions…

Ne pas tailler

Les plaies engendrées par la taille sont des portes d’entrée pour les maladies cryptogamiques.

Le fait de ne pas tailler limitera donc les risques. Toutefois, il est alors essentiel d’espacer plus les plants pour permettre une aération suffisante.

Traiter en préventif contre le mildiou

Un traitement contre le mildiou ne guérira pas la maladie.

Les traitements suivants sont toutefois utiles en préventif, avant l’apparition du champignon.

Ils le sont également lorsque la maladie est présente et pour éviter alors qu’elle ne se propage à tout le plant.

 

La bouillie bordelaise ou autre produits à base de cuivre

Les produits à base de cuivre sont communément utilisés depuis longtemps pour prévenir de cette maladie.

Je ferais 3 remarques :

  • Les souches de champignon les plus récentes semblent plus virulentes et la bouillie bordelaise n’est plus toujours efficace (d’où la commercialisation de produits de traitements chimiques de plus en plus toxiques) ;
  • Le cuivre est phytotoxique et nuit en particulier à la floraison (lisez les recommandations d’emploi sur les emballages de bouillie bordelaise) ;
  • Le cuivre s’accumule dans le sol avec des conséquences importantes sur la vie de celui-ci et notamment sur les populations de vers de terre.

Pour ces raisons, je me refuse depuis maintenant quelques années à utiliser du cuivre au jardin.

 

Le bicarbonate de soude

Le bicarbonate de soude est une alternative intéressante à la bouillie bordelaise pour protéger vos cultures des maladies cryptogamiques.

  • Versez 1 cuillère à café de bicarbonate de soude dans 1 litre d’eau.
  • Ajoutez éventuellemtn 1 cuillère à café de savon noir (ou de Marseille).
  • Dès la plantation, vaporisez le mélange sur la plante entière.
  • Répétez l’opération une fois par semaine durant deux mois et après chaque pluie.

Notez toutefois que, tout comme la bouillie bordelaise, le bicarbonate de soude nuit à la floraison.

Il convient donc de traiter hors floraison ou, en période de floraison, en veillant à ne pas atteindre les fleurs en plein épanouissement.

Pour cela, dirigez la buse de pulvérisateur sous la dernière floraison.

 

Le purin de prêle

Des traitements répétés au purin de prêle ont une certaine efficacité pour prévenir de la maladie…

 

Le purin de consoude et le purin d’ortie

De même, des arrosages avec du purin de consoude, voire du purin d’ortie, vont renforcer les défenses naturelles des plantes.

Il les rendront ainsi plus résistantes aux maladies, et notamment à celle qui nous intéresse ici.

 

Éliminer les parties atteintes

Supprimez le feuillage et les branches atteintes par la maladie (évidemment, si cela ne concerne pas tout le plant…). Cela évitera la propagation immédiate.

Vous pouvez mettre les feuilles malades au compost.

La montée en température de ce dernier détruira les germes du champignon. Certains considèrent qu’un tel compost aurait même des propriétés protectrices…

 

Le lait

Le lait demi-écrémé ou entier (mais odeur désagréable avec ce dernier) peut également être utilisé en traitement antifongique.

Il est plus couramment utilisé contre l’oïdium, mais certains témoignent de son efficacité également sur la maladie cryptogamique vue ici.

Mélangez 1 volume de lait pour 9 volumes d’eau et pulvérisez rapidement sur toute la plante.

Ce traitement aurait également une certaine efficacité en curatif…

 

La décoction d’ail

L’ail a des propriétés fongicides.

On peut donc l’utiliser, sous forme de décoction, pour protéger nos cultures des maladies cryptogamiques.

Voyez ici la recette de la décoction d’ail.

 

Ne pas cultiver au même endroit ?

Si la maladie a sévi chez vous, il sera préférable de vous abstenir de cultiver à nouveau des tomates au même endroit pendant au moins 5 ans…

C’est du moins ce qui est habituellement recommandé…

Mais il faut savoir que le champignon responsable de cette maladie cryptogamique ne survit pas aux gelées.

Aussi, à moins de vivre dans une région où il ne gèle jamais, vous pouvez tout à fait cultiver à nouveau des tomates au même endroit.

Les vignerons (enfin, ceux qui ne traitent pas systématiquement et abondamment en préventif avec de la bouillie bordelaise, ou pire…) le savent d’ailleurs très bien.

Ce n’est pas parce que la maladie a sévi durement une année que ce sera le cas l’année suivante…

Les pieds de vigne restent pourtant au même endroit.

Ce sont donc bien les conditions climatiques de fin de printemps et de début d’été qui provoqueront l’apparition de cette maladie cryptogamique. Pas la présence de germes du champignon dans le sol.

Dans le même ordre d’idées, on recommande en général de ne pas mettre les résidus de plants (ou de fruits) atteints par le mildiou au compost…

Mais une forte montée en température (c’est le cas dans un compost bien mené…) aura elle aussi raison des germes du champignon…

Aussi, n’hésitez pas à pratiquer un compostage de surface sur les planches de cultures touchées par la maladie… Cela devrait détruire les germes du champignon.

Lutter contre le mildiou

Mildiou de la pomme de terre

mildiou pommes de terre
Plants de pommes de terre légèrement touchés

Mes pommes de terre ont donc été fortement touchées en cette fin de juin (2016)…

Ma première réaction (après la désolation) fut donc d’éliminer les parties atteintes… Et en l’occurrence, j’ai donc tout fauché.

Puis j’ai récolté de suite les plants les plus atteints (avant que la maladie ne se propage aux tubercules), avec une belle surprise : très belle récolte !

Il faut dire que les plants étaient très bien développés.

L’inconvénient étant que la peau est encore très fine… Ces pommes de terre ne se conserveront donc pas très longtemps.

Je prends donc le risque d’en laisser une partie en terre (les plants les moins atteints) mais après avoir aussi fauché le feuillage.

Puis j’effectuerais quelques traitements à la prêle sur le sol… En espérant que les pommes de terre ne seront pas contaminées.

 

Mildiou de la tomate

Sachez que si les plants de tomates ne sont pas complètement atteints, et que les conditions météorologiques le permettent, il est possible de stopper la propagation de cette maladie cryptogamique.

En l’occurrence, chez moi, les températures sont rapidement montées au-dessus de 30 °C (ce qui, comme nous l’avons vu plus haut stoppe le développement de la maladie).

Après avoir éliminé les parties atteintes (feuilles et quelques branches *), j’ai rapidement effectué un traitement au bicarbonate de soude.

Un traitement combiné purin d’ortie/purin de consoude a suivi dès le lendemain (vous pouvez d’ailleurs tout mettre ensemble.)

Je renouvellerai ces traitements tous les 5 jours environ…

* Le fait de ne pas tailler mes pieds de tomates me permet de trouver des rejets sains sur la plupart des plants…

On verra ce que ça va donner…

Et chez vous ? Tout va bien… Ou pas ?

Cette maladie, a-t-elle atteint vos cultures de tomates ou de pommes de terre ?

 

 

En complément de cet article, je vous recommande vivement la lecture de la “Des tomates sans maladies” présentée par Nicolas Larzillière.

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